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Stooges: Les essentiels, les inédits


Moon, le 04/09/2007

Les inédits : pour aller plus loin

Vous pensiez tout connaître des Stooges? Que nenni : après des heures et des heures d'écoute, de tri et de comparaison, nous avons sélectionné vingt-cinq titres, pas un de plus, pas un de moins, qui ne figurent pas sur leurs disques officiels. Il y a des groupes dont les inédits auraient mieux fait de rester ignorés de tous. Il y en a d'autres qui font des disques tellements bons que même les plus petites chutes d'album et les plus minables bootlegs enterrent toute concurrence. Et, of course, c'est le cas des Stooges. Etonnant non? Ce qui est vraiment étonnant avec ces chansons, c'est que chacune d'entre elles permet de découvrir une nouvelle facette du groupe. Rares sont celles qui sonnent comme du « déjà entendu », chacune est un instantané du groupe à un instant T. Les écouter, c'est effectuer une plongée au sein d'une formation qui se cherche, qui explore mille voies (ces blues!), et avait surtout à coeur de ne jamais faire deux fois la même chose. Oui, à peu de choses près le contraire de ce qu'ils sont devenus... Vingt de ces vingt-cinq chansons sont disponibles sur iTunes, en cliquant directement ici (logiciel iTunes requis), ou en recherchant "inédits Stooges" dans la rubrique iMix.

Les chutes de Fun House (1970)


Si Fun House est aussi culte, c'est peut-être parce qu'il est si parfait, si direct, si expéditif, et qu'il ne souffre d'aucun temps mort. Le groupe avait pourtant enregistré d'autres chansons, certes plus dispensables, mais sur lesquelles tout fan digne de ce nom doit se jeter sans attendre.

Lost in the Future
La vraie chanson perdue de Fun House, une balade lancinante de près de six minutes, qui vaut notamment pour le saxo en roue libre de Steve McKay.



Slide (ou Slidin' The Blues)
Une longue impro bluesy, avec un Iggy rigolard qui lâche un instant les manettes, les cédant à des frères Asheton bien décidés à se faire plaisir.



Disponibles sur 1970: The Complete Fun House Sessions.

Olympic Studios (1972)


En septembre 1972, les Stooges mettent en boîte Raw Power. Mais deux mois plus tôt, aux Olympic Studios, ils enregistraient déjà quelques bombes, qui ne figureront finalement sur aucun album officiel. Un très curieux et fâcheux oubli, si on en juge par la qualité extraordinaire de ces titres, parmi les meilleurs du groupe. Un scandale qu'on n'explique toujours pas (si vous en connaissez les raisons, écrivez à Albumrock qui fera suivre). Voilà les plus brillantes de ces pépites, des inédits tellement bons que n'importe quel groupe tuerait pour pouvoir en faire un single.

Gimme Some Skin
Gimme Some Skin restera probablement pour les siècles à venir comme une des chansons de cul les plus joyeuses du rock. Mais aussi comme l'un des titres des Stooges le plus ouvertement speed et punk, dans l'âme comme dans l'interprétation. Une voie dans laquelle les New York Dolls et autres Ramones s'engouffreront bientôt.



I'm Sick of You
Et voilà la perle méconnue du répertoire des Stooges. Une chanson pendant laquelle Iggy et ses sbires tombent un temps le masque du bouffon, pour nous conter une histoire de rupture qui finit mal. Une très belle ballade, qui tourne au vinaigre au bout de 2 minutes 30, pour devenir une de leurs pièces les plus épiques, soutenue par un riff tueur piqué aux Yardbirds. A posséder absolument.



I Got A Right!
Plus imparable que "Search & Destroy"? On pensait que c'était impossible. Du moins jusqu'à entendre ce dantesque "I Got A Right!", qui oblige instantanément n'importe quel corps humain à pratiquer frénétiquement l'air guitar. De la rage à l'état brut, un truc indépassable.


Money (That's What I Want)
Cette reprise de Barett Strong (et accessoirement énorme hit Motown à la fin des années 50) est une petite chanson sautillante et vénale dont le titre dit à peu près tout. Délicieuse et décalée.



