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Critique d'album

Baroness


STONE


(15/09/2023 - Abraxan Hymns - Sludge / Prog - Genre : Hard / Métal)
Produit par Baroness

1- Embers / 2- Last Word / 3- Beneath the Rose / 4- Choir / 5- The Dirge / 6- Anodyne / 7- Shine / 8- Magnolia / 9- Under the Wheel / 10- Bloom
Note de 3/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"C'est pas bientôt fini, les conneries ?"
Nicolas, le 08/11/2023
( mots)

C’en est à se frapper la tête contre les murs, jugez plutôt. Il y a peu, nous portions aux nues un Gold and Grey d’une puissance ahurissante mais tutoyant non moins l’excellence mélodique alors même que sa mise en boîte avait failli nous faire vomir tripes et boyaux. Il est un fait que les oreilles de John Baizley ont dû sacrément siffler suite à l'invraisemblable bronca qui a accueilli ce cinquième album de Baroness, au point que le barbu semble enfin avoir compris le message : juré de chez juré, on ne l’y reprendra plus à proposer un disque au son aussi ignoble. Enfin bon, pas sûr que la bonne résolution tienne sur le long terme quand on voit le résultat avec ce Stone tout aussi flatteur à l’oreille qu’il se révèle moins réussi que son illustre modèle. De là à y voir un rapport de cause à effet, il n’y a qu’un pas assez facile à franchir. Petit aparté pour préciser qu’avec cet essai numéro 6, JB rompt avec ses albums à couleur, non sans pour autant renoncer à nous proposer un artwork aussi somptueux que les précédents. Petit aparté bis : c’est la première fois depuis les débuts du groupe que l’effectif de la baronne se voit reconduit à l’identique, Baizley, Gleason, Jost et Thompson. Signe qu’enfin un peu de sérénité a pu s’établir au sein du carré de Savannah.

Attardons-nous tout d’abord sur le son, parce que là, franchement, c’est du tout bon. Il a fallu attendre que Baroness s'auto-produise pour enfin réussir à sonner : un comble, non ? Les cordes se déploient avec majesté, la basse se montre très audible, la batterie claque comme jamais, le chant dual homme-femme se distingue nickel, bref ça fait du bien. La contrepartie de cette lisibilité sonore, c’est que John Baizley s’est efforcé de nous livrer un disque très peu lisible sur le plan stylistique, comme s’il souhaitait qu’à tout jamais son œuvre demeure incompréhensible pour le commun des mortels. Étrange, non ? Ainsi on se retrouve partagé entre des extrêmes inconciliables et presque caricaturaux quand une estocade sludge sursaturée et bramée de manière bien peu subtile se voit enchaînée à une frêle balade acoustique à peine murmurée (“Under The Wheel” - “Bloom”). L’éclectisme touche là à des limites qu’il n’aurait sans doute jamais fallu franchir. À trop vouloir montrer les extrêmes de sa musique, le groupe en vient à perdre ses auditeurs en cours de route, et c’est bien dommage. Ajoutons à celà quelques choix vraiment étranges, comme le riff inaugural totalement sibyllin de “Last World” (on a beau l’écouter, il demeure tout aussi obscur qu’à sa découverte), et un abus de phrasés parlés sans grand intérêt sur le duo “Beneath the Rose” - “Choir”, et on obtient au final un objet musical franchement bizarre, tout biscornu mais traversé de fulgurances fabuleuses.

Car c’est ce que l’on choisira de retenir de ce dernier Baroness : ses (très) bons moments, et il y en a. “Last World”, séparé de son entame hermétique et, disons, de son solo répugnant (vraiment une grosse faute de goût à mon humble avis), fonctionne très bien, savant alliance de mélodie, de chair sonore et de force de frappe. “Beneath The Rose” est même encore meilleur avec ses riffs métalliques sludgy aux étonnantes nuances de bouillasse - et sur ce titre à tout le moins les spoken words passent très bien. “Anodyne” demeure très classique dans sa structure en mid-tempo violent, mais son traitement adouci vocalement par le couple Baizley-Gleason fait des merveilles. Et il est vrai que les balades de Baroness valent leur pesant d’or maintenant que la charmante Gina est venue apporter son timbre féminin à l’esquif. “Embers”, “The Dirge”, “Shine”, “Bloom” et dans une moindre mesure “Magnolia” (qui pour le coup s'évade bien vite vers des  territoires rageurs), tout cela dénote un vrai talent d’écriture et une authentique sensibilité d’interprétation. Mais “Magnolia” trahit à lui seul toute l’ambivalence que l’on ressent à l’écoute de Stone : est-ce parce que l’on peut se révéler à la fois vraiment très doux et vraiment très (très) brutal qu’il faut laisser parler l’entièreté de sa personne ? C’est d’autant plus troublant que jusqu’ici la baronne avait toujours parfaitement su doser ses allants, et elle le sait toujours : “Shine” en particulier parvient à allier muscle et encéphale, cœur et entrailles, nous emportant aisément dans des circonvolutions tour à tour opaques et rayonnantes (bon, là encore, l’outro parlée ne s’imposait pas vraiment).

Curieux disque que ce Stone qui juxtapose les coups de génie et les plantages les plus retentissants. Mais en dépit de ses exaspérants défauts, on se surprend à revenir à ce dernier bébé de Baroness, à se frotter une nouvelle fois au riff incompréhensible de “Last World”, à essayer une nouvelle fois de se laisser prendre par l’ambiance bien trop barrée de “Choir”. Il y a une affection qui se porte à ce disque qui se fait un malin plaisir de nous irriter aux entournures tout en nous emballant par ailleurs la plupart du temps. On peut conclure cette revue par un réel souhait : que John Baizley réussisse enfin à nous pondre le grand disque que l’on attend de lui, riche, complexe, dense mais également audible (coucou le gâchis de Gold and Grey), abordable, lisible et cohérent. Il en a les moyens et dispose par ailleurs de l’effectif humain adéquat pour mener à bien sa grande œuvre. La prochaine fois peut-être ? À condition qu'il le veuille, bien sûr. Croisons les doigts.


À écouter : "Last World" (sans son riff), "Beneath The Rose", "Anodyne", "Shine"

Avis de première écoute
Note de 3/5
En osant l'autoproduction, Baroness se relève ici du rendu sonore catastrophique de Gold & Brey sans pour autant atteindre la qualité méritée par un groupe de cette trempe. Ce STONE paraît cependant un peu inconsistant de prime abord, principalement à cause de compositions moins frontales que d'habitude et parfois même un peu confuses ("Last Word" et son solo hors sujet) malgré quelques nouvelles idées intrigantes (la narration en spoken words du trio "Beneath The Rose", "Choir", "The Dirge").
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