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Critique d'album

Roger Waters


Radio KAOS


(01/01/1987 - - - Genre : Rock)
Produit par

1- Radio Waves / 2- Who Needs Information / 3- Me Or Him / 4- The Powers That Be / 5- Sunset Strip / 6- Home / 7- Four Minutes / 8- The Tide Is Turning
Note de 3/5
Vous aussi, notez cet album ! (15 votes)
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Note de 2.5/5 pour cet album
"Si même Roger Waters cède aux sirènes hurlantes des années 80..."
Jules, le 02/11/2023
( mots)

Bon, on connaît le rock dans les années 1980. Les synthés sont rois, les boîtes à rythme sont légions et les coiffures douteuse font la loi. L'album dont il s'agit aujourd'hui n'échappe pas à la règle, et pourtant, on aurait aimé s'attendre à autre chose puisqu'il s'agit du deuxième album solo de Roger Waters, Radio KAOS, sorti en 1987. 


Un peu de contexte. Celui qui a claqué la porte de Pink Floyd deux ans auparavant en se taillant dans le même temps la réputation d'un mégalomane tyrannique et égocentrique ne traverse pas une belle période. Outre le fait qu'il répande dans la presse dès qu'il le peut toutes sortes d'insultes à l'égard de ses anciens camarades, sa carrière solo ne décolle pas. Après un premier album, plutôt réussi en 1984 (voir notre chronique ici), l'ex-Floyd ne parvient toutefois pas à remplir les salles et à convaincre le public. La presse musicale non plus.


Si l'on ajoute à cela une querelle juridique quant à l'utilisation du nom de Pink Floyd entre lui et les anciens qui se règlera finalement par un accord amiable obtenu dans la difficulté, Waters ne sait plus trop où donner de la tête. Il s'attèle donc à l'écriture d'un nouvel album qui sera, comme on commence à en avoir l'habitude avec lui, un concept album. Concept, il est vrai, complexe à résumer en quelques lignes et à comprendre à la seule écoute des morceaux de l'album. Waters fera imprimer avec le disque, la trame de l'histoire qui est censée se dérouler. 


Un jeune handicapé, Billy, arrive à communiquer via les ondes radios. Il rentre en contacte avec Jim, animateur d’une radio dissidente rock de Los Angeles : Radio KAOS. Billy avec la complicité de Jim va faire croire via la radio qu'une menace nucléaire est en cours. Le monde panique, et l'album s'achève sur un message d'amour destiné à montrer que le pouvoir des médias peut être néfaste. C'est le bazar. On a connu mieux, vraiment.


Côte musique, il s'entoure d'un groupe qu'il appellera "The Bleading Hearts Band". A noter la présence de Clare Torry, chanteuse qui prêta sa voix sur le morceau culte "The Great Gig In The Sky" en 1973. Comme habituellement avec les projets de Waters, il n'y a rien à dire sur la production et les arrangements en tant que tels. Ils sont objectivement d'excellente facture et un soin particulier est toujours apporté au mixage et à l'ambiance. Cet album ne fait donc pas exception sur ce point. 


Mais on reste quand même bien sur notre faim à l'écoute de cet opus. Bien qu'il ne dure que 41 minutes, celles-ci nous paraissent bien longues. Dès l'ouverture, on est frappés par l'avalanche de synthés et de boîtes à rythmes ("Radio Waves") ! C'est trop. Vraiment trop. C'est pompeux et lourd. A noter qu'il s'inspire cependant de ce qui marche. A bien écouter sur ce titre les coups de guitare, on a l'impression d'avoir un peu de Dire Straits dans les oreilles, en moins bien. 


Et sur le reste ? Et bien c'est assez inégal et moyen. Il enchaîne les thèmes différents, enlevant à mon sens la cohérence qui caractérise les concept albums. Alors oui, il y a bien la voix de l'animateur radio fictif et cynique en guise de transitions entre certains morceaux mais, à part ça, on a plus l'impression d'être face à un album classique avec des morceaux que l'on peut tou à fait écouter indépendamment les uns des autres; le pari du concept est raté. 


Beaucoup de choeurs et de saxophone aussi. Mais à outrance. C'est typique des années 80 ce truc-là et c'est particulièrement notable sur "Who Needs Information". Autre signe typique des années 1980, l'impression d'être sur le générique d'une série américaine à succès à l'écoute de "Sunset Trip" qui subit les mêmes griefs que le morceau précédent. C'est d'ailleurs quelque chose que l'on peut dire sur l'ensemble de l'album : ça sonne très américain, sans trop de finesse ni plus d'âme. Déception, là encore. 


Bon, il existe de bons morceaux tout de même. J'en compterais 3 sur les 8 que compte l'album. Tout d'abord le génial "The Powers That Be" au refrain accrocheur, au riff de guitare bien placé et dont les paroles critiquent la toute puissance des élites et l'encouragement à fuir. Remarquable, au même titre que "Home", musicalement très intéressante, où Clare Torry nous prouve (à nouveau) sa puissance vocale impressionnante et très à propos. Le dernier morceau aussi est une vraie réussite ("The Tide Is Turning (After The Live Aid)"). On retrouve le Waters délicat, aux paroles inspirantes et pleine d'espoir (malgré la désespérance qu'il nous a conté tout au long de l'album) et à la musique calme et apaisante nous rappelant, aussi, son talent de compositeur. Et oui, Roger Waters n'est pas qu'un simple parolier. 


L'album s'achève sur cette bonne note, ce qui rend l'avis général moins amer. Certes facile d'accès, cet album ne figurera sans doute pas sur votre table de chevet si vous aimez le Roger Waters que l'on connaît.


Pour la petite histoire, la promotion de cet album tombera en même temps que la sortie de l'album A Momentary Lapse Of Reason et de la tournée incroyable qui suivra. Waters verra son ancien groupe remplir des stades de 80 000 spectateurs dans les villes où lui remplissait, parfois le même soir, des salles de 6 000 personnes, voire moins... Résultat ? Une tournée qu'il est contraint d'interrompre. Pour se relever, il faut parfois se prendre le mur en pleine tête. 

Commentaires
Foulquier, le 23/09/2016 à 19:58
Un superbe morceau dans ce disque, et qui à mes yeux aurait été digne de figurer dans un album du Floyd : "Four minutes" avec la voix de Clare Torry rappelant les grandes envolées de "The great gig in the sky"...Bon, le reste du disque n'est pas vraiment extraordinaire, c'est le moins que l'on puisse dire, malgré deux ou trois bons titres, dont "Who needs information". Cet album solo et le précédent prouvent tout de même qu'après son départ du Floyd, l'immense talent de Roger Waters n'était pas encore complètement éteint, et quelques années plus tard il devait nous livrer l'excellent "Amused to death".