Scene of the Crime
Un morceau de rock carré, à la guitare fière et conquérante, avec un excellent groove et un petit piano qui s'invite à droite à gauche. La patte "James Williamson" est déjà là : "Scene of Crime" préfigure totalement ce que sera Raw Power.



Louie Louie
L'une des chansons rock la plus reprise au monde, des Kingsmen au riff de "Smells Like Teen Spirit", se devait d'être récupérée par des Stooges fascinés par ce titre fun, simple, régressif, et très américain. D'ailleurs, "Louie Louie" et eux, c'est une longue histoire. Déjà, quand le groupe choisit Don Gallucci pour produire son deuxième album, ce n'est pas innocent : l'homme a produit le "Louie Louie" des Kingsmen suscité. Ensuite, le titre est un de leurs classiques en concert, dont on retrouve une version savoureuse sur le live Metallic KO. Iggy Pop, même en solo, continuera de la chanter, encore et encore, jusqu'en enregistrer une version actualisée en 1993 (enfin!) pour son album American Caesar. Cette version de 1972 est excellente, et ne commence qu'après une longue intro au riff repiqué on-ne-sait-où.



Disponibles dans le coffret Heavy Liquid. "Gimme Some Skin", "I'm Sick of You" et "I Got A Right" sont également disponibles sur A Million In Prizes : Iggy Pop, the anthology.

Jesus Loves The Stooges (1973)


On sait que la bande d'Iggy aimait aller de l'avant, et s'ennuyait à rejouer sur scène des albums parfois vieux de seulement quelques mois. Aussi, il existe de nombreux inédits "live" du groupe, de qualité souvent médiocres. Ceux présentés ci-dessous, des chansons post-Raw Power, sont comparativement de bonne qualité. Ils ont en effet été, pour la plupart, captés lors de répétitions en studio. Une excellente occasion d'entrapercevoir ce à quoi aurait ressembler le quatrième album des Stooges s'ils ne s'étaient pas séparés, au bout du rouleau, en 1974.

Cock in my Pocket
Si on oublie les paroles un peu surréalistes, "Cock in my Pocket" est une excellente chanson de rock à l'ancienne. Peut-être est-ce dû à la prise de son, mais le solo de guitare de Williamson ressemble furieusement au Velvet Underground, période White Light / White Heat, une influence qu'Iggy reconnaît volontiers. Au clavier, on entend probablement Scott Thurston, Stooge tardif, qui reviendra hanter Iggy Pop sur l'album New Values (1979), à la guitare cette fois.



Head On (Curve)
Comme "Cock In My Pocket", une des meilleurs versions de "Head On (Curve)" a été enregistrée aux studios de la CBS, à New York, alors que le groupe répétait entre deux concerts mythiques au Max's Kansas City. "Head On" est une chanson typique du son des Stooges des derniers mois. Que ce soit par fatigue (mentale et physique) ou de manière délibérée, ils livraient alors des compositions plus posées, moins proche d'un supposé esprit "punk", que sur Raw Power. Paradoxalement, ils se rapprochent même ici des Doors, influence particulièrement prégnante au début de leur carrière.


Till the End of the Night
Une longue ballade orpheline, où l'on fait mine de parler d'amour, même s'il ne fait aucun doute qu'il est plutôt question de désillusion, voire de désespoir. Et comme à chaque fois, quand les Stooges se risquent à faire des choses calmes, tout se termine dans un grand fatras apocalyptique, comme s'ils ne pouvaient pas faire autrement.



Wild Love (ou "My Girl Hates My Heroin")
Un morceau quasi-hard rock, parfois plus connu sous le nom de "My Girls Hates My Heroin". Ce dernier titre donnera d'ailleurs son nom à une compilation d'inédits parue sur le label Revenge.



Jesus Loves The Stooges
Non, ce n'est pas une erreur : ce joli petit air de cabaret est bien un morceau des Stooges. Un instrumental au piano et à la batterie qui laisse entrevoir une direction artistique inédite pour le groupe de soudards de Detroit, une curiosité à posséder absolument rien que pour son titre.



I'm So Glad
Une reprise de Skip James, un bluesman des années 30. La chanson avait déjà été dépoussiérée dans les années 60 par une scène hard rock naissante (Cream puis Deep Purple notamment). La version que livre les Stooges rivalise sans problème avec ces classiques. Si on oublie la qualité du son, ce délicat "I'm So Glad" avait tout pour devenir un standard du groupe.



