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Critique d'album

Frank Carter & The Rattlesnakes


Dark Rainbow


(26/01/2024 - AWAL Recordings - Punk Hardcore - Genre : Rock)
Produit par Dean Richardson

1- Honey / 2- Man Of The Hour / 3- Can I Take You Home / 4- American Spirit / 5- Happier Days / 6- Brambles / 7- Queen Of Hearts / 8- Sun Bright Golden Happening / 9- Superstar / 10- Self Love / 11- A Dark Rainbow
Note de 3/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Aie confiance… Crois en moi…"
Julien, le 18/02/2024
( mots)

Faire peau neuve. Muer. La transformation adaptative, génétiquement inscrite chez une partie des reptiles à mesure que ces derniers se développent, croissent. Rien d'étonnant donc à retrouver ce phénomène chez "Frank Carter & ses serpents à sonnette". Il serait même plus adéquat, pour le groupe originaire de l'Hertfordshire, de parler d'une métamorphose précoce tant l'évolution aura été radicale entre leurs deux premiers albums. Les britanniques délaissaient, expressément, le punk hardcore de Blossom pour se réorienter vers une formule punk rock, moins clivante, deux ans plus tard avec Modern Ruin. Une recette qui permit au groupe de se démocratiser et qui sera appuyée, avec conviction, sur leur troisième opus End Of SufferingFrank Carter & The Rattlesnakes erraient gentiment dans une monotonie musicale, aux allures d'alibi pour initier de nouvelles tournées, symbolisée par leur dernier disque en date : le très quelconque Sticky paru en 2021. 


A l'automne 2023, c'est une tout autre créature qui réapparait. Étrangement pudique, celle-ci se dévoile devant une petite centaine de privilégiés et se révèle dans un environnement dépaysant : un café à Amsterdam, une église de la banlieue londonienne... Chemise noire, cheveux gominés et assis pacifiquement sur sa chaise ; cette posture de Frank Carter contraste totalement avec l'identité originelle du chanteur à l'hyperactivité maladive qui bondit inlassablement sur scène, exhibant son torse nu maculé de tatouages. La formule musicale finit de surprendre avec ces concerts joués dans un format intimiste : voix, guitare acoustique et piano.
Cette musique aux traits fins est retranscrite sur ce Dark Rainbow, qui nous intéresse aujourd'hui, au travers des balades "Queen Of Hearts" et "Sun Bright Golden Happening". Deux morceaux à la mélancolie dépouillée, dont le défaut sera de se succéder dans le tracklisting quand ils auraient mérité d'être espacés pour en apprécier pleinement leur morosité. 


Ne nous y trompons pas, la cinquième production de Frank Carter & The Rattlesnakes n'est pas un album dédié aux œuvres minimalistes. Si la puissance électrique est bien inscrite dans ce Dark Rainbow, l'expression choisie s'éloigne des sentiers punk-rock pour s'aventurer, avec prépondérance, dans les chemins d'un rock lourd et acide. Les excellents "Honey" et "Happier Days" voient les britanniques gonfler leur son en usant de tremolos et de rythmiques saccadées. Une approche stylistique qui se confond, à s'y méprendre, avec celle de Queens of the Stone Age. Si l'affiliation avec le groupe de Josh Homme va au-delà du terme évident, sa réappropriation est une franche réussite appuyée par des refrains proposés au gré d'une fluidité mélodique imparable.
Le disque voit Frank Carter naviguer, sans cesse, entre les octaves avec une aisance naturelle proche de l'insolence. Une forme de souveraineté vocale du chanteur britannique qui vient consolider les accents épicuriens dévoilés sur un "Superstar" ensorcelant.
Des morceaux captivants qui confirment que l'on assiste bel et bien à une nouvelle incarnation du groupe anglais. Auparavant serpent agressif, prêt à jaillir au moindre rictus, Dark Rainbow voit "les serpents à sonnettes" devenir des reptiles à sang froid.
Ainsi le groupe n'hésite pas à prendre le temps de séduire sa proie avant de la saisir délicatement avec "Can I Take You Home". Une fois piégée, le serpent regarde sa prise droit dans les yeux et se lance dans un "Brambles" au refrain hypnotique. La voix, aussi enchantante que désinvolte, épouse superbement une musique aux inspiration orientales avant la fureur explosive du pont. On tient là, surement, le fleuron de l'album mais également l'un des tous meilleurs morceaux de la discographie du groupe.


Comme un symbole de la franche réussite que constitue Dark Rainbow, on terminera avec le premier single : "Man Of The Hour". La synthèse de tous les bons choix faits par Frank Carter & The Rattlesnakes desquels on plébiscitera la pertinence de l'intégration du piano, qui atteste ce sentiment d'un disque et d'une musique aboutis.


Avec cette cinquième production, difficile de passer outre l'analyse réductrice qui consisterait à définir Dark Rainbow comme "l'album de la maturité". C'est pourtant bien ce sentiment général qui se dégage d'un disque qui voit ses auteurs s'affranchir du punk-rock redondant dans lequel on les croyait définitivement englués. Cet opus redéfini Frank Carter & The Rattlesnakes. Déshabillés de leur seconde peau, fragment d'une vérité passée, les anglais revêtissent une musique variée mêlant élégance, charme hypnotique et férocité maîtrisée. Des identités prolongées qui invitent à être matérialisées et partagées sur la tournée à venir.


 


A écouter : "Brambles" ; "Honey" ; "Man Of The Hour" ; "Superstar"

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