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Critique d'album

King Buffalo


Regenerator


(02/09/2022 - - Stoner progressif - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- Regenerator / 2- Mercury / 3- Hours / 4- Interlude / 5- Mammoth / 6- Avalon / 7- Firmament
Note de 3/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Psychénavirus Part III"
François, le 06/10/2022
( mots)

Sans atteindre le panache productif de King Gizzard and the Wizard Lizard ou la rigueur de Motorpsycho, le combo new-yorkais King Buffalo s’est dernièrement montré stakhanoviste en faisant paraître trois albums en un peu plus d’un an. En 2022, Regenerator vient conclure une trilogie initiée en 2021 par The Burden of Restlessness, et poursuivit par Acheron la même année. Cette œuvre du confinement (elle est présentée comme telle) rejoint la grande liste discographique inspirée ou permise par la pandémie dont il faudra un jour dresser le bilan, quand nous pourrons avoir suffisamment de recul afin d’en faire l’inventaire.


Le cosmonaute, profitant d’une pesanteur moindre pour prendre de la hauteur, s’élève d’un paysage martien (bien qu’une rivière y coule) tandis que sa silhouette se découpe devant un astre pâle. L’ambiance cosmique, pour ne pas dire space-rock, qui s’en dégage, est en parfaite adéquation avec le contenu musical de l’album. Les dix minutes de "Regenerator" en ouverture nous projettent dans la voie lactée au profit de claviers typés Berlin School, avant que la basse ne joue le rôle d’un bourdon incessant, accompagnée d’une batterie tout aussi régulière, et de lignes de guitare hypnotiques ; guitare qui, quand elle se lance dans des soli, et ce malgré les effets, demeure évanescente … Seules des variations de volume entraînent des péripéties sonores. Le Hawkwind radicalement space-rock du tout début des années 1970 n’aurait pas renié ce genre de pièce planante. A l’autre bout de l’album, les arpèges lancinants et mélancoliques de "Firmament", seconde pièce d'une longueur imposante, font office de piste de décollage à mesure que les instruments s’introduisent dans le titre, d’abord la batterie, puis la guitare saturée qui se fait de plus en plus brutale et industrielle, avant de retrouver des aspérités space-rock au moment du solo.


King Buffalo parvient à produire un objet aussi homogène qu’il est varié. Son homogénéité tient au registre des titres et à leur relative répétitivité interne, et sa diversité provient des différentes approches proposées autour de cette base, qu’on pense à "Mammoth", assez détaché et flegmatique, jusqu’à son solo typique du hard-rock retro, "Hours", un énergique stoner psychédélique, efficace tout en maintenant les ambiances planantes, ou encore  "Interlude", le très bel intermède arpégé à la Riverside, aux allures folks et assez mélancoliques. En outre, on savoure le morceau plus cristallin "Mercury", inondant l’auditeur d’une somptueuse et apaisante pluie de notes de guitare, qui mène à un très beau solo de basse, transition plus sombre vers un final énervé. Enfin, le lancinant  "Avalon", assez pop et progressif (il peut faire penser à certains titres légers de Glass Hammer), fait l’effet d’une pluie d’astéroïdes sur soleil couchant observée au bord d’une plage, provoquant un sentiment paradoxal de détachement face à une scène sublime mais apocalyptique.


Il est des albums qui font voyager et rêvasser, Regenerator est de ceux-là. Il provoque un sentiment d’évasion, quand bien même est-il entravé par le contexte d’écriture et improbable par son univers cosmique, issu d’une période d’enfermement, un paradoxe que leur musique, aussi apaisante qu’angoissante, retranscrit à merveille. Le tout au profit d’une trilogie qui inscrit le groupe à la tête de la scène stoner-psychédélique.


A écouter : "Regenerator", "Mercury", "Firmament"

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