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Critique d'album

Kiwi Jr.


Chopper


(12/08/2022 - Sub Pop Records - Indie Rock - Genre : Pop Rock)
Produit par Dan Boeckner

1- Unspeakable Things / 2- Parasite II / 3- Clerical Sleep / 4- Night Vision / 5- The Extra Sees The Film / 6- Contract Killers / 7- The Sound Of Music / 8- Downtown Area Blues / 9- Kennedy Curse / 10- The Masked Singer
Note de 3.5/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Frais, source d'énergie et de bonne humeur. Un des albums (indie) de l'année."
Diego, le 21/09/2022
( mots)

L’introduction du premier titre de Chopper, troisième album des Canadiens de Kiwi Jr., aurait pu être une excellente proposition spontanée pour le Dumbo de Tim Burton. Tout ce qu’il faut de musique de cirque au synthé, un soupçon envoûtante, un soupçon malaisante. Non pas qu’Arcade Fire se soit montré incompétent dans l’exercice (la sublime B.O. du film Her de Spike Jonze est la preuve de la capacité du groupe à exceller dans le style), mais les premières notes d’"Unspeakable Things" dégagent une réelle ambiance troublante. Le morceau est incroyablement catchy et une vraie belle découverte !


L’ajout de synthétiseurs constitue en soi une nouveauté dans l’escarcelle de Kiwi Jr., quartet au nom curieux qui avait emballé critique et publique avec leur sophomore Cooler Returns (2021). A base de riffs efficaces et de rythmique enlevée typiques de l’indie rock américain, la bande à Jérémy Gaudet faisait une proposition convaincante, mais un brin déjà vue. Ce supplément créatif est donc le bienvenu et confère à la production des musiciens de Toronto une coloration originale. Entendons-nous bien, il ne s’agit nullement d’une révolution : Kiwi Jr. reproduit, avec talent, sa recette de guitares acérées sur laquelle l'énigmatique frontman dépose son élocution à la fois nonchalante et entraînante. 


Les synthés servent de fil rouge à l’album et apportent ce supplément mélodique sur les morceaux "Parasite II", le punchy "Downtown Area Blues" ou encore l’entraînant "Clerical Sleep". La présence à la production de Dan Boeckner de Wolf Parade est loin d’être innocente dans ce changement. Le résultat est franchement réussi, avec des arrangements plus sophistiqués au service des chansons relativement directes du groupe.


"Parasite II" pourrait faire d’ailleurs partie d’une playlist nommée “les morceaux que Julian Casablancas aurait rêvé de composer après 2007”, tant il mériterait de figurer sur un album imaginaire que des Strokes post Room On Fire inspirés auraient sorti. La bande de New York est une référence évidente à l’écoute de la musique de Kiwi Jr., mais ce n’est pas la seule ! C’est même une sorte d’effet poupées russes qui se met en place : les morceaux qui composent Chopper sont d’inspiration des groupes références des groupes références du début des années 2000. On pense en particulier à Pavement ou aux Silver Jews, menés de mains de maîtres respectivement par Stephen Malkmus et David Berman. Le constat s’applique également sur l’inspiré "Night Vision", poussant le vice jusqu’à saturer la voix de Gaudet comme ont pu le faire avant lui les frontmen cités précédemment. Interpol ou Editors ne sont cette fois-ci pas loin non plus sur ce morceau à l’ambiance lourde mais fascinante.


"The Extras In The Film", une des perles du disque, composition à la Okkervil River époque The Stage Names/The Stand Ins, associe la contribution de chacun à des événements importants au rôle des figurants d’un film de l’existence. Les actes marquants peuvent être ici vus de manière globale, comme le dernier match de feu Kobe Bryant, ou plus personnelle. Certains de ces extras sont mis sur le devant de la scène momentanément, certains voudraient l’être mais le narrateur démontre clairement son incapacité à jouer les pantomimes du destin. "Making friends, making plans to pull someone out of a crowd, out of a crowd, yeah, out of the crowd and into his spotlight" / "Se faire des amis, prévoir d’extraire quelqu’un de la foule, Ouai, hors de la foule et devant sa lumière".


C’est également par l'autodérision et l’apparente légèreté que les musiciens se distinguent. On prendra pour exemple les paroles de "Kennedy Curse" : "Showing your ass, trying to dance to a cycle of failure ?" / "Montrer tes fesses, essayer de danser dans un cercle d’échecs", ou encore les différents clips sur lesquels les quatre canadiens rivalisent d’humour. Le frontman, Jérémy Gaudet, apparaît comme un savant mélange de Jarvis Cocker pour l’attitude un brin dandy, de Stephen Merchant et d’un courtier en assurance. L’apparence est en général un sujet laissé totalement laissé de côté et il s’agit ici de mettre en avant le côté anti rock star totalement assumé. Nul doute d’ailleurs qu’il parle de lui-même dans le dernier morceau, "The Masked Singer".


Même lorsqu’on les pense hors du coup, comme sur l’intro de "Contract Killer" les musiciens de Kiwi Jr. trouvent le moyen de coller un uppercut avec un refrain aussi efficace que pop. L’a priori léger et naïf "The Sound of Music" sort également du lot, au travers de sa structure mélodique très accessible, mais aussi de ses paroles parfois cryptiques ("Farewell, Julie Andrews", alors que l’actrice est bel et bien toujours vivante) parfois métaphysique "If you die in your sleep, you're all alone in the middle of the night" / "Si tu meurs dans ton sommeil, tu seras tout seul au milieu de la nuit".


La musique de Kiwi Jr. est honnête, directe et ne pose pas franchement de réflexion profonde sur le sens de la vie, à quelques exceptions près. Elle est en réalité à l’image de la simplicité avec laquelle les membres du groupe expliquent s’être mis d’accord sur ce drôle de nom : "it sounded really cute. We had to add the 'Jr' shortly thereafter, to differentiate ourselves from all the other dance acts and rock groups called 'Kiwi' " / "ça sonnait mignon. Nous avons ajouté le ‘Jr’ peu après pour nous différencier des autres groupes de danse et de rock appelés 'Kiwi' ". 


Drôle, talentueux et sans fioriture. Laissez-vous tenter par le kiwi !


A écouter : "Unspeakable Things", "The Extras In The Film", "Parasite II".


 

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