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Critique d'album

Blossoms


Gary


(20/10/2024 - ODD SK Recordings - Indie Pop - Genre : Pop Rock)
Produit par James Skelly

1- Big Star / 2- What Can I Say After I'm Sorry? / 3- Gary / 4- I Like Your Look / 5- Nightclub / 6- Perfect Me / 7- Mothers / 8- Cinnamon / 9- Slow Down / 10- Why Do I Give You The Worst Of Me?
Note de 2/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"English Do It Better. Faster, Stronger. 5ème album et 4ème disque en tête du Billboard UK pour les Blossoms."
Maxime L, le 06/01/2025
( mots)

En 2023, Gary, un gorille en fibre de verre de 2 mètres de haut est dérobé dans un jardin de Lanarkshire, au Sud de l’Ecosse. Ce fait divers d’une importance et d’une gravité toute relative constitue pourtant le point de départ du cinquième album des Anglais de Blossoms.


Des Britanniques qui rejoignent les ElbowIslandPalaceThe Coral et consorts dans la très foisonnante scène indie-pop-rock anglaise. Celle qui cartonne outre-manche mais qui jouit d’une popularité, disons le nettement, assez timide chez nous (la preuve, pas une seule chronique dans nos lignes, ni la moindre note d’album par un lecteur) ! Les natifs de Stockport n’en sont pourtant pas à leur coup d’essai, forts d’une expérience de 10 ans et de 4 albums jusque-là, dont 3 ont atteint la première place du Billboard UK, excusez du peu.


Les Blossoms sont Mancuniens ou presque (Stockport étant situé à 10 km de Manchester), et ont grandi avec les gloires locales : The SmithsOasis et The Stone Roses et compagnie(s). Inutile d’aller plus loin dans les présentations, nous avons évidemment affaire à un groupe tout ce qu’il y a de plus britannique : guitare(s) par Josh Dewurst, chant (Tom Ogden), basse (Charlie Salt), batterie (Joe Donovan), claviers (Myles Kellock), sans forcément beaucoup d’originalité (voire aucune), mais élevé au grain du sacro-saint et inimitable sens de la mélodie anglaise. Et surtout une propension à composer des tubes à la pelle, une seule écoute du premier morceau (”Charlemagne”) de leur album inaugural (Blossoms) suffira à vous convaincre au vu de l’extraordinaire pouvoir d’attraction de son refrain. Vous retrouverez des hits de ce calibre parsemés tout au long de ces 4 premiers albums, sortis entre 2013 et 2018 (et tous produits par James Skelly de The Coral) avec en point de mire un constat un peu implacable : si la recette est effectivement d’une rare efficacité, l’ensemble tourne un peu en rond sur la longueur et l’enthousiasme de la découverte peut retomber (trop) rapidement.


Seulement voilà, ce cinquième album livré à l’automne dernier, passé un peu inaperçu chez nous, s’avère assez novateur dans ses sonorités. Alors non, les Blossoms ne se sont pas mis à faire du prog ou de l’électro minimaliste, mais les influences semblent bien différentes que sur les Blossoms, Cool Like YouFoolish Loving Spaces et Ribbon Around The Bomb (les 4 premiers albums si vous n’avez pas suivi).


Le premier single, "What Can I Say After I'm Sorry ?", sorti en mai 2024, annonçait une évolution : bien que toujours conventionnelle, leur musique s'est parée d'atours funky, portée par des claviers modernes aux sonorités disco-flashy et une ligne de basse particulièrement aguicheuse. Ce virage stylistique peut être attribué à la présence de Josh Lloyd-Watson à la production (aux côtés de James Skelly). Fondateur de Jungle, groupe phare de la soul-funk-disco qui conquiert autant les charts britanniques que les pistes de danse, Lloyd-Watson co-signe ici plusieurs morceaux, dont le justement bien nommé "Nightclub" au groove irrésistible.


Au rang des chansons à boules à facette intégrées, difficile de ne pas mentionner “I Like Your Look”, co-écrite avec l’artiste pop Irlandaise CMAT. Si le morceau peut s’avérer déroutant à la première écoute (la faute à des couplets un peu rapés.. et un peu ratés), son refrain constitue un remède à toute morosité ambiante, entre les Ting-Tings et “Rapture” de Blondie (dont ce serait un hommage bien référencé). La musique des Blossoms est simple, directe, et ne s’embarrasse pas de fioritures inutiles : 30 petites minutes pour 10 excellents titres, c’est du pur concentré de tubes comme seuls les Anglais savent faire.


Forts de ces sonorités nouvelles (comme si les Arctic Monkeys des débuts avaient été biberonnés à Abba), les Blossoms n’ont pas délaissé leur sens hallucinant du gimmick et du refrain qui font mouche. À ce petit jeu-là, l’ouverture Supergrassienne de “Big Star” risque de vous trotter un moment dans la tête. Sans doute pas autant que le titre éponyme (qui narre l’histoire so british évoquée dans l’introduction), à mon sens le grand moment de l’album, serti d’une mélodie aussi espiègle qu’attachante, sur des arpèges simples et acoustiques. Nous voici en présence d’un classique, à plus forte raison après le visionnage du clip, avec un guest de choix, en la personne de Rick Astley. Rick Astley qui accompagna d’ailleurs le groupe sur plusieurs concerts (dont Glastonbury 2023) pour y reprendre des chansons des Smiths (et on aurait payé cher pour voir la mine déconfite du vieux Moz à sa découverte de ces versions là).


Et puis comment ne pas aimer des musiciens qui racontent la jeunesse de leur Maman, au travers de la chanson “Mothers” où l’on retrouve dans les paroles… Rick Astley et les Smiths une fois encore :


"Our Mothers said they were friends back in the 80s
I’ve seen old photos of them they wore the same things
There was a time before you’d had your babies
At the club, dance to The Smiths and Rick Astley
"


Gros capital sympathie donc pour ces Britanniques, (renforcé par un documentaire qui leur est consacré sur Prime Video “Blossoms : Back To Stockport”, que je vous conseille).


Pour en revenir à Gary, que ce soit sur le titre ou sur l’album dans sa globalité, le miracle de “Charlemagne” semble bel et bien se reproduire : des mélodies et des refrains qui s’immiscent dans notre tête, durablement, dès la première écoute, comme s’ils nous avait accompagné des semaines durant.


C’est peut-être d’ailleurs là, la limite de l’album, et du genre en particulier : la durée de vie perceptible au delà de l’immédiate et immense bouffée d’air frais immédiate. Seul l’avenir nous le dira, avec peut-être l’opportunité de les voir sur scène en France, au printemps prochain... en première partie d’Inhaler. Vous voilà prévenu·e·s.


À écouter : "Big Star", "Gary", "Nightclub", "Mothers"

Avis de première écoute
Note de 3.5/5
Très bonne surprise qu'est ce cinquième album des Blossoms que l'on avait un peu perdus de vue, noyés dans la masse d'une pop rock un peu quelconque. Ce nouvel opus se distingue par son atmosphère indie ensoleillée et décomplexée, menée par un excellent single éponyme. Soulignons également les participations de Josh-Lloyd Watson des Jungle ("Nightclub", on pourrait s'y méprendre) et James Skelly (The Coral) côté production, qui participent à l'avènement de cette belle réussite.
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