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Critique d'album

The Beatles


Revolver


(05/08/1966 - Parlophone - Culte - Genre : Pop Rock)
Produit par

1- Taxman / 2- Eleanor Rigby / 3- I'm Only Sleeping / 4- Love You To / 5- Here There And Everywhere / 6- Yellow Submarine / 7- She Said She Said / 8- Good Day Sunshine / 9- And Your Bird Can Sing / 10- For No One / 11- Doctor Robert / 12- I Want To Tell You / 13- Got To Get You Into My Life / 14- Tomorrow Never Knows
Note de 4.5/5
Vous aussi, notez cet album ! (81 votes)
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Note de 5.0/5 pour cet album
"Un album phare des Fab' Fours. La révolution avait commencé avant Sgt. Peppers !"
Maxime, le 15/04/2005
( mots)

Si vous ne connaissez les Beatles qu'à travers leurs tubes (soit, en gros, le contenu des best of rouges et bleus), vous ne savez pas ce qu'est Revolver, leur 7ème album (mon préféré). Seulement représenté par deux singles ("Yellow Submarine" et "Eleanor Rigby") qui ne traduisent pas la qualité des autres compos, c'est à ce titre le plus sous-estimé des opus des Fab Four. Revolver, c'est le coup de feu pour un nouveau départ, amorcé dans Rubber Soul et entériné par St Pepper : en route vers le psychédélisme et le Summer of Love ! En 1966, le quatuor entreprend ce virage dont le présent album est le paradoxal témoignage, paradoxal car perpétuellement à cheval entre la pop fraîche et insouciante qui a fait le succès du groupe et leurs aspirations plus fantaisistes qui les amèneront à chercher Lucie dans le ciel avec ses diamants dans un champ de fraises pour l'éternité. A l'image de la pochette, c'est donc un Beatles ambivalent, les regards tournés vers des directions divergentes, auquel on est confronté.

Ça commence avec un "Taxman" au tempo repiqué sur le "I Feel Good" de James Brown qui, s'il reste assez "beatlesien", a le don de surprendre. Charge contre les excès du ministère des finances britanniques (plus de trente ans avant Florent Pagny, on ne pouvait avoir leur liberté de penser), il nous fait entrer dans l'univers atypique de cet album. Les cordes s'invitent sur un "Eleanor Rigby" concocté de main de maître par Mac Cartney. Aussi imparable qu'archi connu. "I'm only Sleeping", hymne à la paresse, co-écrite par Mac Cartney en hommage à son frère ennemi, John Lennon, adepte des grasses matinées qui portent en elles les excès de la veille. Les paroles dénotent déjà le goût du génial guitariste pour le hash et le LSD.

Plutôt que de détailler dans l'ordre l'album, recensons le côté lumineux des Beatles, celui de la pop insouciante. On le retrouve dans "Here, there and everywhere", jolie ballade qu'affectionne Lennon, le magnifique "She said, she said" dont les paroles sont nées durant une rêverie nourrie aux substances illicites, le pétillant "Good Day Sunshine" qui montre qu'une chanson sur l'amour heureux (quand une telle chose arrive, soit 1 fois sur 15 milliards) peut être belle et réussie sans être niaise, chanson dont le poignant et sublime "For no one" est l'idéal contrepoint. "And your bird can sing" et "Got to get her into my life" illustrent à la perfection l'art des Beatles : simplicité apparente de l'écriture, évidence de la mélodie, génie de la structure. Rien à redire.

Observons la face B des Fab Four à présent. Chacun s'autorise à explorer ses propres inspirations : Mac Cartney et Lennon dans leurs trips respectifs, Harrison et l'orientalisme dans "Love to you" où sitares et tablas s'invitent, Ringo Starr au chant de "Yellow Submarine". Certes, ce n'est pas la meilleure compo des Beatles et dans ce chef d'oeuvre, elle ferait presque tâche. Faites-là quand même écouter à votre petit frère, c'est du Beatles prémâché comme les petits pots Blédinat, histoire de le former au goût des bonnes choses. Vous lui servirez l'album quand il se sera fait les dents. "Doctor Robert" nous propose de faire la connaissance d'un incroyable médecin dont les médicaments font décoller à 7 mètres du sol (idéal contre la grippe et plus radical que le viagra). Ce bijou se termine sur un "Tomorrow Never Knows" culte : riff de batterie inversé, envolées d'instruments orientaux, ligne de chant ondulante, la pop music ne s'en est pas encore remise (voir "Let Forever be" des Chemical Brothers).

Tout serait parfait sans ce transfert pourri en stéréo de la version CD : instruments dans la baffle gauche, voix dans le droite. Mais qui a supervisé ça ? Il aurait été autrement plus urgent de livrer un remaster convenable de cet album plutôt qu'une version à poil de Let it be. Enfin, comme le disent si bien les Fab', demain ne sait jamais...

Commentaires
Arbitre, le 25/09/2020 à 00:06
Suite logique de "Rubber soul", musicalement on continue à rechercher le rythme de l'époque, syncopé avec une basse qui déchire, et en plus on ajoute la distorsion. Il y avait déjà eu "Think for yourself" dans l'album précédent, puis "Paperback writer/Rain" en 45 tours pour annoncer l'album. Ca nous donne cette fois des morceaux comme "And your bird can sing" et "She said, she said". Les paroles du dernier viennent d'une rencontre avec Peter Fonda, qui avait fait une tentative de suicide dans sa jeunesse et répétait depuis qu'il savait ce que c'est d'être mort ("I know what it's like to be dead ..."). La vraie nouveauté provient de l'écoute du Pet sounds des Beach boys par Mac Cartney. Admiratif du "God only knows" de Wilson, il aurait écrit "Here there and everywhere" pour lui faire écho. Peut-être "Good day sunshine" également. Mais c'est du côté noir américain, encore, que la référence est évidente lorsqu'on écoute "Got to get you into my life". Quant à "Tommorow never knows", sans être un chef d'oeuvre, elle marque le premier pas de Lennon dans l'univers du non-sense et de la musique d'avant-garde, dans une sorte de raga (sermon indien en musique) inspiré du Livre des morts tibétain. Un très bon album, qui complète "Rubber soul", mais qui contrairement à ce qui est souvent dit, n'a que peu à voir musicalement avec "Sgt Pepper" et "Magical mystery tour".