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Critique d'album

Bodega


Broken Equipment


(11/03/2022 - - art punk - Genre : Rock)
Produit par

1- Thrown / 2- Doers / 3- Territorial Call Of The Female / 4- NYC (disambiguation) / 5- Statuette On The Console / 6- C.I.R.P. / 7- Pillar On The Bridge Of You / 8- How Can I Help Ya? / 9- No Blade Of Grass / 10- All Past Lovers / 11- Seneca The Stoic / 12- After Jane
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Le second volet d'une déferlante post-punk américaine"
Mathieu, le 29/07/2022
( mots)

Depuis le début des années 2000, et l’ascension fulgurante des Strokes, le post-punk New-Yorkais fait plutôt pâle figure à l’échelle internationale. Bien qu’éclipsées en grande partie par l’expansion fulgurante du mouvement revival au Royaume-Uni (l’extra brochette IDLESShame - Fontaines D.C. - Squid - Black Midi, pour ne citer qu’eux), quelques formations Outre-Atlantique parviennent tout de même à s’extirper de cette ultra domination sur la scène rock actuelle. On pense immédiatement aux excellents Parquet Courts et leur punk cérébral biens senti, en constante évolution depuis près de 12 ans (et 6 albums), ou aux nouveaux venus de Geese, et leur prometteur premier album, Projector, sorti en décembre dernier (et dont l’écoute est chaudement recommandée). Le regain d’attention pour cette scène post-punk new-yorkaise remonte donc progressivement la pente, restituant petit à petit à Brooklyn ses lettres d’or d’antan.  


Ce n’est sans compter sur Bodega, explosif quintet aux multiples savoirs faires, mené par le duo d’intello-musicos Ben Hozie - Nikki Belfiglio, de retour cette année pour secouer une nouvelle fois les esprits armés de leur second opus, Broken Equipment. Après le Endless Scroll de 2018, qui nous avait permis d'aborder ce groupe explosif et son punk-rock frais et pétillant, véritable tremplin pour diffuser des messages de protestations antisystème, Bodega pousse cette année le vice technologique encore plus loin. L’optimisme technologique du Harder, Better, Faster, Stronger des Daft Punk, laisse place à l’ironie d’un Bitter, Harder, Faster, Stressed out, en parfaite adéquation avec les exigences d’une société obsédée par la performance et la productivité incessante sur l’excellent "Doers", morceau phare de ce nouveau cru, mené par sa ligne de basse lancinante.  


Un peu à la façon d’un Yard Act, le groupe joue de son humour cynique pour éveiller sur l’état de notre condition, dictée par le ciblage algorithmique et la quête d’efficience n’hésitant à laisser de côté toute forme d’intelligence. C’est finalement en véritables détracteurs du consumérisme et de l’individualisme que Bodega vient articuler ses 12 nouvelles pièces. Musicalement entre le flow d’un rap old school ("Doers", "C.I.R.P.", "No Blade Of Grass"), la vitalité d’un electro-rock malicieux (la bombe "Thrown") et le mélodisme du rock alternatif ("Pillar on the Bridge of You", "Seneca The Stoic"), le groupe n’a pas choisi le parti de l’évolution en préférant allant creuser un peu plus loin dans la direction de son mélange des genres explosif.  


En se prêtant au jeu des influences, on se tourne de façon évidente vers James Murphy et son LCD Soundsystem avec cette patte électro omniprésente. Les Beastie Boys ressortent aussi en haut du panier, appuyé par le flow rap de Hozie. Les guitares ne sont évidemment jamais très loin, jouant entre riffs sautillants ("Statuette on the Console"), solis mélodiques (“NYC (disambiguation)”) et solos expressifs (“All Past Lovers”). Le duo Hozie/Bellfiglio fonctionne toujours aussi bien. Séparément ou en cœur (le refrain du sympathique et féministe "Statuette on the Console"), les deux leaders parviennent à entretenir une belle dynamique accrocheuse tout du long, appuyée par cette omniprésence de passages scandés, véritable marque de fabrique de l’identité du collectif ("C.I.R.P" qui ne contient quasi aucune partie vocale chantée).  


Malgré quelques refrains un brin agaçant (Le "New York was founded by corporation" de "NYC (disambiguation)"), les brooklynois parviennent à nous proposer un album frai, pertinent et cohérant, sans faire dans la redite. Parce qu’en définitive, rien de nouveau ne se profile à l’horizon, mis à part peut-être la ballade conclusive qui contraste véritablement avec le reste. Bodega recycle, avec succès cependant, sa formule pendant plus de 40 minutes, toujours animés de cette énergie punk qui leur est chère.  


Dans les années à venir, le post punk Américain ne surpassera en définitive pas l'armada britannique, mais l’on pourra toujours compter sur l’ingéniosité et l’effervescence de certaines formations outre-Atlantique pour y apporter un peu de diversité et de panache, d’autant plus lorsque qu’un message est à passer. Les pratiques artistiques ne parviendront peut-être pas à changer radicalement le monde mais permettent, pour sûr, de titiller notre conscience en venant chercher le contact frontal avec nos problèmes sociétaux actuels.


 


A écouter :  "Thrown', "Doers", "Statuette on the Console"

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Commentaires
MathieuAR, le 06/08/2022 à 11:14
Merci Diego ! C'est vrai que les Viagra Boys ne sont pas très loin ! J'ai trouvé leur dernier disque très sympa par ailleurs ;-)
DiegoAR, le 05/08/2022 à 22:00
Chouette chronique, je trouve cet album ultra frais ! J'ai pensé également à Viagra Boys pour le côté fun !