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Critique d'album

Wishbone Ash


Argus


(28/04/1972 - MCA Distribution - - Genre : Rock)
Produit par

1- Time Was / 2- Sometime World / 3- Blowin' Free / 4- The King Will Come / 5- Leaf and Stream / 6- Warrior / 7- Throw Down the Sword / 8- Jail Bait (live, 1972-08-21: Memphis) / 9- The Pilgrim (live, 1972-08-21: Memphis) / 10- Phoenix (live, 1972-08-21: Memphis)
Note de 4/5
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Note de 5.0/5 pour cet album
"Vous avez dit épique ?"
François, le 12/03/2022
( mots)

Il y a quelque chose d’étonnant dans la vague rock revival actuelle, voire même dans la scène Metal volontiers retro, c’est le retour en force de Wishbone Ash parmi les références de musiciens ayant entre vingt et trente ans. Contrairement à Led Zeppelin ou Black Sabbath, dont la postérité était assurée dès les années 1970, Wishbone Ash demeurait (et demeure) une formation de seconde catégorie, des héros oubliés qui trônent dans les arcanes réservées aux connaisseurs. Désormais, on entend et parfois, on voit sur les pochettes, des hommages au combo mené par Powell, Turner² et Upton ; nous vous avons déjà vanté les mérites de Wytch Hazel, Tanith ou encore Hällas. Après tout, le chevalier en couverture regardait à l’horizon, vers l’avenir, là où une soucoupe volante allait bientôt atterrir : un mélange de science-fiction et d’héroïc-fantasy, de rock et de Moyen-Age, qui plaît tant aux nouveaux groupes susmentionnés.


Pour l’amateur de Wishbone Ash que je suis, ce constat pourrait suffire à apporter une grande satisfaction, mais en chroniqueur rigoureux, il est impératif d’apporter deux précisions qui sont essentielles.


La première concerne la circulation esthétique. Le processus n’est pas celui du passage entre Wishbone Ash dans les années 1970 et une redécouverte dans les années 2010. Entre temps, il faut faire référence à la New Wave Of British Heavy Metal qui s’est nourrie, goulument, des notes du groupe. Lisez les interviews compilées de Martin Popoff et vous vous rendrez compte à quel point ces formations saturées de la première moitié des 1980’s ont été inspirées par Wishbone Ash. Sans ces derniers, pas d’Iron Maiden, et sans la NWOBHM, pas d’emprunts à Wishbone Ash chez les groupes des 2010’s. Preuve en est que ces nouvelles formations sont également marquées par le Heavy traditionnel.


La seconde concerne l’album dont il est question dans ces lignes. Il semble qu’on puisse davantage parler de l’héritage d’Argus que de l’héritage de Wishbone Ash. Le groupe a produit de très bons albums, avant et après ce chef-d’œuvre, mais c’est bien celui-ci qui est resté dans les mémoires et c’est l’expression sublimée de leur style, gravée dans ce 33T, qui est réellement devenue un parangon pour une manade de jeunes formations.


Argus est en effet un album culte. Dans tous les sens du terme, surtout dans celui qui confine au religieux. Un chef-d’œuvre incontestable, incontesté, un ouvrage qui atteint la perfection du début à la fin, qui propose quelque chose d’unique, d’original, d’immédiatement accrocheur, de subtil, qui offre à l’auditeur un voyage musical transcendant et qui fige l’image du groupe l’ayant composé. A jamais. Ce fut à la fois la gloire de Wishbone Ash et une sorte de malédiction car jamais ils ne se risqueront à reproduire l’essai, jamais plus ils n’atteindront une telle maîtrise, et ils ne parviendront pas à se dégager de son ombre pesante. Wishbone Ash c’est 25 albums studios (si on compte les deux digressions électroniques) certes, mais c’est surtout Argus, un seul album sorti en 1972. On pourrait dire que c’est déjà immense.


Alors que referme ce grimoire musical d'aussi extraordinaire qu’on puisse y réduire le groupe par métonymie ?


