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Critique d'album

Altesia


Embryo


(16/10/2021 - Autoproduction - Metal progressif - Genre : Hard / Métal)
Produit par Yann Ménage & Clément Darrieu

1- Micromegas / 2- Mouth of the Sky / 3- The Remedial Sentence / 4- Autumn Colossus / 5- Sleep Paralysis / 6- A Liar's Oath / 7- Exit Initia
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Altesia passe l’épreuve du second album avec brio et se positionne déjà comme un acteur majeur du metal progressif français "
Franck, le 16/11/2021
( mots)

Après un premier album épatant paru en 2019, nous étions nombreux à attendre le retour d’Altesia. Il faut dire que le groupe bordelais mené par Clément Darrieu avait impressionné la galerie avec un metal progressif d’une maturité sidérante, se plaçant dans le sillage de ses prestigieuses références : Opeth, Haken, Dream Theater ou encore Steven Wilson. En parvenant à trouver le subtil équilibre entre technicité et mélodie, le groupe réussissait l’exploit de séduire les néophytes mais aussi les amateurs les plus exigeants du genre. Tandis que la bande voyait sa tournée annulée à cause de la pandémie, le bouche à oreille continuait à faire son effet, faisant peu à peu d’Altesia une des formations les plus prometteuses de la scène progressive française. 


De retour en studio à l’issue d’une campagne participative rondement menée, le groupe s’est attaqué à la fastidieuse épreuve du deuxième album ; celle où tant de formations talentueuses se sont heurtées. Alors, comment relever le défi sans se bruler les ailes ? La réponse est simple : en reprenant les mêmes ingrédients de base et en tentant d’améliorer la recette sur tous ses aspects ! Quelques mois plus tard, voilà que débarque le tant attendu Embryo


Tout comme Paragon Circus en 2019, l’entrée en matière se fait en douceur avec un premier titre ("Micromegas") déployant une atmosphère bucolique grâce à une partition acoustique menée par un violon du plus bel effet. La quiétude est néanmoins de courte durée : nous voilà assommé par le martellement furieux d’une rythmique death metal sur "Mouth of the Sky" ; une association des extrêmes qui rappellera l’excellent dernier disque de Nord (The Only Way to Reach the Surface, 2020). A travers des morceaux longs et aventureux (7 titres pour un peu moins d’une heure) formant un tout particulièrement cohérent, Altesia amplifie le jeu des oppositions et des contrastes, conférant à Embryo une véritable sensation de montagnes russes. Autant dire qu’une fois monté à bord, vous n’aurez plus la possibilité d’en sortir. 


Fidèle à sa réputation, le combo français continue de nous surprendre avec des associations de styles toujours aussi savoureuses. On pensera au titre "The Remedial Sentence" dont les guitares métalliques laissent subitement place à une ambiance jazzy dans laquelle on décèlerait presque un petit côté crooner ; ou encore cet air de valse à l’accordéon précédé quelques instants plus tôt de riffs explosifs et du chant guttural du batteur Yann Ménage sur "Sleep Paralysis". 


Même si le premier album affichait déjà un très haut niveau (et ceci malgré des moyens limités), la progression est bel et bien notable sur ce nouvel opus. Tout d’abord au niveau de la production : une profondeur d’écoute pour laquelle on profitera de nombreuses superpositions d’instruments (tous parfaitement lisibles) et de quantité de détails et autres arrangements électroniques générés par les claviers de Henri Bordillon. Mais aussi au niveau du chant de Clément Darrieu, celui-ci affichant une voix plus assurée et plus variée qu’à ses débuts. Le groupe désormais en pleine mesure de ses moyens en profite pour s’ouvrir à d’autres registres à l’image du morceau "A Liar’s Oath", véritable pépite pop/metal à mi-chemin entre les dernières réalisations de Leprous et Soen (avec un soupçon de Muse). Un morceau à écouter de toute urgence !


Une des références les plus perceptibles à l’écoute reste indéniablement Haken, influence que nous mettions en avant sur notre précédente chronique. Cette affiliation se renforce avec ce second album, tant par l’évolution du timbre de voix de Clément que par l’imprévisibilité de ses riffs. Mais c’est surtout avec le titre final "Exit Initia" que la comparaison est la plus probante. Du long de ses 21 minutes, ce morceau - qui mériterait à lui seul une chronique - nous fait passer par toutes les émotions et ne peut laisser qu’admiratif face à un tel niveau d’exécution. C’est simple, nous n’avions pas eu droit à un tel festin progressif depuis le gargantuesque "Messiah Complex" de Haken (Virus, 2020) ! Composé de quatre parties plus ou moins dissociables, cette composition est en fait la suite du morceau "Reminiscence" issu du précédent album. Un véritable travail d’orfèvres durant lequel toute la bande s’en donne à cœur joie, l’occasion pour nous de souligner également le travail remarquable de Hugo Bernart (basse) et Alexis Casanova (guitare, chœurs). 


En finalité, le groupe bordelais réussit donc haut la main l’exercice du deuxième album et confirme tous les espoirs que l’on avait placé en lui. Embryo est un album particulièrement équilibré durant lequel on ne s’ennuie pas une seconde, confirmant - si l’on en doutait encore - le réel talent d’écriture de Clément Darrieu. Avec un style qui continue de s’affiner, et qui s’émancipe peu à peu de ses influences, il est fort probable que le groupe n’a pas encore dévoilé toute l’étendue de son potentiel. En attendant, le metal progressif français prend le large pour conquérir de nouveaux territoires… et Altesia en devient clairement la figure de proue.


 


A écouter : "Mouth of the Sky", "A Liar's Oath", "Exit Initia"

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Commentaires
FrancoisAR, le 16/11/2021 à 13:13
Un excellent album pour un excellent groupe très prometteur, le sommet de ce qui se fait dans le genre en France. Des gars sympas en plus, qui prennent au sérieux les concerts peu importe le lieu et la taille du public. A suivre.