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Critique d'album

Crown Lands


Fearless


(31/03/2023 - - Hard-rock revival / prog - Genre : Rock)
Produit par

1- Starlifter: Fearless Pt. II / 2- Dreamer of the Dawn / 3- The Shadow / 4- Right Way Back / 5- Context: Fearless Pt. I / 6- Reflections / 7- Penny / 8- Lady Of The Lake / 9- Citadel
Note de 4/5
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Note de 4.5/5 pour cet album
"Retour en 2112"
François, le 04/05/2023
( mots)

En 2023, nul ne s’attendait au retour de la navette Rocinante, partie explorer le trou noir Cygnus X-1 en 1977. Seuls deux explorateurs semblent avoir survécu au voyage et s’apprêtent à narrer leur aventure dans un recueil au nom évocateur, Fearless. Les amateurs auront reconnu dans cette accroche imagée la référence à Rush, qui se justifie par les liens nationaux mais surtout esthétiques qui unissent le trio canadien historique à Crown Lands.


Au-delà de la comparaison stylistique sur laquelle nous devrons évidemment insister, Crown Lands partage un début de parcours discographique assez similaire à celui de Rush. En effet, leur premier album (Crown Lands - 2020) s’inspirait beaucoup du hard-rock dans le style de Led Zeppelin, un peu dans la veine d’un Greta Van Fleet avec une puissance vocale assez comparable. C’est le même parallèle qui était dressé à la sortie des deux premiers albums de Rush (Rush – 1974 et Fly by Night – 1975) qui avait valu au groupe le qualificatif de Led Zeppelin canadien. Ces derniers avaient alors choisi de se diriger vers un hard-progressif unique en son genre à partir de Caress of Steel, un album de transition comme le fut le formidable EP White Buffalo (2021) de Crown Lands. Puis vint 2112, le chef-d’œuvre par lequel Rush affirma, avec un talent absolu, son identité musicale : Fearless résonne  pour Crown Lands comme son exact équivalent.


Car le parallèle ne s’arrête pas là. 2112 impressionnait par son audace de mettre en première piste une épopée de plus de vingt minutes et les dix-huit minutes de "Starlifter : Fearless Pt. II" se lisent comme un manifeste en réponse à "2112", qui donnait également son titre à l’album correspondant. Musicalement, l’inspiration est si sensible que l’hommage ne fait aucun doute. En introduction, l’accélération du rythme et son martèlement militaire, les sonorités des claviers et des arpèges, la façon de chanter, tout renvoie à "2112". Pour autant qu’il tienne énormément de l’esthétique rushienne, ce titre est bel et bien une composition originale qui mêle des éléments issus du trio des 1970’s avec des approches plus modernes, notamment certaines mélodies au chant ou le passage zeppelinien (vers 5’45). Ainsi, des traits de composition permettent à Crown Lands de voler de ses propres ailes, notamment dans la partie centrale à partir de six minutes : on y trouve des sons de claviers cosmiques absents chez Rush, un passage de flûte, puis, après le retour des riffs saturés,  une divagation parfois plus expérimentale.


La première partie de cette fresque, "Context : Fearless Pt.1" (qui se trouve plus loin dans l’album, allez comprendre), tient également du chef-d’œuvre et témoigne peut-être plus encore de la capacité du groupe à se réapproprier les éléments rushiens pour en faire son propre terrain de jeu et développer son esthétique personnelle. D’un côté, la batterie, la façon de jouer les arpèges et les accords plaqués, la rugosité de l’accroche de la basse, sont indéniablement tirés du style rushien, mais les mélodies s’en éloignent. Pinacle de l’album, "Context : Fearless Pt.1" est très bien construit, à la fois fluide et complexe, garni de solo de guitare épique, d’élans virtuoses et mélodieux. Car en plus d’être de talentueux compositeurs, les musiciens de Crown Lands s’avèrent être des interprètes magistraux. Si vous étiez surpris par la capacité de Rush à parvenir à un tel résultat en étant seulement trois, vous serez épatés de voir ce que Crown Lands, en tant que duo, est à même de réaliser non seulement en studio mais sur scène où ils parviennent à obtenir un rendu implacable.


Certes, leur passion pour Rush est parfois assumée avec davantage d’insistance. Que dire des riffs, des sonorités et du jeu de batterie de "Dreamer of the Dawn", mis à part les quelques prises de libertés vis-à-vis des canons rushiens sur le refrain ou le solo, ou de "Reflections" qui évoque immédiatement "Xanadu" mêlé à  "Limelight" et "Freewill" ?  De son côté, "The Shadow" emprunte au Rush des années 2000, en particulier celui des deux derniers opus en date.


Il reste néanmoins quelques souvenirs des débuts hard-rock du groupe, notamment "Right Way Back" et "Lady of the Lake" pour son versant électrique et "Citadel" pour son côté plus léger dotée d’une ambiance tamisée au piano, presque pop dans un premier temps, puis progressif aux sonorités modernes sur son final. Deux titres dont l’intitulé renvoient à Starcastle, un groupe de rock progressif américain que le duo apprécie, mais qui s’inscrivent plutôt dans le même courant que Greta Van Fleet. Enfin, laissons quelques mots à "Penny", un picking émouvant à la "Little Martha" des Allman Brothers.


À travers les multiples sources d’inspiration qu’elles offrent aux formations actuelles, les années 1970 s’affirment toujours plus fortement en tant que décennie la plus importante, ou au moins la plus riche, de l’histoire du rock. Crown Lands tire ici son épingle du jeu en mettant au monde l’une des œuvres les plus enthousiasmantes de l’année 2023.


À écouter : "Starlifter : Fearless Pt. II", "Context : Fearless Pt.1", "The Shadow"

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