De façon paradoxale, c’est par la seconde face qu’il faudrait commencer pour expliquer le phénomène, puisque c’est celle-ci qui renferme les titres le plus adulés, à l’époque comme dans la postérité. En effet, sur Argus, Wishbone Ash navigue entre des eaux hard-rock sans grande houle et le fleuve du rock progressif, tout en donnant une tournure épique et médiévalisante à l’ensemble. Ce fut la recette gagnante. L’introduction de "The King Will Come" est à ce titre incroyable : le petit riff léger qui commence au loin, comme une cavalerie dont on ne perçoit que la poussière soulevée par la chevauchée, accompagnée d’un thème à la basse et d’une batterie militaires, puis l’autre guitare pleine d’effets qui permet la montée en puissance vers le thème central. Plus loin, le solo est exemplaire, mais ce n’est rien à côté du passage le plus magistral de l’ensemble, un pont tout en variations (entre 4.30 et 5.30) qui constitue un véritable moment de grâce. Ce premier chapitre se poursuit sur "Warrior", dans un premier temps beaucoup plus hard-rock avec un solo ultra-mélodique et saisissant dès l’ouverture, pour ensuite gagner un terrain plus calme mais solennel, en contraste avec les refrains épiques et fédérateurs. Enfin, "Throw Down the Sword" achève le récit par la conclusion la plus épique de l’histoire du rock, par sa mélodie croisée sur fond de tambour ronflant, et bien sûr par son solo en twin-guitars émouvant, canonique (c'est devenu leur marque de fabrique). La très belle ballade "Leaf and Stream", qui indique plus ou moins la direction du prochain album (Wishbone Four), est presque anecdotique entre ces trois monuments, mais offre finalement une respiration bienvenue avec des guitares fines et mélodieuses.


Si la seconde face est celle qui restera le plus dans les esprits, la première est également passionnante et peut s’interpréter comme une montée en puissante progressive vers le registre épique, une transition esthétique vers la deuxième partie. Après son introduction éthérée, "Time Was" se maintient dans le sillon du premier album, un rock classique bien composé, puis "Sometime World" commence comme une douce ballade … Néanmoins, certains rythmes sautillants et épiques annoncent un début de transition ; quand soudain, le tempo s’accélère pour offrir une magnifique démonstration à la basse qui croise le faire avec la guitare. Bien sûr, "Blowin Free" souffle tout sur son passage, les harmonies subtiles des guitares jumelles montrant l’étendue du talent des musiciens : son statut d’incontournable des concerts prouve sa force.


Pourquoi tant de monde parle encore de Wishbone Ash cinquante ans après leurs débuts discographiques ? Comment se fait-il que ce groupe de seconde catégorie (sans jugement de valeur) ait encore tant d’influence ? C’est de l’ordre de la légende et du mythe, écoutez Argus, vous comprendrez.


A écouter : "The King Will Come", "Warrior", "Throw Down the Sword", "Blowin’ Free"

Note de 5.0/5 pour cet album
"Album mythique incontournable pour les amateurs de Rock 70."
FJ, le 30/04/2007

Inconnu pour la plupart, mais pièce de valeur incontestable pour les amateurs de Rock 70, Argus marque l’album mythique d’un groupe mythique dans une période où le rock déversait des ondes à en faire frissonner les nerfs. A trôner sur une étagère entre un bon vieux Led Zeppelin et un album de Canned Heat, cette œuvre musicale regroupant les atouts majeurs d’une formation complète et électrique, exerce, bien que 35 ans plus tard, cette même magie sonore indémodable. A travers un son Blues Rock et des influences Jazzy, le quatuor anglais hypnotise et ensorcelle par ses fameux duels de guitares qui en font sa notoriété. Les dialogues incessants et vibrants des instruments, souvent immiscés dans une construction en crescendo, se succèdent avec douleur, porté par la voix posée du bassiste et leader Martin Turner. Des solos travaillés et obsédants alternent les compositions, marquant une transition entre ballades et passages purement Rock. "Sometimes World" et "Time Was" illustrent parfaitement cette construction très prisée dans les années 70, comme notamment Lynyrd Skynyrd qui s’y adonnera avec "Free Bird" dans la même période. Basée sur des intros accrocheuses et lancinantes, convergeant avec intensité, le rythme s’accélère pour aboutir à un duo de guitares à couper le souffle. Les sept titres de l’album se succèdent avec aisance. Parfois mélancolique, puis subtilement énergiques, mais toujours avec un son parfaitement orchestré, Wishbone Ash compose des morceaux de qualité. "Leaf And Stream" brûle par sa sensibilité et dresse une tragédie sublime, à la fois douce et violente, "The king Will Come", par son intro magistrale, envoûte. "Warrior" déstabilise par son ton dramatique et contrasté, accompagné de chœurs qui adoucissent la composition. Concluant l’album, "Throw Down The Sword" porte Argus à son apogée dans un tourbillon de sensations et de poésie. Le rideau se baisse mais la musique persiste, les ondes se répercutent avec angoisse et folie. Les paroles raisonnent, les sonorités répandent désespoir et fatalité, mais la beauté du morceau n’en démord pas et achève l’album avec passion dans une ascension majestueuse. Ce troisième album de Wishbone Ash propulse définitivement le groupe au rang de légende du Rock. Les guitares, dans des solos mirobolants, se répondent avec rythme et tempérament, la sensibilité qui s'en dégage heurte et envoûte, les compositions portent chacune un tableau d’une tragédie divine et parfaitement harmonisée. Un album incontournable…

