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Compte-rendu de concert

La Colonie De Vacances


Date : 02/03/2013
Salle : La Vapeur (Dijon)
Première partie :
Geoffroy, le 19/03/2013
( mots)
Je dus réviser mon jugement et être légèrement plus clément avec la programmation de La Vapeur quand j’appris le passage de la Colonie de Vacances à Dijon en ce samedi de mars naissant - annonce suivie de près par celle des Swans au Consortium, ma ville se réveillerait elle ?
 
Je suis habituellement un détracteur de la salle, devenue à mes yeux une SMAC parmi tant d’autres en France, trop occupée à conserver ses subventions avec des concerts de formations trop bon public pour être véritablement restée intéressante et audacieuse. Elle l’a été, fut un temps. Peu de choix s’offraient donc à moi: bouder ce qui s’avère être le projet musical français le plus original depuis des lustres et rester comme un frustré chez moi ou bien fermer ma grande gueule, prendre ma place et mon petit pied par la même. Il était donc temps de tourner sa langue sept fois dans sa bouche et faire commune entente pour l’occasion. Les querelles passent après les grands moments. 


« Quadriphonie ? C’est pas un album des Who ça ? »

Non, tu te plantes cocotte, ça n‘a rien à voir. Il est quasi certain que le concept a déjà été réfléchi plusieurs fois mais au final jamais appliqué. Les raisons ? Pensez donc, quatre groupes se faisant face et balançant des morceaux de manière complètement coordonnée sans que le résultat ne se transforme en une infâme bouillie sonore pour les pauvres erres du milieu. Ceux qui ont essayé s’en sont certainement mordu les oreilles une fois tombées. Les copains de la Colo, eux, en ont fait une réalité. 

Marvin, Papier Tigre, Pneu et Electric Electric se connaissent depuis un bail. Ils sont plus ou moins de la même génération et, bien qu’ils soient tous de villes différentes, ont fini par se rencontrer au fil des scènes et ont su nourrir les amitiés - le réseau noise français est tel que tourner suffisamment te fait voir du joli monde assez vite. Un constat s’est imposé: ils n’ont jamais réussi à jouer tous les quatre le même soir sur les mêmes planches. « Qu’à cela ne tienne ! Pourquoi ne pas faire une tournée où nous jouerions tous en même temps ? ». 

Pas si élémentaire que ça. Questions musicales d’abord, puis sonores et logistiques. Si les groupes se complètent, ils sont cependant relativement différents. Saurons nous nous écouter ? Où répéter un truc pareil ? Que jouer ? Travailler de nouvelles compositions ou bien se reposer sur les titres déjà existants des formations ? Des questions qui ont trouvé réponses par l’expérience tout bonnement. Une première tournée (captée en dvd par Marie Raccaud, aka Mariexxme) qui a vu certes un premier échec de la Quadriphonie pour causes matérielles, mais cependant un succès public fou des soirées accueillant quatre fleurons de la scène « noise » française. Ajoutez à ça franche déconne et sueur positive à n’en plus pouvoir, normal de vouloir retenter le coup.


« Torticolis et oreilles qui saignent quoi…  »

Faux, encore. Mais tu aimerais quand même savoir à quoi ça ressemble en vrai, hein ? Parce que sur le papier ça a l’air sympa oui, mais tant que tu n'y es pas... Alors imagine toi quatre batteurs faire tourner - littéralement - l’intro de "Restless Empire" de Papier Tigre, le groupe poser son morceau pépère puis Rico faire un signe, l’air de rien et les yeux papillionants, pour mener la clique à un dernier refrain transi et massif, guitares nues et vibrantes. Onze zicos qui dérouillent le final de ce titre de cintrés. Ouep, ça cogne ! Salle chauffée en deux-deux - quoique la Vapeur fut relativement passive face au Grrrnd Zero de Lyon, bien plus sauvage. Les visages du public se tournent en tous sens, ne sachant d’abord pas où regarder puis se faisant peu à peu à la chose, faisant face à leur voisin. Les sons surgissent de gauche, droite, devant, derrière et bougent en même temps que toi. Certains se placent devant leurs petits favoris puis retournent faire un tour ailleurs, d’autres restent bien au centre pour ne pas manquer la moindre miette de cette fureur sonique.

Ca pourrait paraître brouillon comme ça mais non, du moins pas ouvertement. Tout est frais, dynamique et humain avant tout. Oui, les regards sur scène se cherchent, se croisent, quelques moues se figent, grimaces souriantes du batteur de Marvin qui ne sait plus trop où il en est, visage et sérieux tout rouges de celui de Pneu cherchant à recaler tout le monde et fendant la foule de but en blanc pour récupérer une caisse claire chez les copains d‘en face, ayant ravagé la sienne, cette brute. Ce qui ressort c’est une énergie de dingos, un jeu entre les onze gusses sur scène qui triturent leurs morceaux et explorent de nouvelles choses. De la transe mélodieuse quand c’est Electric Electric qui mène le jeu à ce groove irrésistible quand c’est au tour de Papier Tigre, tout passe par cette masse sonore gigantesque qui t‘avale et t'éprouve. Nulle part où te cacher, pas de répit. Ca sonne et ça t’emporte. Et te casse en deux quand c’est Pneu.


Bref, je pourrais en parler pendant encore un moment mais le fait est que la seule façon de se rendre compte, c’est d’être au centre de la mêlée et de se manger les décharges. Alors si ça passe pas loin de chez toi, ne réfléchis pas à deux fois et cours t’en prendre une. Comme me répète souvent ma mère au sujet de ses mains lestes: « Elles t’ont jamais fait de mal. »
 
 
 
La Colonie De Vacances (live @ L'Epicerie Moderne, Lyon, 06.10.11) 
 
 
 
 
 

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