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Critique d'album

Millionaire


Paradisiac


(26/09/2005 - Pias - - Genre : Rock)
Produit par

1- I'm on a high / 2- A lust unmatched / 3- For a maid / 4- Streetlife cherry / 5- Rise and fall / 6- Alpha male / 7- Love is a sickness / 8- Ballad of pure thought / 9- We don't live there anymore / 10- Wake up the children / 11- A face that doesn't fit
Note de 4/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Un second album incandescent produit par Josh Homme. Du bruit pour rien ?"
Maxime, le 09/11/2005
( mots)

Pour leur deuxième album, les belges de Millionaire partent avec de sérieux arguments. Un premier album détonnant, Outside The Simiam Flock, paru en 2001, nous montrait une formation solide, osant prendre des risques en livrant un disque très varié. Autre élément de poids, l’opus est produit par Josh Homme, comme l’indiquent fièrement les deux macarons (un sur le film plastique, un autre sur la pochette). En effet, le leader des Queens of the Stone Age ne tarit pas d’éloges sur le groupe flamand, les invitant en première partie de leur tournée européenne (nous aurions dû les voir en Novembre 2002 à l’Elysée Montmartre en première partie des QOTSA si Homme, s’étant cassé le bras, n’avait pas annulé la date), les recommandant à ses potes des Foo Fighters. Aujourd’hui, c’est la consécration, puisque le géant rouquin les convoque dans le clinquant studio de Soundcity (Los Angeles) afin d’affronter l’épreuve tant redoutée dite du "difficile second album".

Autant dire que Millionaire fait figure de premier de la classe, chéri par ses aînés, promis à un avenir radieux par ses pairs. Ne manque plus que la petite raie de côté au-dessus du blouson de cuir pour que le tableau soit complet. Avec de telles références, et un tel type derrière la console, c’est sûr qu’on a envie de l’aimer ce disque. Pour peu, on le bombarderait album de l’année sans en avoir entendu une seule note. Quelle différence cela ferait-il ? Comment pourrions-nous nous montrer négatif devant des types qu’on adore et un artiste-producteur qu’on vénère ? C’est un couteau sous la gorge, un flingue sur la tempe et la corde au cou que cet album nous exhibe ses séduisants atouts. Face à une telle accumulation d’arguments chocs, émettre ne serait-ce qu’une petite réserve revient à se décrotter nonchalamment le nez sous les yeux de la femme de l’ambassadeur ou à lâcher un pet sonore pendant une représentation des Noces de Figaro. Ça fait tâche.

Et pourtant... pourtant, les écoutes répétées et attentives, motivées par une violente auto-persuasion ("mais si, cet album est génial, il y a sûrement des choses qui t’échappent ducon !") ne dissipent pas un sentiment persistant de malaise. Malaise, parce qu’en effet, Paradisiac affiche une grande maîtrise sonique, mais manque par ailleurs de substance. Avec Homme à la prod, il était évident que Millionaire invoquerait son penchant stoner, qui affleurait sur leur premier album et se révèle ici omniprésent. Tu veux des grosses guitares, eh bien en voilà ! Le son est effectivement monstrueux. Un gros rouleau compresseur qui broie les tympans et les dernières synapses qui pendouillaient encore dans notre cerveau. Du riff par paquet, de la basse vibromasseur, des coups de grosse caisse bien sentis, c’est sûr, Paradisiac est un disque de rock brut et charnu. C’est bien beau tout cela, mais les mélodies, elles sont où ? Où est passé ce groupe qui savait se jouer des attentes de l’auditeur en dressant des climats variés ? Millionaire pédale dur comme un cycliste dopé, mais il pédale dans le vide.

Même la production, très américaine dans le sens où elle met très en avant la guitare et la batterie, n’est pas exempte de reproches. Efficace, elle cherche parfois à donner un son crade au compos : guitares sursaturées, micro du chanteur rempli de parasites, mixage faussement approximatif, tout y passe pour donner une touche vaguement garage à l’ensemble. On en sort plus avec des migraines qu’avec des courbatures, tant certains titres font littéralement mal au crâne. "Face That Doesn’t Fit", "Alpha Male" et la piste cachée sont de véritables instruments de torture du canal auditif. Cela ne cache cependant pas les réelles réussites qui émaillent l’album : le "I’m On High" liminaire, avec ses guitares tranchées, "Wake Up The Children", qui fait se rencontrer At The Drive-In et le plus rugueux du stoner, "A Lust Unmatched" qui avec son intro fusionnant le riff de "Hangin’ Tree" des QOTSA avec la rythme de "A Song For The Dead" intriguera plus d’un. De même, "For A Maid" sent également l’influence hommienne à plein nez. Malgré cela, on ne peut réfréner un frisson de plaisir à l’écoute "We Don’t Live There Anymore", un des meilleurs titres de l’album, avec cette chouette ballade qu’est "Ballad Of Pure Thought".

Paradisiac reste donc un disque assez plaisant, pour qui aime bien que le rock envoie le bois. On ne peut cependant cacher notre déception, la réunion de quelques uns des meilleurs ambassadeurs du rock américain et belge accouchant d’un disque bruyant et incandescent, mais sans âme. Paradisiac explose le cerveau mais, voilà le hic, ne touche jamais le coeur.

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