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Critique d'album

Orange Goblin


Healing Through Fire


(21/05/2007 - Sanctuary Records - Stoner Rock - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- The Balad Of Solomon Eagle / 2- Vagrant Stomp / 3- The Ale House Braves / 4- Cities Of Frost / 5- Hot Knives And Open Sores / 6- Hounds Ditch / 7- Mortlake (Dead Water) / 8- They Come Back (Harvest Of Skulls) / 9- Beginners Guide To Suicide
Note de 3.5/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Le dernier opus des stoner-doomers britanniques. Rauque et sanglant"
Maxime, le 11/10/2007
( mots)

Quand on y pense, on peut se demander pourquoi l’Angleterre s’avère si chiche à enfanter de groupes de stoner dignes de ce nom, elle qui a pourtant vu naître à la fin des années soixante la plupart des formations qui ont influencé le genre ( Cream , Led Zeppelin , Black Sabbath en tête). Certes, il existe là-bas une dense pépinière de combos d’obédience doom (on pense notamment à toute la scène qu’a aggloméré le label Rise Above créé par Lee Dorian, le chanteur des cultes Cathedral), mais sur le plan du stoner pur et dur, les groupes phares ne se bousculent pas au portillon. Il y a The Heads de Bristol, mais ces derniers ont toujours progressé à la marge du mouvement, plongés dans leur garage psychédélique branque qui vire avec le temps de plus en plus vers le krautrock. Raison de plus pour jeter un coup de projecteur sur Orange Goblin, combo londonien formé il y a plus de 10 ans et qui jouit d’une renommée internationale à l’échelle du mouvement, c’est-à-dire bien plus confidentielle que le moindre pet de Franz Ferdinand .

Orange Goblin, c’est d’abord Ben Ward, colosse tatoué, chevelu, barbu et ventru, véritable biker tout droit sorti d’Easy Rider ou de quelque strip-bar du Nevada, lequel a aggloméré avec le temps des sbires de tous horizons dans le but de férailler un hard rock définitivement old-school et nocif. Leur entrée en scène se solde en 1997 avec la parution de leur premier opus, Frequencies From Planet Ten, un album sidéral teinté d’un psychédélisme massif salué par la critique. De disque en disque, le quatuor s’est de plus en plus détaché des ses débuts opiacés pour adopter un binaire plus rustre, lourdement appuyé sur un doom granuleux coupé de temps à autres par de menues giclées punk-metal à la Motörhead . Cela se dessinait très nettement sur Coup de Grace (bénéficiant de la production de Scott Kyuss , Unida Reeder et d’une apparition de John Kyuss , Unida , Hermano Garcia), ça été entériné à coup de burin sur l’album suivant Thieving From The House Of God, où le groupe se livrait définitivement aux joies du bourrinage tous azimuts.

Autant dire qu’Orange Goblin s’éclipsait de plus en plus de la galaxie stoner et que leur sixième galette n’était pas des plus attendues. Et pourtant, malgré son immonde pochette, à peine digne du dernier des groupes de black metal norvégien, Healing Through Fire est une joyeuse usine de riffs kilotonniques. Ben Ward n’est certes pas entièrement revenu à ses premiers amours cosmiques, mais il a quelque peu tempéré ses élans frénétiques pour livrer un aimable compromis entre heavy-rock impétueux et doom stratosphérique. Le groupe ne s’est pas assagi pour autant, comme l’illustre avec moult gravats "The Ballad Of Solomon Eagle" s’ouvrant sur un riff torrentiel qui n’aurait pas dépareillé sur un album de Slo Burn ou d’Unida. Ward tonne de sa voix éraillée, la glaire baignant dans le Jack Daniel’s, et marie admirablement son timbre à l’ensemble qui, assorti des solos épais décochés à la wah-wah, assume plus que jamais son obédience seventies. Le disque est d’ailleurs assez varié : chevauchées sabbathiques renvoyant tout droit à "Childen Of The Grave" ("Vagrant Stomp"), intermèdes acoustiques ("Mortlake"), rythmes trépidants multipliant avec malice les changements de tempo ("The Ale House Braves") quand ils ne sont pas lugubrement léthargiques avant d’exploser de rage ("Cities Of Frost"). Le groupe excelle cependant le plus lorsqu’il se rapproche du stoner pur et dur, à l’image de "Hounds Ditch", sommet de l’album, faisant connaître à un Mountain une puissance démesurée au moyen d’un feu nourri de guitares atrabilaires. Eructations primitives et solos déchirant s’y étreignent de plus belle.

Quittant la scène avec un titre épique s’ouvrant sur un psychédélisme zepplinien à la "When The Levee Breaks", progressant vers une ruade des plus brutales avant de finir sa course avec un duel harmonica-guitare d’une couleur sudiste remarquable (autre grande pièce de l’album), Orange Goblin rappelle aux stoners qu’il faudra encore compter avec eux. Si au milieu des nombreuses sorties de cette fin d’année (les nouveaux Monster Magnet et Hermano se profilent bientôt), Healing Through Fire risque malheureusement de passer un peu inaperçu, il reste néanmoins la bande-son idéale pour accompagner l’odeur de la gomme qui brûle sur l’asphalte ou les cris qui ponctuent une baston dans quelque pub glauque.

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