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Critique d'album

Jonathan Hultén


Eyes Of The Living Night


(31/01/2025 - Kscope - Folk Sylvestre - Genre : Chanson / Folk)
Produit par

Note de /5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Jonathan Hultén sort du bois et entame sa métamorphose"
Quentin, le 09/02/2025
( mots)

Il y a quatre ans, Jonathan Hultén s'affranchissait avec brio des influences de son ancien groupe Tribulation pour proposer un voyage intimiste et majestueux au cœur de la beauté sylvestre. Une véritable renaissance musicale pour une âme en peine à l'esthétique gothique qui semblait errer sans fin dans les vastes étendues d'un monde étrange et mystique. Évoquant la figure poétique tutélaire de Nick Drake mais aussi un croisement d’influences telles que celle d'Anohni pour la beauté de la voix ou Hexvessel pour son attachement à célébrer la nature, Hulten avait su créer un univers singulier tantôt sombre, tantôt bucolique et léger et inviter l’auditeur à emprunter un cheminement résolument introspectif et spirituel.


Après cette indéniable réussite, le Suédois revient nous conter ces chants venus d’ailleurs mais enrichit son approche folk épurée et méditative de nouvelles sonorités plus symphoniques et électroniques. En deux mots, moins contemplatives et plus dynamiques. Si on retrouve des éléments familiers de son univers si caractéristique, en particulier la plasticité de sa voix nimbée de réverbération et cette atmosphère onirique et hors du temps, Jonathan Hultén se diversifie avec des colorations et des textures sonores plus riches. Le titre d’ouverture annonce ce changement de paradigme avec une grandiloquence qui n'est pas coutumière du Suédois, délaissant les ambiances feutrées pour un mouvement de synthétiseurs triomphant sur lequel se pose une ligne de guitare flamboyante.


Comme le suggère le titre poétique de l'album, Hultén nous invite toujours à parcourir des paysages sonores énigmatiques, qu'il s'agisse du monde de l'au-delà via les sonorités planantes et voilées d'"Afterlife" ou encore d'un brouillard surnaturel laissant entrevoir le ciel avec la magnifique ritournelle au piano sur "Through the Fog, Into the Sky". Un cheminement qui se veut également intérieur jusqu'à nous frayer un chemin vers "A Path is Found", qui met en scène un dialogue inspiré entre une guitare cristalline et un violon languissant. Comparativement au premier album, le bruissement de la forêt se fait cependant moins présent, et les écarts de styles sont plus importants, à l'image de cette valse façon cabaret qui évoque directement The Divine Comedy ou du conclusif "Starbather" et sa succession d'arpèges solaires qui renoue avec l’héritage du rock psychédélique des années 1970.


Si la progression de ce nouveau voyage est moins lente et organique, le scandinave sait toujours pouvoir compter sur toutes les modulations de sa voix pour nous embarquer avec lui, comme sur le superbe "Riverflame" où le chanteur oscille entre puissance et vulnérabilité sur un motif mélodique au piano rappelant les atmosphères éthérées à la Sigur Rós. L'album regorge d'harmonies vocales toujours aussi éblouissantes qui portent les compositions les plus minimalistes comme "Vast Tapestry "et sa simplicité acoustique aux arrangements plus sophistiqués de "Dawn" (cet harmonica qui évoque le lever du soleil !). Cette seule présence vocale suffit à susciter chez l’auditeur des sentiments d’intimité réconfortante comme sur "Fallen Mirages", jolie mélopée en forme de comptine triste-amère, ou d’exaltation quasi-mystique sur la chevauchée fantastique de "The Dream Was The Cure" qui se fond dans d'épaisses nappes d'orgues.


A l'instar de l'élégante "The Ocean's Arms" qui évoque directement la renaissance perpétuelle et la métamorphose, Jonathan Hultén opère sa mue avec réussite sur ce second album, en prenant le parti-prix de se réinventer. S'il n'atteint pas la grâce enchanteresse de son prédécesseur, Eyes of the Living Night s'avère très convaincant et permet au Suédois de définitivement sortir du bois pour poser les premières pierres d'une carrière solo que l'on espère prolifique et durable.

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