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Top 10 des vacances - Hors Série #17 Femme Libre (1)


Daniel, le 03/01/2025

Top 10 – Femme Libre (1)

Wendy Orlean Williams s’est suicidée le 6 avril 1998. Une balle dans la tempe. Comme c’était une femme attentionnée, elle a pris soin de se couvrir la tête d’un sac plastique pour que son sang n’éclabousse pas le lieu paisible qu’elle avait choisi pour mettre fin à ses jours. WOW incarne à mes yeux la femme-artiste qui a passé sa vie à être exploitée par des gaillards qui ne la méritaient pas. Elle valait en tout cas mieux que l’œuvre assez médiocre qu’elle nous a laissée, dont l’essentiel a été composé par des hommes imbéciles qui s’amusaient à exacerber son sens aigu de l’exhibitionnisme existentialiste. 

Ses derniers mots ont – malheureusement – été ses plus beaux : "Pour moi, l’essentiel de ce monde n'a strictement aucun sens. Mais mes sentiments à propos de ce que je fais résonnent puissamment dans mon for intérieur, là où je n’existe déjà plus mais où règne une sérénité parfaite."

Ce premier Top 10 consacré à la femme-artiste libre lui est dédié. C’est un petit coup de gueule (probablement aussi futile qu’inutile) poussé à l’heure où des régimes envisagent, au nom de Dieu, de condamner les fenêtres des cuisines où travaillent les femmes voilées, histoire de les dérober aux regards concupiscents (et l’adjectif est spécialement choisi pour ses multiples résonances)...


10.- "Dry" – PJ Harvey (1993) – Le son sale de Steve Albini se marie idéalement à la délectable vulgarité de Polly Jean dont le bas-ventre reste physiquement indifférent (pour rester poli) devant les contorsions enamourées d’un petit monsieur trop bien mis (et trop sûr de lui) pour être désirable. 

9.- "Ironic" – Alanis Morissette (1996) – Comme on ne pardonne jamais rien aux femmes, le procès a été fait à Alanis de ne pas maîtriser la signification du terme "ironic" qu’elle emploie (il est vrai) à tort et à travers. En vérité, tout ce qui est décrit dans la chanson n’est pas vraiment ironique. Mais c’est peut-être là que réside l’ironie. "J’ai rencontré l’homme de ma vie puis, l’instant d’après, sa sublime épouse. N’est-ce pas ironique ?

8.- "You’re So Vain" – Carly Simon (1972) –  "Fils de pute… Tu es tellement vaniteux que tu  imagineras que cette chanson parle de toi." Avec Mick Jagger (non crédité) dans les chœurs. Carly n’a jamais précisé de qui elle parlait (déclarant qu’il s’agissait probablement d’un mix de trois personnalités). Mais, à y regarder de près, il vaut mieux ne pas être un play-boy d’opérette ni s’appeler Warren Beatty. Pour n’en citer qu’un.

7.- "Her Mother’s House" – Björk (2022) – Il n’y a définitivement qu’une femme pour qualifier poétiquement la chambre de sa mère d’"architecture matriarcale". La composition – typique de l’art extrême de Björk – est d’un abord extrêmement complexe au même titre que peut l’être une relation profonde entre mère et fille. Il suffit de poser la question à Ellen Ripley… Par exemple.

6.- "Tapestry" – Carole King (1971) – Sur la jolie tapisserie qui illustre la vie de Carole, il y a un prince (pas vraiment) charmant qui se transforme en crapaud sous le coup d’une ancienne malédiction féminine. Bien fait pour sa bête tête.

5.- "X Offender" – Blondie (1976) – Il fallait une fille comme Debbie et ses faux airs de mini-bimbo fausse blonde vulgaire pour imaginer un titre (dont la version de base - censurée par la maison de disques - s’appelait "Sex Offender") où une prostituée très excitée drague effrontément le policier botté de caoutchouc qui vient de l’arrêter et de la menotter. Un premier single qui a placé la barre très haut, mais pourtant en-dessous de la cartouchière ! Paradoxe.

4.- "Me And Bobby McGee" – Janis Joplin (1970) – A toute chose malheur est bon. C’est sur son album posthume que l’on entend enfin Janis chanter plutôt que hurler sans cesse à la Lune. Et quand elle module, c’est pour s’approprier le titre d’un auteur outlaw qui avait écrit cette phrase définitive : "La liberté n’est jamais qu’un autre mot pour dire qu’on n’a plus rien à perdre." Prophétique et trop fort. 

3.- "Pissing In A River" – Patti Smith (1976) – Après avoir écrit des textes cryptiques pour la bruyante Secte de l’Huître Bleue, Patricia Lee s’interroge plus prosaïquement sur le sens d’une vie de femme. "Tout ce que j’ai accompli, je l’ai accompli pour toi. Je t’ai donné ma vie. Chacun de mes pas m’a rapprochée de toi. Et tu vas me quitter parce que tu n’as plus besoin de moi. Pourtant, je ne peux vivre sans toi. Pourtant, moi, je n’ai jamais douté un seul instant de toi."  On peut pisser tant qu’on veut dans une rivière, ça n’en fait jamais monter significativement le niveau. Essayez...

2.- "Blue" – Joni Mitchell (1971) – "De l’acide, de l’alcool et du cul. Des aiguilles, des armes et de l’herbe. Et beaucoup de rires. Il se raconte que l’Enfer est le moyen le plus branché de se sentir bien. Moi, je ne le pense pas..." Si c’est Joni qui le dit...

1.- "The Saxophone Song" – Kate Bush (1978) – L’avantage avec Catherine, c’est que toutes ses compositions sont pertinentes dans un Top 10 qui célèbre la femme libre. Ici, la musicienne anglaise décrit explicitement les émois sexuels que lui procure le son du saxophone (joué par le surdoué Alan Skidmore). L’on a cru longtemps que le titre était dédié à David Bowie mais Kate a précisé que son petit cœur de beurre ne battait que pour l’instrument et certainement pas pour le musicien. Dont acte.

Merci au Docteur Futurity de m’avoir conseillé pour démarrer cette sélection sur les chapeaux de roues ! Je ne pouvais pas trouver conseiller plus compétent...

 
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