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Critique d'album

Yard Act


The Overload


(21/01/2022 - Island Record - Post-Punk - Genre : Rock)
Produit par

1- The Overload / 2- Dead Horse / 3- Payday / 4- Rich / 5- The Incident / 6- Witness (CanI Get A?) / 7- Land Of The Blind / 8- Quarantine The Sticks / 9- Tall Poppies / 10- Pour Another / 11- 100% Endurance
Note de 3/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"En parfaite démonstration de la vitalité de la scène post-punk britannique, Yard Act s'impose avec un premier disque ravageur !"
Mathieu, le 16/02/2022
( mots)

Les anémomètres s'agitent ! Même constat que l’an dernier avec le trio gagnant Shame/Goat Girl/Black Country, New Road, 2022 vient nous accueillir sous la même brise post-punk venue d’Outre-Manche.


Voilà tout de même maintenant près de 5 ans que ce véritable raz-de-marée initié par autres IDLES, Fontaines D.C ou Shame, inonde la planère rock. 5 ans que la flamme post-punk est avivée par des sorties régulières, non dénuées de qualités apparentes. Et 5 ans qu’un bon nombre de ces albums étiquetés "revival post-punk" se voient gravir les échelons dans les tops de fin d’année.


La sortie du premier disque des Yard Act tombe donc à pic pour venir établir une sorte de point d’étape sur ce courant musical qui semble s’enrichir au fil des années avec son lot de nouvelles formations surfant sur cette hype désormais internationale.


Yard Act est un quatuor de post-punk (évidemment), originaire de Leeds, dont la carrière a débuté en trombe avec la sortie en 2021 d’un premier EP, mené par l’explosif éponyme "Dark Days", single par ailleurs représentatif de la situation actuelle qui a contraint le groupe à se produire sur scène qu’une paire de fois. Ce manque de prestations live (3 concerts officiels au compteur avant la sortie du disque, pandémie oblige) n’aura guère retenu les quatre gaillards à se lancer corps perdu dans l’enregistrement de leur premier long format, deux ans (seulement) après leur formation. Le pari semble osé, sur le papier du moins, car ce n’est sans compter sur la réputation grandissante du collectif, dopée par le succès de l’EP pré-cité. La combinaison gagnante post-punk, humour cynique et accent british à couper au couteau aura finalement eu raison du Yard Act au point de voir The Overload propulsé au rang de premier grand rendez-vous de l’année au niveau de la scène rock britannique.


Au premier abord, il faut avouer que la sophistication instrumentale n’est pas le credo du quatuor, qui manie avec efficacité tout de même un trio guitare, basse, percus des plus classiques. Ce n’est donc pas sur la forme (quoi que... mais nous y reviendrons), mais essentiellement sur le fond que le groupe interpelle et parvient à capter notre attention. Les trois anglais viennent avec audace se servir de leur premier long format pour afficher sans complexes leurs convictions anticapitalistes, rendant ainsi l’ensemble très engagé. James Smith s’adresse à ses concitoyens avec cynisme et condescendance tout en veillant à conserver une bonne dose d’humour bienveillant pour faire passer le morceau. La véritable force de ce disque réside plus précisément dans l’interprétation de ces textes tranchants, délivrés avec panache par le leader, adepte d’un spoken word acéré des plus original. Avec l’accent british en prime, Smith parvient à dresser une sorte de comédie punk reflétant l’état critique d’une société fatiguée, prise en étau entre la vive tentation de rester passif et la véritable envie de faire bouger les choses. Du portrait cynique du richissime businessman ("Rich") à la caricature d’un citoyen modèle ("Tall Poppies"), Smith montre les dents, toujours armé d’un humour noir redoutable pour nous conter à travers 11 petites histoires les déboires quotidiens du peuple britannique.


L’usage malin du spoken word évoqué à l’instant permet d’enrichir les compositions d’un certain dynamisme, complétant à merveille une instrumentation simple, d'une efficacité évidente. Parfait exemple avec l’addictif "Land of The blind", combinant un texte scandé avec audace à une ligne de basse entêtante et un contre chant de guitare bien senti. Les musiciens viennent puiser allègrement dans des influences post-punk, délaissant d'un côté la hargne des IDLES pour des compositions plus sautillantes et de l’autre la touche cérébrale de Squid ou Black Midi, pour concentrer pleinement l'attention de l'auditeur.


On retrouve ainsi les rythmiques funky qui avaient fait le succès du second disque de Shame l’an passé, à la mode The Fall ("Payday") et un versant plus pop exhibant ses percussions festives (impossible de rester de marbre face à l’irrésistible "Dead Horse"). Ce côté catchy, accentué par une basse particulièrement mise en avant (elle structure véritablement l’ensemble sur "Rich"), viendra définitivement sceller le savoir-faire du groupe autour de refrains fédérateurs ("The Incident"), à entonner tous en cœur entre deux pintes de Lager. Nous voilà donc parfaitement guidés au travers de cet album, qui viendra finalement nous déposer avec une folle envie d’y retourner sur le conclusif "100% Endurance", mid-tempo maîtrisé à la basse rondelette et au synthé d’une douceur opportune.


L'apogée du Yard Act constitue finalement une nouvelle preuve du dynamisme et de l’inventivité de la scène du post-punk britannique moderne. En pleine évolution depuis 5 ans et animé par cette volonté constante d’élargir et de repousser les frontières, le mouvement vient définitivement s'épanouir à la rencontre d’une multitude de contrées musicales. The Overload, de son côté, vient s’imposer en véritable démonstration de la vitalité (et de la viralité) du genre, proposant un ensemble frais et novateur, qui fait par ailleurs un bien fou par ces temps moroses. Une bonne dose d’humour et un grand cru post-punk arrivé fraîchement d’Angleterre, quoi de mieux pour passer l’hiver ? 


 


Titres conseillés : "Dead Horse", "The Incident", "Land Of The Blind", "100% Endurance"

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