
Riot City
Burn the Night
Produit par
1- Warrior Of Time / 2- Burn The Night / 3- In the Dark / 4- Livin' Fast / 5- The Hunter / 6- Steel Rider / 7- 329 / 8- Halloween at Midnight (feat. Ty Gogal)


En 2019, j’avais dû effectuer un choix entre deux nouvelles formations de la New Wave of Traditional Heavy Metal en provenance de Calgary au Canada : par manque de temps, j’avais jeté mon dévolu sur Traveler plutôt que sur Riot City, préférant la pochette du premier combo à celle du second. La décision avait été difficile à prendre car en plus de partager la même origine géographique et le même style musical, les deux groupes partageaient le même batteur – très difficile donc de les dé-partager (et de trois). Or, j’avais peut-être commis une légère erreur, non que Traveler ait produit un mauvais premier album (loin de là même, en témoigne la chronique écrite à l’époque), mais il est vrai que celui de Riot City, en dernière analyse, lui était supérieur.
Riot City n’est pas du genre à prendre ses auditeurs à revers : son nom évoque un combo américain incontournable - Riot tout court, modèle de beaucoup de formations revival, et la pochette de Burn the Night semble être une étude rapprochée de la tête de l’aigle mécanique de Screaming for Vengeance (1982) de Judas Priest. Les couleurs font aussi penser à Triumph (Surveillance, 1987). Un peu racoleurs, ces indices en disent long sur le style pratiqué (avec brio) par le groupe : un Heavy revival dopé aux 80’s qui célèbre le mariage des scènes britanniques et américaines de l’époque dans une version XXIème siècle.
Judas Priest vient justement à l’esprit dès "Warrior of Time", période Painkiller, notamment lors des cris suraigus et surpuissants (et parfois excessifs), de même que Riot pour la touche US dans la composition et l’agencement des riffs. Ce savoir-faire a pour résultat un Heavy classique solidement manufacturé : le très speed "Burn the Night", aux refrains musclés et épique, les plus classiques "Livin’ Fast" et "Steel Rider", tout en vélocité, ou le soutenu et épique "The Hunter", particulièrement intense grâce aux longues notes tenues au chant et à son pont arpégé plus solennel. Introduit par des cris horrifiques dignes d’un slasher, le bien nommé "Halloween at Midnight" renvoie à Iron Maiden dans son défilé de notes (les refrains peuvent avoir un côté dickinson-ien), mais aussi au power metal de Running Wild sur les passages instrumentaux.
L’inspiration trouvée chez la Vierge de fer permet de mettre au monde de vrais chefs-d’œuvre, notamment "In the Dark" qui, après quelques arpèges scorpionesques, gagne en brutalité et donne lieu à la plus belle des démonstrations vocales (attestant par là même la réappropriation d’Iron Maiden ou de Fates Warning). Cette inspirations est plus sensible au niveau du solo en guitares jumelles de "329", excellente composition au riff plus groovy et mélodique.
Le jour où un auteur décidera d’écrire l’histoire de la NWOTHM, il faudra penser à réaliser une étude géographique dans laquelle le rôle du Canada devra être souligné et, dans ce panorama, Riot City méritera d’occuper une place de choix.
À écouter : "Burn the Night", "In the Dark", "329"