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Creedence Clearwater Revival


Collectif, le 18/09/2017

The Concert


En 1970, Creedence Clearwater Revival est au sommet de sa forme après une année 69 hors-norme et la sortie en janvier 1970 de Willy and the Poor Boys, album qui squattera les charts pendant plusieurs semaines. Après avoir expédié son rock n’ roll dans deux disques denses et millimétrés, la troupe des Fogerty se diversifie un peu plus et s’ouvre réellement au grand public tout en conservant une production très épurée et authentique.


Le groupe se lance donc dans une grande tournée américaine qui fait escale au Oakland Coliseum d’Oakland (comme son nom l’indique), en Californie. Une occasion pour le groupe de retrouver ses premiers fans dans un stade compact, pour un concert qui le sera tout autant et ne durera même pas une heure. Fidèle à ses habitudes, le groupe de rock le plus populaire des Etats-Unis à l’époque met surtout en avant la précision de son jeu, et l’efficacité de sa musique, en totale opposition à ce que recherchaient à l’époque des groupes comme Led Zeppelin, où tous les morceaux s’étiraient sur des dizaines de minutes de psychédélisme.


Et c’est alors qu’apparaissent deux façons de jauger aujourd’hui, avec le recul, le concert de Creedence à Oakland en tant que disque. En commençant par se poser cette question : à quoi ça sert d’acheter un disque live ? Aujourd’hui, si les disques live peuvent aussi se trouver seuls, ils sont la plupart du temps le bonus sympathique d’un coffret comprenant un DVD dudit concert. Et les acquérir permet alors de vivre par procuration un événement immanquable qu’on a pourtant manqué, se promettant de ne pas faire deux fois cette erreur et d’être eu premier rang lors du prochain passage de votre groupe préféré dans votre région (si vous lisez ces lignes et habitez en France, sachez que "votre région" devient très vite "Paris, parce que c’est la seule ville en France où il y a des salles de concert, c’est bien connu").



L’autre raison tient dans la qualité du jeu live du groupe, et de ce que le groupe apporte à ses morceaux sur scène. Une interprétation différente, augmentée, un solo plus long, un break de batterie pendant lequel e chanteur s’adresse à son public, une énergie plus intense… Tous les groupes ont leurs ficelles. C’est alors qu’il devient parfois plus intéressant d’écouter votre titre favori en version live, les aficionados (12 points au bobo-bingo) ayant même parfois une version live favorite parmi toutes les versions live (tous les fans de Slash doivent savoir que la meilleure version de son "Godfather" est celle du live à Manchester en 2010).


Et si l’on regarde ce The Concert à travers ce premier prisme, force est de constater que le premier album live de Creedence n’a pratiquement aucun intérêt. Le concert de janvier 1970 à Oakland n’est pas spécialement resté dans l’histoire, comme finalement aucun concert de Creedence qui a eu le malheur de se produire très tard à Woodstock un an plus tôt, au point que personne aujourd’hui ne se souvient de ce concert pour lequel le groupe semblait pourtant très motivé. Quant à la valeur ajoutée des morceaux en live, elle est simplement nulle. Tous les titres ont été interprétés exactement de la même façon qu’ils ont été enregistrés. A l’exception de Keep on Chooglin', tiré de Bayou Country, où Creedence part en jam devant un public franchement calme.


Mais il serait injuste de relire The Concert sans le resituer dans son époque. Car enregistré en 1970, le show de Creedence à Oakland ne sortira sous forme de CD qu’en 1980, à une époque où le rock peine à se renouveler et où la nostalgie des années 60 et 70 commence à apparaître, avec la naissance du terme marketing "classic rock". Les Américains, et le monde en général, ont faim de se replonger dans leurs émotions d’il y a 10 ou 15 ans. De plus, en 1980, Creedence n’est plus depuis huit ans, laissant les Etats-Unis orphelins d’un de leurs groupes favoris (jusqu’à ce que Bruce Springsteen n’arrive, le deuil ne durant finalement qu’un an). Dans ce contexte sort un disque live franchement bien enregistré pour l’époque, où l’on retrouve les meilleurs titres du groupe, deux reprises de grands classiques américains ("The Midnight Special" et "Night Time Is the Right Time") et une petite jam pour conclure. Le public américain n’en demande pas plus, et The Concert fait vite son entrée dans les meilleures ventes, avant d’être sacré disque de platine (un million d’exemplaires vendus) aux Etats-Unis 16 ans plus tard. Mauvais disque live, The Concert apparaît comme un bon best of posthume que la dimension live, bien que très limitée, nappe d’un doux sentiment de nostalgie, un peu comme si sortait aujourd’hui un court live de My Chemical Romance. Un bon disque pour approcher la discographie de Creedence Clearwater Revival. Pour goûter de meilleures sensations live, tournez-vous plutôt vers le Live In Europe sorti en 1973.


Erwan

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