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Critique d'album

Kadavar


Kadavar


(26/06/2012 - Tee Pee - Black Sabbath revival - Genre : Rock)
Produit par

1- From Flesh to Sorrow / 2- Return to Ashes / 3- Behind the Storm / 4- Global Collapse / 5- Towards the Abyss / 6- Morbid Sense of Weakness / 7- Ghost of Revelation / 8- Lust of Mortal Decay / 9- Mirror of Lies
Note de 4/5
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Note de 2.5/5 pour cet album
"Kadavar commence lourdement sa carrière"
François, le 18/05/2021
( mots)

Aborder une œuvre après que l’eau a coulé sous les ponts permet de prendre un peu de recul et de reconsidérer quelques réactions mues par le contexte. En l’occurrence, nous pensons à l’enthousiasme exagéré qu’avait suscité la sortie du premier album de Kadavar en 2012, deux ans après la naissance du groupe berlinois. Devenu incontournable, de façon tout à fait légitime (surtout à l’écoute de l’excellent For the Dead Travel Fast, 2019), Kadavar doit en partie sa position à la réception immédiatement positive de leur essai liminaire, dans un contexte d’émergence d’une énième vague de rock-revival, ancrée dans la fin des 1960’s et les 1970’s. Retrouver les sonorités des grands noms du hard-rock qui régnaient glorieusement plus de quarante ans en arrière pouvait avoir de quoi réjouir plus d’un vétéran et attirer plus d’un novice. De l’autre côté de l’Atlantique, Rival Sons sort la même année son troisième album, Head Down, véritable manifeste, quand en Angleterre, The Temperance Movement produit son premier EP. 


Pour nous ramener dans le passé, le trio formé par Christoph Lupus Lindemann (guitare et chant), Christoph Tiger Bartelt (batterie) et Philipp Mammut Lippitz (basse) avait taillé ses plus belles barbes et chevelures, sorti ses vêtements de friperie, affuté son goût pour l’ésotérique (quel logo !) et bien sûr aiguisé ses instruments. 


C’est ainsi que se présentent ceux qui devaient ressusciter le son de Black Sabbath, celui des origines, des premiers albums de la période Osbourne. En effet, il s’agit de la comparaison la plus largement établie, due en grande partie à la guitare bien lourde et au rythme lancinant de nombreux morceaux, sans parler du chant de Lindemann qui, sans être totalement semblable, possède quelques similarités avec celui du tueur de chauves-souris (parfois trainant, peu grave, un timbre qui tranche avec le style musical). C’est peut-être également à cause du titre d’ouverture, souvent le plus aisément mémorisable, "All Our Thoughts", très sabbathien. 


Néanmoins, et le côté stoner de Kadavar confirme cette nuance, c’est davantage vers la scène post-psychédélique US qu’il faudrait regarder pour comprendre exactement les origines musicales du combo allemand. Blue Cheer ou Josefus par exemple, sont des références plus sensibles. Le chant clair accompagné par la seule section rythmique sur "Black Sun", qui donne au titre une vertu hypnotique, de même que le riff très bluesy à la guitare hautement saturée, rappelle ce psychédélisme désabusé et électrifié de la fin des 1960’s (il s’agit là du premier classique du groupe, souvent joué en live, à juste titre). De plus, les côtés jamés, presqu’improvisés, largement présents sur des titres beaucoup plus longs, nous ramènent dans les mêmes contrées : on pense à "Living in Your Head" (en bonus) ou au space-rock de "Purple Sage" puisé chez Hawkwind (entre les effets sur la guitare et les sons électroniques, on retrouve cela sur "Creature of the Demon"). Seulement, cette inspiration possède aussi les défauts de ses références, et ne peut que lasser ou souffrir de longueurs, d’autant plus que la production possède ce côté également rudimentaire. On passera sur le côté "revival" tant le stoner élaborait depuis quelques temps cette esthétique. Ainsi, le manque d’originalité du convenu "Forgotten Past" nous invite à préférer le puissant "Goddess of Dawn" au riff pachydermique, qui nous sort de notre apathie. 


Kadavar est un groupe très intéressant, capable de composer de très bons titres en plus d’être une machine sur scène. La suite de la carrière est là pour le prouver. Pour autant, et avec toute l’amitié qu’on peut avoir pour la formation, force est de constater que ce premier album, sans être mauvais, est simplement anecdotique. Les morceaux manquent de relief et d’originalité, ils trainent souvent en longueur sans réel passage accrocheur, la production est ce qu’elle est. Bref, un album pour l’histoire, évidemment, moins souvent pour la platine. 

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