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Critique d'album

The Vines


Melodia


(06/10/2008 - Ivy League - Pop & Garage - Genre : Rock)
Produit par

1- Get Out / 2- Manger / 3- A.S. Iii / 4- He'S A Rocker / 5- Orange Amber / 6- Jamola / 7- True As The Night / 8- Braindead / 9- Kara Jayne / 10- Merrygoround / 11- Hey / 12- A Girl I Knew / 13- Scream / 14- She Is Gone
Note de 4/5
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Note de 2.5/5 pour cet album
"Les australiens ne confirment malheureusement pas les espoirs placés en eux."
Nicolas, le 29/10/2008
( mots)

A chaque année paire depuis ce début de millénaire, nous nous voyons gratifiés, à quelques cacahuètes prêt, de trente minutes supplémentaires de rock estampillé The Vines. Bon, autant être clair : si Highly Evolved avait en son temps provoqué son petit effet, on attend toujours à l'heure actuelle le sursaut qui permettra à Craig Nicholls de devenir autre chose qu'un vulgaire pasticheur. Même si, à sa décharge, le trouble mental dont il souffre (une forme modérée d'autisme) ne doit pas arranger la progression de son groupe, privant les musiciens de longues tournées pourtant indispensables à la maturation d'un jeu scénique et à l'évolution d'un style musical.

Melodia, malheureusement, n'apporte rien de nouveau sous le soleil d'Australie. C'est toujours aussi concis et candide (dans le bon sens du terme), c'est toujours aussi bon factuellement parlant - tant sur le plan de la voix que de la force des guitares, c'est toujours aussi fougueux - pour les morceaux s'en référant au grand Kurt - et délicat - pour les évocations du tandem Lennon-MacCartney. Mais ça reste surtout... exactement la même chose qu'avant. Moitié Nirvana, moitié Beatles ; moitié gueulard, moitié intimiste ; moitié saturé, moitié acoustique. Une ambivalence qui sied bien à un album pris isolément, mais qui finit immanquablement par lasser au bout de quatre essais.

Pour couronner le tout, l'album est moitié réussi, moitié ennuyeux, sans demi-mesure intermédiaire. Le groupe empile ainsi des titres excellents sur des morceaux insipides, soufflant alternativement le chaud et le froid à mesure que le disque progresse. Mieux, il invente la chanson en deux parties ("True As The Night"), dont le premier entrefilet est soporifique au possible alors que le deuxième est saisissant de sensibilité à fleur de peau. Dans la catégorie des réussites, on pourra placer l'introductif et insolent "Get Out" ou encore le pesant "Manger", avec sa basse gutturale et sa sonorité d'apocalypse, même si ces deux morceaux ne suffisent pas encore à provoquer l'enthousiasme. Et puis, une longue succession de titres mièvres vient titiller nos amygdales, provoquant moult bâillements inopportuns au cours du gluant "A.S. III", du naïf  "He's A Rocker" (pourtant très autobiographique) ou d'un "Orange Amber" qu'on jurerait échappé des plus mauvaises chutes des Beach Boys, sans parler de l'inutile instrumental "Jamola". Heureusement, tout vient à point à qui sait attendre car "Braindead" est là pour donner un bon coup de pied au derrière de ceux qui s'étaient endormis, électrisé par un Craig Nicholls au meilleur de sa forme vocale, hurlant sa rage et sa douleur comme si sa vie en dépendait. Encore le syndrome Lennon qui resurgit ensuite sur "Kara Jayne", interlude anecdotique servant de mise en bouche au génial "Merrygoround" dont les changements de rythme trépidants mettent parfaitement en valeur une impeccable alliance de charisme adolescent et de sensibilité mature. La fin du disque maintient heureusement un niveau des plus plaisants, d'un "Hey" rutilant qu'on jurerait tout droit sorti de Nevermind jusqu'au braillard  "Scream", pur moment d'explosion quasi-hystérique, alors que "The Girl I Knew" (le titre qui les sépare) est la seule balade vraiment bien ficelée du disque : un pur moment d'émotion. On passera peut-être beaucoup plus vite sur "She Is Gone", conclusion bancale n'apportant pas grand chose de plus à cette affaire clopinante.

Si Vision Valley avait déjà convaincu les plus perspicaces que les Vines ne parviendraient jamais à transcender leur statut d'éternels jeunes premiers, Melodia achèvera de convertir les plus sceptiques, malgré l'indéniable capital sympathie dont jouissent encore ces quatre garçons (qui a dit "dans le vent" ?). Reste à considérer la bande à Craig Nicholls pour ce qu'elle est : un bon groupe de rock, qui sait trousser de bons morceaux, et qui sait les mettre en forme avec la manière. Ni plus, ni moins. C'est peu, en regard du potentiel de nos turbulents australiens, mais ça n'est déjà pas si mal.

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