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Critique d'album

Dinosaur Jr.


Farm


(22/06/2009 - Jagjaguwar/Pias - Rock indépendant - Genre : Rock)
Produit par

1- Pieces / 2- I Want To Know / 3- Ocean In The Way / 4- Plans / 5- Your Weather / 6- Over It / 7- Friends / 8- Said The People / 9- There's No Here / 10- See You / 11- I Don't Wanna Go There / 12- Imagination Blind
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Sur la lancée de Beyond, les dino marient superbement mélodies et distorsions"
Maxime, le 14/08/2009
( mots)

Dinosaur Jr a été au grunge ce que Ride fut au shoegaze ou Pulp à la britpop. Un sublime outsider. Hâtivement rattaché à la scène de Seattle en raison du culte que lui vouait Kurt Cobain, le pachyderme paléolithique broutait certes dans les mêmes herbes que le tout venant en chemises à carreaux de l’époque, avec ses riffs décantés dans une épaisse brume de feedbacks élégiaques, mais il allait se désaltérer ailleurs qu’à la simple source du punk ou du hard rock. Ses pérégrinations solitaires l’ont en fait conduit sur les traces d’un Sonic Youth ou d’un Pixies, où en mariant les transes de l’alchimie sonique des grands exploreurs de l’indie rock eighties avec la torpeur désolée de la Generation X, le dino ouvrait brillamment la transition entre deux générations de rockeurs le long d’une discographie intense qu’on serait bien incapable de synthétiser en un seul de leurs albums (Bug ? You’re Living Over Me ? Green Mind ?).

Avec un patronyme le destinant idéalement à la fossilisation, Dinosaur Jr s’est comporté comme nombre de mammouths en se reformant en 2005. On avait tout à craindre de cette résurrection du line-up originel, tant Jay Mascis n’avait pas caché n’être intéressé que par la dimension purement pécuniaire de l’affaire, déjà aigri à l’idée de côtoyer à nouveau son frère ennemi Lou Barlow (lire à ce titre l’effarante interview qu’il a livré à Noise Magazine à l’époque). Pourtant, les choses n’ont pas dû être si difficiles que cela, puisque le trio retrouvé a enfanté un magnifique Beyond en guise de come-back, effaçant avec élégance plusieurs années de hiatus.

Vanté comme un retour au son old school de la formation (ah bon, parce que Beyond faisait dans l’electroklash peut-être ?), Farm emboîte le pas à son prédécesseur en plaçant ses pattes velues dans ses larges empreintes. Le fan de base ne sera aucunement surpris par ces douze plages, et retrouvera avec bonheur tous les fondamentaux qui font la marque de fabrique du trio du Massachusetts. Songwriters d’envergure, Barlow et Mascis excellent toujours autant dans les mélodies plaintives ("Imagination Blind", "Pieces", "Plans") comme dans les embardées fuligineuses évoquant Neil Young noyé dans une tempête de distorsions ("I Want You To Know", "Over It"). Mais même si l’on ne peut que constater l’admirable cohésion du trio, c’est une nouvelle fois Jay Mascis qui fascine le plus. C’est avec un immense plaisir que l’on retrouve sa voix éteinte, presque lasse ("Said The People") et les merveilleux motifs qu’il extrait de sa guitare, ses fulgurances rythmiques ("There’s No Here"), ses gammes de notes cristallines qui sertissent les couplets de "See You", comme ses solos saturés de grain et de souffle, si bourrus et pourtant tellement gracieux, transcendant notamment l’époustouflant "I Don’t Wanna Go There" sur près de la moitié de ses neuf minutes.

On traverse ainsi Farm dans une espèce de léthargie délicieuse, lové, à l’image de la pochette où des enfants se réfugient dans les bras de doux géants végétaux les emmenant loin des cheminées de la ville, contre l’épaule du grand dino, certainement la plus belle machine à exporter la mélancolie sur larsen qu’il nous ait été donné de rencontrer.

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