↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Critique d'album

Deep Purple


Now What?!


(26/04/2013 - Ear Music - Hard Rock - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- A Simple Song / 2- Weirdistan / 3- Out Of Hand / 4- Hell To Pay / 5- Body Line / 6- Above And Beyond / 7- Blood From A Stone / 8- Uncommon Man / 9- Après vous / 10- All The Time In The World / 11- Vincent Price / 12- It'll Be Me
Note de 4/5
Vous aussi, notez cet album ! (28 votes)
Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 4.0/5 pour cet album
"On attendait Black Sabbath, et c'est Deep Purple qui emporte l'adhésion !"
Nicolas, le 15/07/2013
( mots)

Question à cent balles : qui parmi vous écoute encore Deep Purple aujourd’hui ? Il est indéniable que le pourpre profond s’est toujours taillé la part du pauvre parmi la Sainte Trinité Hard Rock, se trouvant sans cesse relégué derrière les immenses Led Zeppelin et Black Sabbath, pour ne pas les citer. La faute à quoi, ou à qui ? Vaste problème. Il existe encore aujourd’hui des clichés qui ont la vie dure, faisant de Ritchie Blackmore et de ses fantassins de vils arrivistes venus au rock heavy après deux albums beaucoup plus doux et classiques, mais aussi une bande de carriéristes prêts à tout pour en découdre avec leurs illustres rivaux et les surclasser. Sur un plan plus formel, le style flamboyant et volontiers démonstratif de Blackmore, trouvant un écho assez mémorable dans les orgues brûlantes de John Lord, en a toujours rebuté plus d’un. Enfin, et il faudrait voir à ne pas l’oublier, nombreux sont ceux qui considèrent que Deep Purple s’est éteint de façon définitive avec Machine Head, soit dès 1972, paroxysme créatif qui a irrémédiablement détruit le collectif en poussant notamment l’ombrageux guitariste à se faire la malle. Et puis mince : Led Zep est parvenu à mettre à genoux la critique, le Sab’ est devenu le chef de file de tout le heavy metal... et quid du Purple ? Que retenir de lui en terme d’héritage ? Qui a suivi sa trace ? Pas grand monde, il faut bien le reconnaître.


Pire que l’ancienne image du Purple est celle renvoyée par l’actuel line-up. Outre le fait que les deux personnalités emblématiques du groupe, Blackmore et Lord, ne sont plus là (R.I.P., John), il faut bien avouer que la version circulante des papys d’Hertford n’a pas vraiment bouleversé les esprits depuis sa mise en activité en 1994, ou 2002 selon que l’on considère la dernière ère du groupe en fonction de l’arrivée de Steve Morse ou de Don Airey. En pratique, cela fait plus de vingt ans (trente ans ?) que Deep Purple thésaurise sur son fond de commerce le plus rentable et recycle sans sourciller son Machine Head (qui a dit son "Smoke On The Water" ?) sur la moitié de ses sets en concert. A ce petit jeu du nostalgisme lucratif, Morse et Airey se sont calés au poil dans les pas de la triplette d’origine Gillan - Paice - Glover, sans redonner l’impulsion décisive qui aurait pu tout changer et restaurer le quintette en tant que référence des grands groupes 70’s. Si, dans la même veine, Black Sabbath a commis bien pire (avec d’ailleurs l’aide de Ian Gillan sur un album), le quintette actuel ne se vante pas ostensiblement de ses quatre derniers disques tant il est vrai qu’ils n’ont pas de quoi la ramener. Mis à part quelques idées intéressantes sur Purpendicular, Steve Morse, le gentil guitariste tueur, biceps saillants, mèche coquine et sourire carnassier, n’a jamais fait preuve d’une créativité es riff irrésistible et n’a pas non plus cherché à recréer avec Don Airey cette alchimie si bouillonnante qui existait entre Lord et Blackmore. Donc, depuis vingt (trente ?) ans, Purple s’est contenté de faire du Purple light, sans écoeurer mais sans convaincre pour autant, et il n’y avait absolument aucune raison que la situation change avec ce cru 2013. Et pourtant...


Et pourtant, nom de nom, Now What?! est foutrement bon. La surprise, à la première écoute de ce dix-neuvième album, s’avère totale, car rarement a-t-on connu l’actuelle formation aussi percutante et, fait nouveau, aussi constamment captivante. Comment expliquer une telle ardeur alors que, très clairement, on voyait ce disque comme un ultime baroud d’honneur pour grands-pères en pré-retraite prolongée ? Difficile à dire, à moins que Bob Ezrin, l’un des faiseurs de Pink Floyd mais aussi de Kiss et d’Alice Cooper, n’ait eu un rôle très important dans l’élaboration des morceaux ? A lire les propos récents de l’intéressé, tout a visiblement été fait pour que le Purple se remette à jammer et à confronter les munitions de chacun de ses membres, une formule jadis employée par l’équipe d’origine et qui lui permet de retrouver en grande partie son lustre d’antan. Rarement a-t-on vu Steve Morse et Don Airey effacer ainsi leurs aspirations personnelles pour tâcher de hisser leur collusion au niveau de leurs prédécesseur, faisant front commun sur le riff tout en livrant bataille par cavalcades solistes interposées. Et tandis que la section rythmique, toujours aussi massive à défaut de donner dans la subtilité, assure le travail de sape propre à libérer les élans virtuoses du couple guitare-orgue, on observe avec une certaine incrédulité que pépé Gillan, quoique bien amoindri en concert, fait preuve sur album d’une arrogance vocale aussi surprenante qu’enthousiasmante. Ne jamais enterrer les moribonds trop vite...


