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We Are Scientists
Brain Thrusts Mastery
Produit par
1- Ghouls / 2- Let'S See It / 3- After Hours / 4- Lethal Enforcer / 5- Impatience / 6- Tonight / 7- Spoken For / 8- Altered Beast / 9- Chick Lit / 10- Dinosaurs / 11- That'S What Counts
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Voici donc le deuxième effort de We Are Scientists , sympathique groupe étiqueté indie new yorkais et pouvant se targuer d'un début de carrière aussi inattendu que fulgurant. La faute - si l'on peut dire - au succès d'un With Love and Squalor qui a pris tout le monde de court, y compris les intéressés. Est-ce pour cela que Michael Tapper a choisi de prendre la tangente en désertant son poste de batteur ? Toujours est-il que Keith Murray et Chris Cain se retrouvent désormais seuls aux manettes de leur joujou, et que ça n'a pas l'air de les ennuyer plus que ça (mattez-moi donc la pochette de l'album).
Seulement voilà, ce Brain Thrust Mastery n'est pas vraiment inoubliable. Certes, les deux compères ont opéré un effort conséquent en terme d'arrangements ingénieux et variés, et on ne peut être que respectueux d'un travail ayant eu pour but de délivrer un opus différent du premier jet, sans pour autant qu'on puisse l'associer à quoi que ce soit de connu. Bien sûr, le répertoire respecte foncièrement les mêmes influences, à savoir une pop-rock se gargarisant de sonorités post-punk qui rappellent volontiers New Order ("After Hours") ou David Bowie ("Lethal Enforcer"), entre autres références venues d'Albion. Mais ça ne suffit pas, loin de là.
Parce qu'en définitive, aucun titre ne se démarque d'un niveau global qui reste juste moyen. Fort heureusement, on ne jettera pas le tout aux orties sans discernement : "Ghouls" constitue ainsi un bon départ, avec un crescendo d'intensité plutôt bien amené, le riff original de "Let's See It" procure effectivement son petit effet, et le couple "Tonight" - "Altered Beast" reste d'un niveau correct. Mais il est difficile d'aller au delà de l'indifférence polie ou de l'écoute distraite en dilettante. On en est même réduit à attendre avec une once de perplexité le moment où l'album va enfin pouvoir sortir de sa réserve. En vain. Il est vrai que l'ensemble sonne de façon assez brouillonne, sans que l'on puisse distinguer une réelle profondeur au sein de chansons dont les refrains n'emportent pas une adhésion franche et immédiate. Et si les orchestrations partent un peu dans tous les sens, à l'image d'un jeu de batterie surchargé qui n'arrive pas à imprimer un tempo dynamique, les lignes mélodiques basales, quant à elles, peinent à émerger du fourbis instrumental. Dommage, car on sent que le duo en a sous la pédale et qu'il s'en faudrait d'un cheveu pour qu'il parvienne à susciter l'enthousiasme. Une autre fois, peut-être ?