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Festival de Dour 2009


Lee, le 21/09/2009

Dimanche 19 juillet



A Dour, vous l'avez compris, chaque concert est un prétexte à la fête. Quand les portes s'ouvrent pour la dernière journée, nous sommes forcément déçus : demain ce sera fini. Mais le dimanche à Dour peut facilement se résumer ainsi : on garde le meilleur pour la fin !

A 14h00, sous la Magic Tent, Stuck in the Sound n'arrive pas à nous convaincre. Les jeunes français ont quelques bonnes influences qui s'éparpillent dans leurs compositions au format radio. Cependant, la motivation manque, l'énergie traîne et le son est brouillon. Et dire que certains les considèrent comme les Sonic Youth français...


En face au Dance Hall, La Swija défend son album Au sourire levant, sorti en début année chez Street Skills (label de Soprano). Sur des beats hip hop à l'émancipation reggae, les trois marseillais bougent bien. Par contre, les flows catastrophiques ainsi que les textes soporifiques nous ont jeté un froid arctique dans le dos.


Il faut attendre l'arrivée de Medine pour lancer réellement ce dimanche, et "c'est la pétarade"... Son besoin de révolution fait plaisir à voir. Medine, au moins, ne rappe pas de la pop comme tous ceux qui ont baissé leurs frocs. En plus, son flow rocailleux est rempli d'honnêtes hommages : Léonidas et ses trois cent Spartiates ("Péplum"), Bobby Seal et Newton P. Huey ("Self defense"). Malgré une voix quelque peu fatiguée, le havrais, autoproclamé Arabian Panther, envoie ses messages de paix et de respect ("Don't panik") aux festivaliers avec des jeux de mots audacieux et pertinents ("Code barbe").


Au Club-Circuit Marquee, Sleepy Sun nous a transporté en apesanteur à l'aide de son rock psychédélique et planant. Puis, An Albatross a enchaîné ses morceaux de neuf secondes dans un set de trois cent soixante quinze chansons. Dommage, les musiciens sont perdus sur une grande scène et la prestation semble timide.


Par contre, sous la Petite Maison dans la Prairie, c'est chaud. Les belges du Experimental Tropic Blues Band assurent le spectacle. Ils jouent avec détermination Captain Boogie, leur deuxième opus psycho-blues urbain. Le show monte rapidement en puissance, toujours avec l'énorme reprise "Preaching the Blues" interprétée dans une folie dépressive. Enfin, lors d'une ultime névrose, le groupe envoie "Garbage Man". Boogie Snake s'excite sur son harmonica et se jette dans le public tandis que Dirty Wolf se déshabille entièrement, faisant monté Carlo sur scène pour une séance de prise jack sexuelle, une technique de détournement de Kama Sutra...


Le sensationnel one-man-band Bob Log III s'assoit ensuite au centre du plancher. Sous son costume de voyageur futuriste, il joue son rock'n'roll delta blues tout seul, slide guitare et bottleneck en mains, percussions aux pieds. Le concert perfore mécaniquement les sourires sur toutes les lèvres. En plus de son attitude festive, Bob Log III produit un son minimaliste lo-fi en expérimentant des riffs bluesy répétitifs. Impressionant de bout en bout.


Retour au Club-Circuit Marquee afin d'entendre les brouilleurs de pistes The Horrors. Déjà présents à Dour il y a deux ans, ces (très) jeunes anglais avaient joué un revival garage punk convaincant. La voie était toute tracée, ils ont pris le contre-pied. Magnifiquement inspirée de krautrock, la musique de The Horrors est désormais inquiétante, presque répulsive, accordée de shoegaze pop rock et accentuée de synthés new wave lancinants. Et que dire de ce chanteur à la silhouette étrange, perché sur scène tel un flamand rose doté d'un pied de micro. Surprenant !?!


La fin approche et voici déjà le dernier concert rock'n'roll du week-end. Mais pas n'importe lequel. Nous ne rêvons pas, Cristina Martinez et Jon Spencer, le couple le plus sexy de l'univers est devant nos yeux. Malgré l'obscure clarté, en deux minutes tout devient très net : le son de Boss Hog est vif, brillant et follement rock'n'roll. Whiteout, dernier album du groupe sorti en 2000, a encore de beaux restes. Preuve en est avec ce show complètement fou, où Jon Spencer a troqué son cuir pour un jeans. Par contre, il exécute ses riffs blues punk avec toujours autant de détermination et de passion. A ses côtés, sa compagne Cristina Martinez joue à cache-cache en se faufillant comme un serpent dans les coins sombres de la scène. Vêtue (elle au moins) d'un excitant pantalon en cuir moulant, elle chante "Whiteout" ou "Fear For You". Puisqu'il n'y a que très peu de monde, nous finissons le concert à quelques mètres seulement du groupe, face au prodigieux couple. Sans cesse dans un désir de séduction, Jon Spencer déclare alors sa flamme à sa femme ("Chocolate") et Boss Hog quitte Dour par la plus grande porte.


Le dernier concert hip hop est aussi un événement à lui seul. Mix Master Mike, Dj Muggs, Rahzel, Dj JS-1 et Mr. Wiggles présentent 5 Elements of Hip Hop pendant cinq heures ! Dj Muggs, auteur d'une grosse totalité des productions de Cypress Hill se place en premier derrière les platines et mixe. La foule hurle son plaisir et bouge son corps. Plus tard, c'est au tour de Mix Master Mike (Dj actuel des Beastie Boys) de passer ses vinyles. Rahzel démontre également son incroyable talent de human beat box en interprétant, entre autres, "Seven Nation Army" (avec des textes différents). Le public n'en demandait pas tant...


Festival exceptionnel rime avec concert exceptionnel. Aphex Twin + Hecker concoctent un show extrême au son surround pour clôturer cette 21ème édition. Le résultat est une démonstration de maîtrise électronique au final apocalyptique...

Heureusement, l'armageddon n'a pas enterré la Plaine de la Machine à Feu. Il y aura donc un nouveau Festival de Dour l'an prochain...
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