Tous ces titres sont disponibles sur le coffret Heavy Liquid, sauf "I'm So Glad", disponible notamment sur le best-of Search and Destroy.

Metallic KO (1974)


Il est toujours difficile de faire des choix. Notamment quand il s'agit de Metallic KO. Cet album est culte à plus d'un titre : bien que pirate, il fut le premier, et longtemps le seul, disque live des Stooges. De plus, une bonne partie de ses titres a été enregistrée le 9 février 1974, c'est à dire durant le dernier concert des Stooges! Enfin, et c'est ce qui nous intéresse ici, il regorge d'inédits, dont certains ne figurent nul part dans cette rubrique. Il faudra pourtant oublier "Rich Bitch", ou encore "Heavy Liquid", tant la qualité du son, voire de l'interprétation, laisse à désirer. Reste deux morceaux, plus écoutables par de chastes oreilles.

I Got Nothin'
"Je n'ai rien à dire, rien à faire". Tu m'étonnes : le groupe est vraiment en fin de course, et ne peut plus rien faire pour éviter le crash. Reste qu'"I Got Nothin'" est une bonne chanson dont la meilleure version est probablement celle... d'Iggy Pop et de James Williamson, sur leur album en duo post-Stooges.



Open Up And Bleed
Un blues lancinant, rampant, et terriblement attachant, avec un superbe harmonica, joué par le clavier Scott Thurston, et des choeurs gueulés avec toutes les tripes de James Williamson. Dans cette très bonne version, le morceau est malheureusement coupé un peu avant la fin, mais le début vaut son pesant de cacahuètes. Iggy y apostrophe un public carrément hostile : "Qui déteste les Stooges, ici?". Les Stooges ouvrent leur coeur, saignent, et se taisent ensuite, pendant près de 30 longues années...



Disponibles sur le live Metallic KO.

Skull Ring (2003)


Au début des années 2000, les frères Asheton, accompagnés des "jeunots" Jay Mascis et Mike Watt, sillonnent le monde, rejouant les vieux standards des Stooges. Parralèlement, Iggy Pop prépare un quinzième album solo. Soucieuse que celui-ci ne soit pas un quinzième échec commercial, sa maison de disques lui demande d'enregistrer un certain nombre de duos avec des groupes en vue. Iggy dresse une liste des groupes qui l'intéressent, et tout en bas de celle-ci, il inscrit un nom, sans trop y croire : "The Stooges".

Trop contents d'être à nouveau contactés par leur vieux pote, Ron et Scott Asheton répondent présents. Condition tacite de Ron : pas de James Williamson dans le groupe. Celui-ci, de toutes façons, est devenu entre temps un très respectable cadre de Sony (comme quoi la drogue mène à tout). Ensemble, le trio enregistre quatre titres pour ce qui demeure à ce jour le dernier album solo d'Iggy Pop (Skull Ring, 2003). Pas forcément d'impérissables chefs-d'oeuvre. Mais, et c'est ce qui est important, le groupe est à nouveau sur les rails.

Little Electric Chair
Désormais un classique des shows des Stooges reformés, "Little Electric Chair" est le morceau qui ouvre fièrement Skull Ring. Dès la première seconde, impossible de s'y tromper : le son est crade, le riff efficace, et Iggy visiblement ravi de retrouver ses Stooges. La nouveauté vient des paroles, où les Stooges parlent pour la première fois d'autres choses que de leur nombril.



Skull Ring
Plus passe-partout, plus "iggyesque" que "stoogienne", Skull Ring vaut quand même pour ses éruptions de guitares abrasives et son riff à la Blues Brother.



Loser
"Loser" continue dans le rock bas du front et de prime abord insouciant. Tout ça (même le titre!) sent un peu l'exercice de style, mais la chanson n'est pas mauvaise. Pourquoi pas.



Dead Rock Star
Bon, c'est sûr, ce dernier morceau repompe sans vergogne et quasiment note pour note le riff du titre précédent. Néanmoins, on préférera sans doute "Dead Rock Star" à "Loser", pour son Iggy moins caricatural mais ironique au possible.



