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Critique d'album

Ethyrfield


In Delirium


(16/06/2021 - Auto-production - Grunge, Hard rock - Genre : Rock)
Produit par Ethyrfield

1- River / 2- Sunstroke / 3- The Hunter / 4- Delirium / 5- Laying on of Hands / 6- Overgrown / 7- Serenity / 8- Remembering / 9- Bitter Wishbone
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Ethyrfield, la relève du rock à guitares saturées"
Franck, le 04/07/2023
( mots)

Si les papis du rock continuent de nous impressionner malgré les années qui passent - à l’image de Deep Purple ou plus récemment de Uriah Heep - les dernières années ont été marquées par l’émergence d’une nouvelle génération à la précocité renversante. De DeWolff à Greta Van Fleet en passant par Last Train et Black Country, New Road, nous avons régulièrement été bluffé par la maturité de composition affichée par des groupes qui avaient encore un pied (voire les deux) dans l’adolescence au moment des premiers faits d’armes. Si l’influence des illustres figures du rock reste parfois tenace chez certaines de ces jeunes formations, force est de constater que cela n’est en rien un frein à leur développement artistique et identitaire. Chaque nouvel album voit par exemple Greta Van Fleet se détacher un peu plus de l’influence pesante de Led Zeppelin tout en faisant part d’une réelle progression qualitative. Ne vous laissez donc pas berner par l’éternelle rengaine du "c’était mieux avant", un débat qui n’a finalement pas grand intérêt quand on aime le rock, et qui n’a pour seule conséquence de rabaisser une génération tournée vers un passé musical fantasmé.


Trio anglais à fort potentiel, Ethyrfield fait partie de ce vivier qui n’a pas froid aux yeux et qui, en plus de connaître ses classiques sur le bout des doigts, s’avère des plus habiles techniquement parlant. Dans une période où la scène revival 70 ‘s bat son plein, les anglais de Ethyrfield choisissent quant à eux de jeter leur dévolu sur le début années 1990, période charnière pour le rock avec l’émergence de la scène grunge et la popularisation du rock alternatif.


L’aventure d’Ethyrfield débute en 2014 à Newton Abbot dans le Devon, un comté du sud-ouest de l’Angleterre. Alors âgés de 13, 12 et 10 ans, Zach Cornish (chant, basse), Ben Cornish (guitare, chœurs) et Dan Ashton (batterie) commencent à mener leurs premières répétitions en optant pour le nom peu affriolant de "New Project". Rapidement, les trois adolescents réalisent leurs premiers concerts, remportent quelques tremplins et attirent l’intérêt de la presse locale qui reste subjuguée par le talent presque insolent de ces graines de stars. En 2015, Ben Cornish rejoint d’ailleurs la finale de l’émission Guitar Star (publiée à l’époque sur la chaine Sky Arts), impressionnant au passage les membres du jury dont un certain Tony Iommi - iconique guitariste de Black Sabbath - qui jouera dès lors un rôle de mentor pour l’adolescent. Le jeune trio opte finalement pour le nom de Ethyrfield en 2017 à l’occasion de la sortie d’un EP éponyme ; un premier effort qui malgré son aspect parfois un peu scolaire pose de solides bases pour la suite tout en confirmant de réelles prédispositions techniques.


Quatre ans plus tard, les natifs de New Abbot reviennent avec des ambitions revues à la hausse pour livrer leur premier album long format, point de départ idéal d’une carrière musicale qui n’attend plus qu’à décoller. Dès la première écoute de In Delirium (2021), c’est tout une floppée d’effluves nostalgiques qui s’infiltrent à l’esprit, l’album évoquant régulièrement les groupes phares de la scène de Seattle des années 1990, à commencer par Soundgarden. En faisant appel à une formule éprouvée associant des riffs lourds hérités de Black Sabbath à un refrain aussi sobre qu’entêtant, le groupe interpelle dès le très efficace "Sunstroke", un morceau lors du duquel le chanteur Zach Cornish expose sa palette vocale. Sans pour autant chercher à impressionner, ce dernier fait part de beaucoup de justesse, alternant judicieusement entre chant clair (avec une pointe de vibrato) et chant saturé. On retrouve également la part sombre de Alice in Chains sur le plus métallique "Laying on of Hands" qui se démarque avec sa section rythmique virulente et son final tout en délicatesse portée par quelques notes de piano. Si les trois jeunes rockeurs maitrisent à n’en pas douter les codes du grunge et du hard rock, ils démontrent également une certaine appétence pour les structures progressives, évoquant de nouvelles influences telles que Amplifier ou encore Opeth. Cette maturité de composition permet aux anglais d’associer différentes sonorités et de s’aventurer vers d’autres registres, à l’image des mélodies à tiroirs du morceau "Serenity" qui s’offre au passage une montée en intensité dans la plus pure tradition toolienne. On pensera également au plus progressif "Rembembering" qui lorgnerait presque avec le heavy prog des Français de Altesia


Finalement, c’est dans ses mélodies les plus légères que le trio se démarque réellement de ses modèles. Le groupe s’illustre à plusieurs reprises en délaissant les guitares électriques pour aboutir à des moments de grande sensibilité. Quasi acoustique, "Overgrown" se présente ainsi comme un délicieuse escapade, faisant un usage judicieux des violons, jusqu’à un final majestueux où les chœurs et le solo de guitare se confondent. Et que dire du surprenant morceau introductif ("River"), qui sous ses allures de chanson folklorique et son subtil jeu de percussion en arrière-plan nous hypnotise avec un refrain mélancolique lors duquel les deux frères Cornish se livrent à de saisissantes harmonies vocales. Malgré son côté épuré et décorrélé du reste de l’album, le morceau génère une véritable intensité capable de marquer les esprits sur la durée.


Malgré quelques passages plus insipides, l’ensemble de In Delirium reste particulièrement solide et constitue à n’en pas douter une formidable carte de visite pour ce jeune trio. Le groupe anglais a encore de belles années devant lui pour affiner son style et écrire sa propre histoire, en suivant ou pas la trace de ses illustres influences. Une chose est sûre : la relève est assurée et Ethyrfield a désormais toutes les clés en main pour en devenir le chef de file.


 


A écouter : "Sunstroke", "Overgrown", "The Hunter"

Commentaires
yank, le 08/07/2023 à 04:05
Been a fan for