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Critique d'album

Patti Smith


Trampin'


(26/04/2004 - Columbia - Rock contestataire - Genre : Rock)
Produit par

1- Jubilee / 2- Mother Rose / 3- Stride of the mind / 4- Cartwheels / 5- Gandhi / 6- Trespasses / 7- My Blakean Year / 8- Cash / 9- Peaceable Kingdom / 10- Radio Baghdad / 11- Trampin'
Note de 4/5
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Note de 2.5/5 pour cet album
"Un neuvième album qui ne révolutionne rien..."
Aurélie, le 06/07/2004
( mots)

Je n'étais pas la seule à attendre avec impatience le nouvel album de Patti Smith, qui fut - est-il nécessaire de le rappeler ? - l'une des premières femmes, après Janis Joplin, à se faire une place dans le milieu du rock, réputé macho. Il semble par contre que je sois l'une des rares personnes à avoir trouvé le successeur de l'anti-militariste Gung Ho (2000) décevant. Au risque par conséquent de blesser une majorité d'auditeurs, voici le compte-rendu mi-figue mi-raisin de mon écoute...

Sur la quasi- totalité des titres de Trampin', Patti Smith est accompagnée par Lenny Kaye (guitare, pedal steel), Jay Dee Daugherty (batterie, percussions), Oliver Ray (guitare, orgue Farfisa) et Tony Shanahan (basse, claviers, orgue Hammond B3, choeurs). Le line-up n'a donc pratiquement pas changé depuis Gone Again (1996). C'est justement cette absence de changement qui me dérange le plus. Presque 30 ans après la parution de son 1er album Horses (1975), Patti Smith renoue avec le style rock'n'roll rageur de ses débuts, comme si rien n'avait changé depuis les années 70 !! Elle tente de ressusciter le genre de la chanson contestataire (on a ainsi droit à quelques succédanés de "protest songs" placés sous le patronage des grands pacifistes de l'histoire : "Jubilee", "Gandhi" et "Radio Baghdad", une improvisation anti-Bush qui se décline en plus de douze minutes, alternant les parties lentes et les parties rapides, dans une tension qui va crescendo jusqu'au paroxysme final, pour redescendre tout à la fin dans un tempo paisible), mais oublie ce faisant de changer la musique qui l'accompagne... Certes, ce n'est pas cette dernière qui prime dans ce type de chanson, ce sont les textes et la voix de la chanteuse, mais tout de même !

L'autre problème vient d'ailleurs des paroles : Patti Smith a beau se réclamer des poètes du XIXe siècle tels Rimbaud, Blake ("My Blakean Year") et Nerval, on aura de la peine à trouver la trace de cette influence dans les onze titres présents sur l'album. Certes, l'icône Patti parle parfois au lieu de chanter, mais ce qui aurait dû ressembler à la récitation d'un poème tient plus en définitive du sermon culpabilisant. En fait de poésie, on a droit à des tirades "engagées", et encore cet engagement apparaît-il vite comme assez superficiel, se limitant à des apostrophes répétées jusqu'à plus soif : "Awake from your slumber" ("Gandhi"). Mon impression générale est celle d'un album qui tient plus de la pose que d'une réelle réflexion intellectuelle. Le mot "révolution" a beau apparaître souvent, on peut se demander si Patti Smith, aujourd'hui âgée de 57 ans, croit vraiment en son avènement.

Finalement, seuls les morceaux les plus lents, c'est-à-dire "Mother Rose" (hommage à sa mère récemment décédée), "Cartwheels", "Trespasses", "Peacable Kingdom" (dialogue avec la mère de Rachel Corrie, une jeune militante pacifiste américaine de 23 ans, morte écrasée par un tank israélien dans la bande de Gaza) et "Trampin'" (duo tout en finesse avec sa fille Jesse Lee, inspiré d'un negro spiritual) ressortent de ce disque, par ailleurs plutôt monotone et lassant. C'est sur ces cinq titres que le talent de Patti Smith ressort le mieux, et que l'on remarque soudain qu'elle chante mieux que jamais.

Dans les années 70, Patti Smith hurlait sa douleur d'existence, et ponctuait ses disques d'épiphénomènes de joie, tout cela à travers la poésie et le rock. Horses était fait pour les marginaux, les freaks, les rejetés de la société. Celui-ci est pour tout le monde, chaque mère avec son enfant, chaque père de famille qui part travailler le matin. Désormais la grande prêtresse ne semble plus paumée. Elle nous offre ici un album loin de toute controverse. Comme elle l'avoue elle-même, "Trampin' est mon disque le plus universel". Libre à chacun d'apprécier cette évolution vers une musique plus consensuelle...

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