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Objet musical : le cas Soleil Cogne


Christine, le 17/10/2011

Le texte : Cécile Coulon

"Ecriture aiguisée", "insolente", "le trait est précis, définitif, fait mouche", la toute jeune Cécile Coulon a déjà 4 ans d'écriture derrière elle et collectionne les critiques enthousiastes et les commentaires unanimes sur son talent.


Originaire de Clermont-Ferrand, Cécile est actuellement étudiante en master de lettres modernes. Elle travaille avec plusieurs maisons d'édition : Viviane Hamy, mais aussi Zinc Editions, Antidata et HorriPeaux, des structures beaucoup plus petites et avec qui elle trouve intéressant d'élaborer des livres.
Les cheveux blonds coupés au carré, les yeux bleus pétillants, une décontraction communicative...nous échangeons quelques mots sur les liens entre la musique, très présente dans sa vie, et l’écriture, et sur sa participation à l'enlivrement de Soleil Cogne.

Vous êtes une jeune auteure, premier roman à 17 ans...peut être d'autres avant ?
Non, le premier que j'ai écrit a été le premier publié par une maison d'édition régionale qui s'appelle Revoir, le voleur de vie en 2006. L'année d'après c'était un recueil de nouvelles, Sauvages, même maison d'édition.
Ensuite je suis allée à Paris et c'est Viviane Hamy qui a publié le troisième ouvrage Méfiez vous des enfants sages. C'est à ce moment que j'ai commencé à travailler avec les autres éditeurs.
Le quatrième roman sort chez Viviane Hamy en janvier. C'est une fiction qui se passe au début du siècle, dans la campagne américaine...

Vous aimez l'Amérique, elle est souvent présente dans vos textes...
Ce n'est pas que j'aime bien forcément l'Amérique, mais pour moi, c'est une façon de prendre du recul, de ne pas parler de la France, de ne pas parler de ma génération, ni du contexte social français. On a beaucoup tendance à demander aux jeunes d'écrire sur ce qu'ils ressentent, sur les tensions politiques, sociales, et moi, ça ne m'intéresse absolument pas de parler de ça. J'ai comme cela un univers qui n'est pas ancré dans le contexte actuel.
Et c'est pareil pour la nouvelle qui fait partie de Soleil Cogne.

Vous êtes passionnée de cinéma et vous avez écouté beaucoup de bandes originales de films...
C'est vrai que maintenant j'ai un peu moins de temps d'y aller, mais je continue à être plus marquée par la musique d'un film que par le thème ou par l'histoire en elle-même. Si quelque chose peut me bouleverser profondément dans un film, c'est la musique. Et je pense que ça va aussi avec la façon d'écrire, écrire en musique, c'est très important.

La musique est toujours pour vous reliée à des images et à des mots ?
Toujours ! Le son, l'image et le mot, c'est indissociable. En tout cas dans ma façon de travailler. Si on écrit, on va de toute façon avoir une représentation imagée forcément, et si on a une petite attirance pour le cinéma, si on s'imagine une scène, on s'imagine forcément l'atmosphère, et donc la bande son. C'est un effet boule de neige, c'est vraiment indissociable. Je ne me vois pas écrire une nouvelle sans avoir de la musique, tout comme je ne me vois pas écouter de la musique sans avoir quelque chose ...un "tic" d'écriture qui va jaillir.

Vous avez répondu oui tout de suite à la proposition d'HorriPeaux ?
Oui, on en a parlé au mois de mars... j'avais plutôt accroché à La Chute de la Maison Usher et à l'édition des poèmes de William Blake, je trouvais que les objets étaient beaux, ce sont vraiment de beaux livres. J'avais affaire à des gens qui aimaient le livre en tout cas, et c'est moins courant qu'avant, ça m'a intéressé de bosser avec eux.
Il y avait le support à multiple facettes, la musique, l'image avec plusieurs illustrateurs, et le texte...C'est une bonne expérience de travail, et c'est une bonne façon d'explorer les possibilités d'écriture : roman, nouvelle, poésie...

Comment ça s'est passé, vous avez reçu un support, le cd ?
J'ai reçu les maquettes, oui.

On ne vous a pas donné de piste pour l'écriture, on ne vous a pas dit "c'est plutôt cette ambiance"...
Ah non, pas du tout. J'avais les maquettes, je devais faire un texte, je l'ai envoyé à Pauline et elle me disait si oui ou non ça collait avec leur univers, et ça a fonctionné apparemment ! Nous avons ensuite rediscuté sur certaines corrections, sur le choix d'un titre. On en a parlé avec eux (KataWumpus) moi je n'avais pas du tout vu les illustrations, je ne connaissais pas du tout, j'ai eu la musique et j'ai travaillé par rapport à ça.

Quelles ont été les premières images qui sont venues en écoutant cette musique ?
C'était quelque chose de l'ordre du corrosif, de la chaleur, de la chaleur dans le sens de ....comme un été plombant, une chaleur lourde, brûlante. Mais aussi à la fois quelque chose de rapide, pas de lancinant, c'est pour cela que j'utilise le terme de corrosif, parce que cela fait référence à quelque chose qui s'enflamme extrêmement vite. Ensuite, j'ai tout écrit par rapport à cette première impression, une nouvelle qui est à la fois rapide et incisive.

Elle commence par une course, une fuite...
Une fuite qui se poursuit en course poursuite.

Le livre-CD sort aujourd'hui, je n'ai pu lire qu'un premier extrait, ça a l'air assez sombre quand même...
Oui, c'est assez sombre parce que l'atmosphère musicale s'y prêtait. Mais là aussi j'espère que le lecteur se rendra compte qu'il y a une forme d'humour, certes un peu noir, mais d'humour quand même...

Avez-vous déjà pensé faire l'inverse, c'est à dire confier un de vos écrits à des musiciens ou à des illustrateurs...
En fait, je suis en train de le faire ! Chez Viviane Hamy, nous travaillons sur un projet de photos, textes et musique. Cette fois, j'ai eu les photos en premier, je vais faire un texte et ensuite Benjamin Sportes du groupe Sporto Kantès, fera la musique. Le projet consiste à voir comment au sein d'un même support on peut faire cohabiter trois formes artistiques différentes pour que chacune ait un rapport avec l'autre mais qu'elles soient quand même extrêmement indépendantes, que chacune ait vraiment sa place sans que l'une prenne le dessus sur l'autre. Les photos sont des clichés des années 70, que le photographe a sorti de ses placards, et il y a vraiment beaucoup de potentiel. Et donc, à l'inverse de Soleil Cogne, le texte sera là avant la musique.

Et un de vos écrits mis en musique ? Ou écrire des paroles de chansons ?
Je fais de la musique aussi, j'ai enregistré une maquette à Paris il y a trois mois. L'écriture de chansons est quelque chose qui m'intéresse ...en français et en anglais. En français j'aime beaucoup parce que c'est pour moi un défi, une bonne chanson en français, c'est extrêmement plus compliqué à faire qu'une bonne chanson en anglais. Je suis partie là dessus, je fais de la guitare, j'ai écrit une dizaine de chansons, qu'on a retravaillé et j'en ai enregistré cinq en studio, en guitare/voix. Encore une fois, c'est dans la continuité, c'est explorer une forme d'écriture différente. Du coup je me suis attelée à utiliser le texte en musique, à travailler sur la musicalité du texte.

Merci beaucoup Cécile !
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