Grand Magus
Iron Will
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1- Like The Oar Strikes The Water / 2- Fear Is The Key / 3- Hövding / 4- Iron Will / 5- Silver Into Steel / 6- The Shadow Knows / 7- Self-Deceiver / 8- Beyond Good And Evil / 9- I Am The North
Il est indiscutable que le heavy metal s’est vu partiellement régénéré ces dernières années par une certaine frange de la scène doom. Le succès d’un groupe tel que The Sword l’atteste. Il faut assurément mettre au crédit de Grand Magus d’avoir participé à ce mouvement. Seulement, l’accent bluesy du premier opus du trio scandinave lui a valu d’être taxé de stoner, une étiquette avec laquelle il n’a pas grand-chose à voir. Lassé d’être comparé à Kyuss, le groupe a répondu avec Monument et son doom épique. La balance rétablie, c’est véritablement avec son troisième effort, Wolf’s Return, qu’il s’est pleinement consacré à son genre de prédilection : le heavy metal. Iron Will, dont la pochette est aussi affreuse que celle de ses prédécesseurs, renchérit dans cette voie.
Grand Magus c’est donc ça : des riffs plombés à la Black Sabbath alliés à un sens de la grandiloquence héroïque hérité de la NWOBHM. Cela donne une puissance de mastodonte préhistorique parée d’un wagnerisme musclé véhiculé par le chant de Janne "JB" Christofferson (qui a eu la lourde tâche de succéder à l’excellent Spice derrière le micro des Spiritual Beggars), comme une armée de barbares viking qui auraient choisi une Walkyrie barbue pour haranguer ses troupes. A chacun d’apprécier ce mélange selon son degré de tolérance vis-à-vis des travaux de sémillantes formations telles que Manowar ou Hammerfall.
Quant à nous, on a beau ré-écouter ce disque, on a un peu de mal à digérer la mixture. La section rythmique est monstrueuse (les breaks de "Fear Is The Key"), les riffs puissamment équarris dans l’acier trempé (l’intraitable exercice d’enclûmage d’"Iron Will", "The Shadow Knows"), mais rien à faire, le lyrisme crispant des parties vocales et des solos échevelés finissent rapidement par dégoûter. Grand Magus conserve pourtant un sens aigu de l’efficace en ne se diluant pas dans la longueur, chaque titre dure 5 minutes maximum, on est loin des galops indigestes d’un Iron Maiden. Célébrant avec emphase une culture viking très en vogue depuis quelques années avec le "I Am The North" terminal, Grand Magus devrait toutefois trouver l’affection des amateurs de metal en côte de mailles sans trop de problème car, comme se plaisent à le dire parfois les aficionados du décibel qui hurle, Iron Will dépote sévère mine de rien.