Alors que l’intro de "A Simple Song" laisse deviner un disque calme, la charge de blindés lourds qui retourne le morceau à mi parcours inverse complètement la donne. Véritable ode à l’orgue Hammond guerrier, le morceau annonce d’emblée la force majeur de cette livraison : la percussion de ses riffs. Si quelques élans progressifs peuvent encore se faire entendre ("Blood From A Stone", soft 70’s secoué ça et là par les charges rageuses de la Strat de Morse, et la première moitié de "Uncommon Man", très floydienne dans l’esprit), l’atmosphère de Now What?! fait preuve d’une certaine épure, du moins d’autant d’épure que ces flambeurs en sont capables, et c’est véritablement le tandem Morse-Airey qui charpente chaque titre en délivrant des lignes instrumentales musclées et classieuses, pillant quelques mystères orientaux pour assurer leurs méfaits ("Weirdistan", "Out Of Hand"), accouchant de pièces proprement jubilatoires ("Hell To Pay", avec un petit côté AC/DC en sus) et sachant parfois faire preuve d’un swing redoutable ("Body Line", ses déhanchés funkys, ses montées salaces et sa batterie en airain). Une fois le socle bétonné, Steve Morse n’a plus qu’à déballer les mitraillettes et à se lancer dans de menues démonstrations de shred aussi brèves que spectaculaires ("Out Of Hand", "Hell To Pay"), tandis que Don Airey fait rugir ses fourneaux en de puissants élans épiques ("Uncommon Man", irrésistible). Quand le tempo se fait plus docile, la fibre mélodique enflammée de Ian Gillan fait encore merveille ("Above and Beyond", nous gratifiant de quelques aigus dignes de la grande époque, ou encore "All The Time In The World", jazzy et contemplatif) et la retenue affichée contraste alors encore plus avec quelques morceaux de bravoure insoupçonnés se cachant en fin de tableau ("Après Vous", pourpre en diable et doté d’un pont psyché porté à bout de bras par une basse bougonne). Plus impressionnante encore est la conclusion de cet opus, "Vincent Prize", pièce de metal horrifique avec chorale burtonnienne et orgue d’église sur laquelle les sexagénaires s’amusent gentiment à faire peur. "It’s So Good To Feel Afraid", chante narquoisement Gillan avant de se lancer dans un rire hystérique : autant dire qu’on partage à fond son enthousiasme.


Now What?! démontre deux choses capitales : d’une part que ce qui compte avant tout, avant même la composition et la mise en branle d’un album, c’est l’intention, la manière et le style avec lequel on l’aborde, d’autre part que c’est encore dans les vieux pots, pour peu qu’ils soient sérieusement récurés et remis en état de fonctionnement, que l’on réalise les meilleures soupes. En tâchant de renouer avec l’esprit de ses grandes oeuvres des années 70, en s’efforçant de replacer le jam et le riff au coeur de chaque morceau, en mettant tout en oeuvre pour recréer l’alchimie presque mystique qui réunissait les claviers et la guitare de la paire légendaire Blackmore-Lord, Deep Purple a accompli un album inespéré qui nous poussera désormais à les cueillir en live, non plus pour ahaner comme des beaufs sur "Smoke On The Water", mais pour aller vibrer au rythme de ces nouveaux morceaux qui n’ont quasiment pas à rougir de leurs oeuvres passées. Les jeunes hardos peuvent en prendre de la graine : les papys ont encore de la réserve, et quelque part, ça fait bien plaisir.


Commentaires
Bilic, le 27/10/2017 à 23:06
Qui écoute encore Deep Purple aujourd'hui? Waouh le ridicule ne tue pas dommage.Les plus grands guitaristes et groupes de métal vénèrent Deep Purple c'est eux qui grâce à Jimmy Hendrix et son Wild Thing de Monterey en 1967 fondateur du son métal inventent le speed métal le symphonic métal et furent l'étendard de toute une époque violente et subversive partout ou ils se produisaient Deep Purple déclenchaint des émeutes urbaines même à Chambéry le Théâtre Dullin fut saccagé et les concerts interdits depuis. Purple c'est le record de vente d'Elvis Presley battu en 1973 , c'est le record de décibels battu en concert en 1975 c'est le riff de guitare le plus célèbre et joué de l'histoire du rock c'est des prouesses techniques encore hallucinantes de nos jours ....quand Led zeppelin plagiait le répertoire blues américain des années 50 avec un son folk ni plus ni moins quand Black sabbath qui s'appelait autrement en 1969 décida de faire du métal en étant dans le public du Paradiso d'Amsterdam en août 1969 véritable premier concert de heavy métal de l'histoire quand aujourd'hui les plus grands de tous les styles de rock célèbrent Deep Purple comme des génies oui comme Mozart Django Reinhart ou Gary Moore vous avez le droit de ne pas aimer ni écouter mais n'insultez pas l'intelligence collective svp.