Commentaires
Godevin_TDC, le 11/07/2023 à 14:40
Putain, déjà 50 ans... Chef-d'œuvre. Mais est-ce que Live Dates n'est pas encore supérieur (Phoenix en live, entendu au théâtre antique d'orange en 75)? Je n'ai jamais su répondre.
Sevenblack, le 19/05/2022 à 22:38
Je n’ai pas la capacité de pouvoir juger cet album, simplement je viens de prendre une des plus grosses claques musicales de toute ma vie. J’ai frissonné comme jamais. Magnifique !
Yessongs, le 13/03/2022 à 08:55
C'est un grand cru qui selon moi entre dans les 20 meilleurs albums de l'année 72. Mais, il me semble que les titres de cette galette sont reboostés avec le "Live Dates" de 1973.
Daniel, le 12/03/2022 à 19:58
Rendus fous par la richesse éclectique de cette année-là, les gamin.e.s de 1972 sont, pour la plupart, complètement passés à côté de cet album emblématique. Wishbone Ash souffrait d'un manque d'identité, d'image et de scandale. Au moment où le glam rock, les décibels et les ambivalences nous explosaient la tête, Argus (avec sa pochette moyennement inspirée qui ne permettait pas d'identifier un courant musical en particulier) n'a simplement pas retenu notre attention. En ces temps immémoriaux, la mode changeait chaque semaine. Et, pour nous, Wishbone Ash n'a jamais été à la mode (un peu trop tôt, un peu trop tard...). Jusqu'au jour où les survivants ont redécouvert (et adopté) l'album. 20, 30, 40 ou 50 ans après. Pour ne plus jamais le laisser tomber. Il est tardivement devenu un incontournable de la discothèque de tous les "anciens" et de beaucoup de "modernes". Une évidence à rebours. Mais une évidence.
Gilles, le 15/02/2021 à 18:54
Eh bien moi je viens de le réécouter. Je l'ai acheté une première fois quand il est sorti en 1972 et je l'ai racheté une seconde fois plus tard et celui là il n'est jamais passé sur une platine je le garde précieusement. Il fait partie pour moi des " chefs d'oeuvre " de ces année là au même titre Qu'Harvest de Neil Young, Electric Ladyland d'Hendrix ou encore Irish Tour de Gallagher pour ne citer que ceux-là mais j'en oublie tant. Et voilà presque 50 ans après Argus me fait toujours vibrer Merci les Gars !
louu, le 18/03/2019 à 23:22
Un fin d'après-midi de décembre, j'ai la crève, mon stage me consume, je me ressource dans mon lit. Mon père me reveille : "j'ai des places pour wishbone ash, super groupe groupe des 70s tu viens ?" je résiste, puis j'arrête de résister et on se rend dans une salle, ça pourrait aussi bien être un bar vu la taille. 20cm de neige, une odyssée pour y arriver, une bière, pas de scène à proprement parler, je me place face au micro du centre (pas con...) et après une 20aine de minutes le groupe débarque, andy powell s'excuse du retard sourit, et joue. Et, moi qui ne connaissait rien de ce groupe, bah j'ai vécu mon meilleur concert à ce jour. De super compos, un regal pour les amateurs des harmonies de guitares, maitrise des changements de rythme. Depuis ce soir, je garde argus tout près, comme il est bien décris dans le papier : Dans la selection finale des 10, 20 ep ( bref en s'en fout), au côté des meilleurs.