Top 10 des vacances - Hors-série #7 - Christmas
Quand on sait que le Père Noël a été inventé par Coca-Cola qui a copié notre trop fameux Saint-Nicolas (d’où le nom de Santa Claus ou Saint Nick), on peut se demander si le marronnier éditorial que représentent chaque année les chansons de Noël ne devrait pas être banni de tous les organes de presse.
Bonne question Monsieur Grincheux !
Mais la réponse est évidemment un « Non » franc et massif ! Parce que, pour les fans de rock, le 24 décembre est la journée où l’on troque son Jack Daniel’s contre du chocolat chaud, sa guitare électrique contre des clochettes, sa Cadillac rose contre un traîneau, son Perfecto contre un pull affreux, ses cigarettes qui font rire contre des marshmallows et sa banane gominée contre une fausse barbe blanche.
En route vers un Top 10 dégoulinant de bonnes intentions, d’amour avec des guirlandes, de fraternité avec des aiguilles de sapin et de cadeaux idiots !
10.- "Merry XMas Everybody" - Slade (1973) – Sixième single de Slade à atteindre le sommet des charts britanniques, "Merry…" a été bricolé dans le stress de Noël au départ d’une mélodie écrite en 1967 par Noddy Holder, totalement traumatisé par sa première écoute du Sgt Pepper’s Lonely Hearts Club Band des quatre de Liverpool.
9.- "Driving Home For Christmas" - Chris Rea (1988) – Sorti discrètement sur une face B de single en 1986, le titre prendra son véritable envol lors d’une réédition thématique sous la forme d’un EP, deux réveillons plus tard. On n’imagine pas un Noël sans un amoureux transi qui trace la route sous la neige pour retrouver les bras de sa bien-aimée. Dans la vraie vie, il neigeait pour de bon et Chris n’avait pas le sou pour s’acheter un billet de train…
8.- "I Believe In Father Christmas" - Greg Lake (1975) – Le texte iconoclaste de Pete Sinfield résonne en contrepoint d’une partition de circonstance. Greg Lake prétendra que ce n’était certainement pas une chanson de Noël mais une protestation contre le commerce lié aux célébrations festives. Greg n’expliquera jamais pourquoi son single est sorti juste avant le réveillon. Coïncidence, probablement…
7.- "Peace On Earth / Little Drummer Boy" - David Bowie & Bing Crosby (1982) – La discographie du Thin White Duke regorge de trucs bizarres (pas toujours très inspirés) mais ce single hybride enregistré avec le vieux Bing (1) restera probablement une grande énigme surréaliste. Bing ne s’en remettra pas et mourra un mois après l’enregistrement.
6.- "Happy Xmas (War Is Over)" - John Lennon (1971) – Enregistré avec le chœur de Harlem et un murmure de Yoko, le single met également en scène May Fung Yee Pang qui consolera John Lennon lors de son retour au célibat en 1973. Sur ce titre, Noël sert de prétexte pour plaider en faveur de la paix. Et, à bien y regarder, il y a encore du boulot !
5.- "The Christmas Song" - Angel (1977) – A l’image un peu putassière du groupe, le titre est la réinterprétation opportuniste de "The Winter Song", la jolie plage conclusive de l’album White Hot (2). Tous les ingrédients d’un Noël réussi sont réunis (même les chœurs angéliques). Devant tant de dégoulinante candeur, il est difficile de ne pas fondre comme un gros sucre dans sa tasse de chaud cacao.
4.- "Run Rudolf Run" - Chuck Berry (1958) – C’est à un renne que Chuck adresse sa prière ! "Tout ce que je veux pour Noël, c’est une guitare électrique rock’n’roll…" La profession de foi ultime. Rudolf est, en réalité, le neuvième renne du Père Noël, une pièce rapportée à l’attelage originel. Mais son nez rouge éclaire la route des cieux, ce qui facilite le travail de la troupe. Les huit rennes historiques sont, c’est bien connu, Tornade, Danseuse, Furie, Fringant, Comète, Cupidon, Tonnerre et Eclair. Pour l’anecdote, Keith Richards reprendra ce titre en 1978 pour financer ses frais de justice au Canada où les autorités ne partageaient pas son goût pour les addictions massives.
3.- "Silent Night" - Sinéad O’Connor (1991) – Pour réussir un réveillon de Noël, il faut absolument écouter religieusement une version de "Silent Night". Il n’est pas obligé que ce soit avec Peter Gabriel aux claviers et la voix d’ange de Sinéad au chant. Mais c’est tout de même mille fois mieux. Quand la reine des crânes rasés se faisait diva absolue. Ma Mère Noëlle préférée…
2.- "Winter Symphony" - The Beach Boys (1977) – Où Brian Wilson renvoie une fois de plus Paul McCartney, le mélodiste de "Penny Lane", à ses chères études d’harmonies. Le cerveau du brave Brian s’était alors désintégré bien au-delà de l’atmosphère terrestre, laissant aux humains le seul spectacle de quelques flocons de neige épars (un phénomène rare en Californie).
1.- "Santa Claus Is Coming To Town" – Bruce Springsteen (1975) – Voici enfin venu le moment que tout le monde attend : l’arrivée du Père Noël ! Un instant merveilleusement spectaculaire lors des concerts hivernaux de Bruce Springsteen puisque le Grand Saint était incarné par l’immense Clarence Clemons (plus ou moins habilement déguisé) dont la hotte était emplie de soli de saxophone enflammés.
(1) A-t-on idée d’appeler son fils Bing, me direz-vous ! En réalité, celui dont les dernières paroles historiques furent "Allons boire un Coca !" avait été baptisé du prénom plus conventionnel de Harry…
(2) L’album a obtenu la cote fort enviée de 0 (pointé) dans le très respectable magazine Rolling Stone.