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Critique d'album

Animal Triste


Animal Triste


(04/12/2020 - M2L music - Rock sombre - Genre : Rock)
Produit par Etienne Caylou

1- Darkette / 2- Shake Shake Shake / 3- Dancing in the Dark / 4- Wild at Heart / 5- Sky is something new / 6- Amor Bay / 7- Vapoline / 8- Out of Luck
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Un excellent premier album, sombre, efficace et habité, d'un groupe français sur lequel il faudra compter"
Maxime L, le 20/01/2021
( mots)

On ne rappellera jamais assez l’interêt et l'importance d’écouter les chansons d'un album dans l’ordre et de les considérer comme une oeuvre entière, avec une vraie structure, construite, du moins dans notre genre de prédilection et de référence : le rock.


Prenons l’exemple de ce premier opus d’Animal Triste, groupe français originaire de Rouen. Au moment de choisir le single sensé annoncer la sortie prochaine du disque, c’est leur reprise de « Dancing in the dark », mythique tube de Bruce Springsteen, qui est mise en avant, de manière assez logique tant ce morceau est iconique, qu’on soit fan ou pas du Boss (ce que je ne suis absolument pas, mais là n’est pas la question).


C’est un choix qui peut d’ailleurs s’apparenter risqué, les covers réussies du bonhomme n’étant pas particulièrement légion. Et si leur relecture est plutôt très réussie, écoutée seule et indépendamment des 7 autres pistes , elle parait presque « incomplète » tant elle s’imbrique a posteriori de façon très cohérente dans ce premier très sombre et très bel album.


Animal Triste, c’est la réunion de six copains, qui pour certains ont fait leur armes dans des formations Rouennaises dont vous avez certainement entendu parler, "Darko" ou La Maison Tellier en tête. Et ce projet très récent vient de leur désir de travailler ensemble pour délivrer un rock « post coïtum », si l’on en croit leur diverses interviews ou leur page Facebook. Sur cet aspect là, chacun se fera son idée et écoutera le disque dans les conditions qu’il souhaite, cela ne nous regarde pas.


Mais leur musique est en tout cas à l’image de l’artwork : dark, noire, crépusculaire. Enregistré en 3 jours, en mars dernier, lorsque la France fermait frontières, boutiques et salles de concert, les cinq musiciens ont privilégié une approche instinctive, pour nous livrer un album de rock "à l’ancienne", qui sent le souffre et la sueur plutôt que les machines ou logiciels de création musicale numérique.


Le ton est donné dès le titre inaugural, le bien nommé "Darkette", ses lignes de guitares anguleuses, froides et cette tension inquiétante qui s’installe dès les premières mesures. Pas de round d’observation, le groupe nous propulse directement dans une torpeur brumeuse, et angoissante. 3 minutes chrono et nous voilà embarqués comme s’il s’agissait là de notre centième écoute.


L’angoisse ne faiblit pas sur "Shake Shake Shake", formidable chanson où la rage contenue du chant se fond à merveille avec des claviers sépulcraux qui ne dépareilleraient pas chez The Cure. A la fois, lorsqu’on enregistre dans un studio baptisé « Piggy in the Mirror » (du nom d'un morceau présent sur The Top), il faut s’attendre à y ressentir de quelque façon que ce soit le fantôme de Robert Smith.


Les morceaux sont courts, et en adéquation totale avec la volonté du groupe de proposer de l’immédiateté soudaine, viscérale et donc animale. La lune est noire, le jour ne se lève plus et l’heure est à l’urgence plutôt qu’aux longs discours. Et c'est dans ce sens que leur relecture de "Dancing in the Dark" prend ici toute sa mesure, et ne tombe pas dans le piège de la reprise pour la reprise, très souvent calée en fin d'album une fois le propos étayé.


Nos 6 musiciens et leur oeuvre ne manquent pas de cohérence ; et cette homogénéité, saisissable et saisissante dès la première écoute est indéniablement un des points forts du disque. Pas de temps faible, une unité de noirceur et d'énergie dénuée d'espoir, incarnée par un chanteur à la voix impeccable, que ce soit dans les passages calmes ou les envolées plus rageuses.


On pensera évidemment à Springsteen par moments, au meilleur de U2 sur certains aspects (oui, je vous parle d'un temps..), à The Killers dans l'utilisation de certains claviers ("Amor Bay"), voire au Sleep Well Beast de The National, autres chantres de la mélancolie sombre et vaporeuse, tout en y incorporant ce je ne sais quoi de typiquement britannique, presque Mancunien, entre sons froids et ambiances volontairement répétitives ("Vapoline"). L'animal, s'il est triste et torturé, s'apprivoise très facilement, grâce notamment à sa compacité sans la moindre once de remplissage : 8 titres assénés en moins de 35 minutes, ce qui constitue de mon point de vue la aussi un point fort en 2020 pour ce genre de rock lugubre et léché, qui n'est jamais ni trop lent, ni trop rapide.


Vous l'aurez compris, ce premier album est très réussi et laisse présager du meilleur pour la scène rock française, et entre les Last Train, Figurz dont on vous parlait il y a peu, il faudra désormais compter aussi sur Animal Triste.

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