Disponibles sur l'album d'Iggy Pop Skull Ring.

You Better Run (2004)


Certains semblent immortels. D'autres moins. Le bluesman Junior Kimbrough, en cassant sa pipe à 67 ans, est rentré de facto dans cette seconde catégorie. On est en 1998, et l'idée d'une compilation de reprises de l'homme du Mississippi commence à circuler.

Sunday Nights voit finalement le jour en 2005, en affichant fièrement un casting alléchant : Cat Power, Mark Lanegan, The Black Keys... le grattin, quoi. Iggy Pop, qui avait eu l'occasion de tourner avec le bluesman, n'avait pas le droit de manquer à l'appel. C'est avec ses Stooges qu'il y répondra donc, et plutôt deux fois qu'une.

You Better Run
Comme dans tout bon blues du Mississippi, il y est question d'aventures salaces, sur fond de guitare crasseuse. Ouais, comme dans toute chanson des Stooges aussi, en fait. La chanson figure deux fois sur l'album, deux fois jouée par les Stooges : elle ouvre et ferme le disque. Des deux versions, on préférera la seconde, plus blues, plus sexuelle, moins tête brûlée.



Disponibles sur l'album-hommage à Junior Kimbrough Sunday Nights.

Les chutes de The Weirdness (2006)


2006. Trois ans que les Stooges tournent sur les scènes du monde entier. Trois ans, et seulement une misérable poignée de nouvelles chansons assez anecdotiques. Pourtant, depuis tout ce temps, entre deux concerts, Ron Asheton gratouille sa guitare, à la recherche de nouveaux riffs, si possibles aussi démentiels que les originaux. Il en découvre une cinquantaine, qu'il soumet à Iggy. Celui-ci en garde une vingtaine, écrit des paroles, et se met en quête d'un producteur. Tout le monde parle de Jack White, originaire de Detroit lui aussi, fanatique des Stooges, et estampillé d'un rassurant label "vintage". Ce sera finalement le controversé Steve Albini, producteur star mais ingénieur discret. Au moins seize chansons seront enregistrées, seuls les trois quarts figureront sur le CD de The Weirdness. Voici les quatre restantes, que les musiciens, en vieux cons qui se respectent, réservaient pour l'édition vinyle de l'album.

O Solo Mio
Une terrible méprise. Iggy Pop et Steve Albini discutent de l'album qu'ils sont en train d'enregistrer. Sur quel morceau ouvrir le disque? Pour Albini, pas de doute : il faut que ce soit "O Solo Mio", titre superbe, violemment émouvant, chanson de vieux sage qui jette un regard désabusé sur sa vie passée. Pour Iggy, il faut un rock basique, carré, rassurant, bref stoogien. Comme "Trollin'", par exemple. "O Solo Mio"? Bof, trop bizarre : autant la bazarder carrément de l'album. Terrible, terrible, erreur. Si seulement il avait écouté Albini, le visage de The Weirdness en aurait été tout autre. Le pire, c'est que l'Iguane ne cherche même pas à se rattraper, puisque ce titre si inhabituel n'est même jamais chanté en concert. Ou si : une fois, une seule et unique fois, et on y était.



Claustrophobia
Certes, "Claustrophobia" n'est pas une bombe d'originalité mais vaut quand même le coup d'oreille, ne serait-ce que pour la voix d'Iggy, qui croasse plus qu'il ne chante ce titre flippé et sans temps mort.



I Wanna Be Your Man
Qui aurait cru que les Stooges chanteraient un jour un titre de Lennon et McCartney (composé à la base pour les frères ennemis des Rolling Stones)? Cette reprise d'"I Wanna be Your Man " est un clin d'oeil amusant et tellement évident à un autre titre qu'on ne vous fera pas l'offense de le nommer.



Sounds of Leather
Pour terminer notre petit tour des inédits, un titre sec comme un coup de fouet, sobre comme un Iggy en sortie de cure : si "Sounds of Leather" n'apporte rien de nouveau, sa fraîcheur aurait sans doute avantageusement remplacé un des trois ou quatre morceaux pénibles de The Weirdness.



Disponibles sur la version vinyle de The Weirdness. "O Solo Mio" est également disponible sur la version japonaise du CD.
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