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Festival de Dour 2009


Lee, le 21/09/2009

Samedi 18 juillet



A Dour, la fatigue s'accumule. La première partie de ce samedi est donc essentiellement consacrée au repos. Mais à 14h30, nous sommes déjà aux premiers rangs sous la Petite Maison dans la Prairie. En guise de piqûre de rappel, Arbouretum commence son set par "Ghosts of Here and There", très belle composition de l'incroyable Rites of Uncovering sorti chez Thrill Jockey. Désormais stable le groupe interprète ses nouvelles petites perles drone-folk aux rythmes mélancoliques. Aucune résistance au bien-être ne vient nous perturber, la musique nous plonge dans une bulle d'éternité où le sentiment de liberté chasse toute injustice sociétale. La voix lourde et profonde de David Heumann, parfait leader démocratique, complète l'extrême triste beauté d'un des groupes les plus déprimants de ces dernières années.


Cette après-midi, nous avons accroché le bon wagon : I Like Trains débarque à la Petite Maison dans la Prairie. La formation anglaise installe sa noirceur sous le chapiteau. Aussi froid qu'Interpol, il joue calmement son post-rock constamment influencé de cold-wave. Certes, l'atmosphère est agréable et la musique enivrante mais l'ennui se fait rapidement ressentir.


Mini détour du côté du Dance Hall où Chinese Man reprend habilement le sample "After Laughter (Comes Tears)" de Wendy Rene (utilisé aussi par RZA dans la chanson "Tearz" du Wu-Tang Clan). Puis, nous écoutons O'Death de loin, sans vérifier l'exactitude de leur apparente énergie scénique. Malgré cela, le son semble souvent festif, parfois rêveur et par moment cafardeux.


En début de soirée, destination la Last Arena. Nous suivons tranquillement les maillots de l'OM qui, faute de ballons de foot, sont généralement accompagnés de longues et fumantes cigarettes manuellement roulées. Le décor est planté, IAM sur le plancher. Après deux récents morceaux, Akhenaton ne s'y trompe pas : "Il n'y a pas autant de monde qu'au Vélodrome ce soir mais y a moyen de faire quelque chose, même en une heure". Le public répond correctement à la motivation des marseillais. Surtout lorsque le groupe entame les tubes de L'Ecole du micro d'argent, vous savez : "Assis en tailleur voilà des heures que je médite..." et le flow détaché de Shurik'n, ou "Petit frère" et sa réalité de terrain magistralement rappé par les deux compères. Signalons également "L'Empire du Côté Obscur", où les samples de Star Wars crépitent à l'unisson des microphones. Ensuite, l'ambiance se veut détendue, festive ("Je danse le Mia" avec une production quelque peu changée), mais aussi respectueuse ("Billy Jean" et sa séance de Moonwalk). Même si le temps tourne, IAM revient pour rapper la plaintive "Nés sous la même étoile". Enfin, Akhenaton regarde sa montre et s'excuse : "Désolé, on va un peu déborder mais on ne peut pas partir sans jouer..." "Demain, c'est loin". Nous le savions déjà mais l'interprétation live confirme que ces neuf minutes exceptionnelles forment une des meilleures chansons de hip hop français jamais enregistrée.


Nous enchaînons sur Black Milk, jeune producteur et MC de Detroit. A seulement 26 ans, Curtis Cross fait déjà preuve d'une grande richesse musicale. Avec un batteur cogneur à ses côtés, il impose son flow rapide ravageur tout en adoptant une position de musicien : arrangements complexes avec son sampleur, beats frappeurs à l'aide d'une boîte à rythmes, percussions diverses... Influencé tour à tour de funk ou de soul, le son moderne de Black Milk ne laisse jamais bien loin l'essence et les racines du hip hop old school. Sans aucun doute, du REAL HIP HOP !


Nous n'avons malheureusement pas le temps de nous plonger dans l'univers multicolore de Gong. Nous retrouvons (encore) La Petite Maison dans la Prairie. Comme il y a deux ans, 65daysofstatic se trouve sur la terre belge. Son rock instrumental aux élans post et math a bien changé. Le son de The Destruction of Small Ideas (troisième long métrage des anglais) est carrément méconnaissable. Certes, la production n'était pas des plus réussies mais là, 65daysofstatic a opté (et voté) pour l'électronique. Plus d'espace pour les guitares saturées, les bidouillages électro dance raflent toute la place. La performance frénétique des musiciens installe davantage cette envie de danser. Alors, comme il est déjà 22H00, beaucoup de festivaliers s'amusent... et dansent. Par contre, les amoureux de Mogwaï vont boire une bière.


Petit écart vers The Magic Tent où l'électro trash de Kap Bambino trouve davantage d'adeptes du dancefloor. Le duo mixte bordelais envoie un gros son, synthés bien en avant sans prise de tête.
De la dance, en voici en voilà ! New wave en plus !! Les Pet Shop Boys sont à Dour !!! La tête d'affiche pop (incontestable) de cette 21ème édition. Un peu avant minuit le duo est sur la Last Arena, entouré de formes cubiques (fluos) sur lesquelles sont projetées des vidéos kitsch. Une musique kitsch, des chorégraphies kitsch et un tube kitsch joué comme un hymne : "Go West" ! Oui, une chose est sûre, les Pet Shop Boys sont clairement à l'ouest.


Mais la patience porte ses fruits, surtout qu'après minuit il n'y a pas que de l'électro. En effet, sous le Club-Circuit Marquee, EPMD trouve encore un public participatif. Les festivaliers s'en donnent à coeur joie répondant du tac au tac au "When I say hip, you say hop : hip... hop" lancé par le mythique duo new-yorkais. Erick Sermon et Parrish Smith making dollars pour toujours et à jamais. Ils enchaînent leurs titres aux samples funk (voire rock), coupant brutalement les morceaux pour mieux scander "Say oh yeah" toutes les deux minutes. Une preuve de plus que le hip hop est un business qui marche et peut marcher sans perdre ses valeurs.
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