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Objet musical : le cas Soleil Cogne


Christine, le 17/10/2011

Soleil Cogne : Matériau Composite

"Le matériau composite est un assemblage d'au moins deux matériaux non miscibles (mais ayant une forte capacité d'adhésion). Le nouveau matériau ainsi constitué possède des propriétés que les éléments seuls ne possèdent pas".( Wikipédia)


Le 17 septembre, nous avons entre les mains Soleil Cogne enlivré.


Le premier contact est visuel et tactile : format carré, façon pochette de 45 tours, couverture blanche cartonnée et déjà un premier arrêt sur le dessin de Chokkro 1er en couverture : ça ressemble à un blason médiéval, barbare ou maçonnique, une icône peut être ? On devine comme une matière, du bois ? du métal ciselé ? Les couleurs sont mordorées, un peu de rouge et de mauve grisé...Le visuel est bourré de symboles et de détails, comme sur la couverture d' un grimoire initiatique.
Glissé dans le rabat de la quatrième de couverture, le CD avec sa rondelle rouge.

Dès les premières pages on est amenés à manipuler l'objet, à tourner le livre, pour suivre un texte, lire une incantation : " lisez, écoutez, regardez, touchez, lisez, écoutez, regardez, touchez, …".
On feuillette... Le texte de Cécile, d'abord : les paragraphes sont aérés, mis en valeur au centre des pages...Puis les images : de la BD, une affiche tout droit venue des années 50, un montre tentaculaire en double page, des dessins que l'on croiraient sortis des marges d'un cahier de lycée...les univers sont multiples.

On pose le CD sur la platine, pour "écouter-voir" Soleil Cogne. L'exercice est surprenant. Il faut laisser venir les impressions et se laisser porter par l’atmosphère.
Et on tombe ainsi dans la suite de dessins cauchemardesques d'Axel, emmenée par "Untiltly 489", on recule pour échapper au "Vieux Chat Maigre" qui nous saute au visage, et l'on sent danser les tentacules de la pieuvre de Xavier, qui débordent des pages sur " Octopus", pendant que les personnages alien d'Amélie Girard dialoguent et échangent des textures jusqu'à une explosion de traits en bichromie.
Et sans aller plus loin pour ne pas déflorer le plaisir que de futurs audilecteurs pourraient prendre à l'exercice, sachez que le titre « Sept » vous éclairera entre autre sur la petite horloge cachée dans un des panneaux de Chokkro 1er.

La nouvelle de Cécile Coulon nous laisse sur une impression de malaise. Les mots nous serrent petit à petit à la gorge. L'ambiance est malsaine, mais c’est addictif, il faut aller jusqu’au bout…serions nous voyeurs ou masochistes ?
C'est l'histoire d'un gars...à bout de course. Pas de futur, quelques regards cyniques jetés sur son passé, une atmosphère sombre dans une chaleur glauque (Soleil Cogne…). La plume de Cécile n'épargne ni les paysages, agressifs, ni les gens, perdus ou englués dans leur dégénérescence, ni même les sacro-saints enfants, condamnés à grandir comme ils peuvent dans la ville crasseuse où ils ont été conçus . Une ambiance à la Stephen King.
On retrouve en parallèle dans la musique de Katawumpus les sensations du personnage pris au piège, les phrases se succèdent en se calquant sur l'arythmie des titres de Soleil Cogne. On arrive à respirer un peu si l'on fait correspondre les moments de légèreté sonores avec le personnage de Joshua, l'écrivain, l'artiste méconnu, miroir lumineux de Copain.

Soleil Cogne enlivré est un très bel ouvrage, fin et ciselé, où rien n'est laissé à l'écart. L'alchimie est réussie, tous les éléments ont été travaillés et s'embellissent réciproquement. La place de chacun d'entre eux est réfléchie, équilibrée. Il n'est pas nécessaire d'être un adepte de la noise ou un spécialiste de l'illustration pour se laisser embarquer par les sensations générées par l'ouvrage et vivre une expérience esthétique. On peut contenter notre intellect dès la première bouffée, sans plus se triturer les méninges, ou on peut y passer plus de temps, et trouver d'autres codes, cachés dans les pages du bouquin ou dans les tracks de l'album.


Une question reste en suspens, je le range où, cet "objet musical" ? Etagère bibliothèque, ou rayon discothèque ?

Soleil Cogne, ed. Horripeaux, Chadron. 15 €. Sur commande à wwww.horripeaux.com

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