↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Critique d'album

The Soft Moon


Deeper


(31/03/2015 - Captured Tracks - Post-Punk - Genre : Rock)
Produit par Luis Vasquez, Maurizio Baggio

1- Inward / 2- Black / 3- Far / 4- Wasting / 5- Wrong / 6- Try / 7- Desertion / 8- Without / 9- Feel / 10- Deeper / 11- Being
Note de 4/5
Vous aussi, notez cet album ! (3 votes)
Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 4.0/5 pour cet album
"Le retour brutal de The Soft Moon pour une cure de Post-Punk à la sauce Industrielle."
Arthur, le 03/02/2017
( mots)

Après deux albums à appliquer au pied de la lettre l'expression "c'est dans les vieux pots que l'on fait les meilleures confitures" en se faisant passer pour un contemporain oublié de la regrettée Cold Wave, la Lune est de retour et c'est finalement une sombre tambouille douce-amère qu'elle nous sert dès l'intro "Inward" et ses 40 secondes déstabilisantes de bruit, de samples, de désordre organisé. C'est glauque, c'est angoissant, c'est osé, et ce n'est que le début.


Rapidement, la bande d'Oakland, emmenée par Luis Vasquez, nous met dans l'ambiance avec le sobrement intitulé "Black" (comme si ce n'était pas assez évident), qu'on jurerait produit par Trent Reznor. Hypnotisant, violent juste ce qu'il faut et diablement efficace.


 Jusque là, on a l'impression d'entendre une sorte de revival de l'indus metal à la sauce 90's. C'est prenant, sépulcral, nerveux, mais rien de bien original à se mettre sous la dent.


 Soudain, la révélation. "Far". Le single de l'album. Une ritournelle gothique à l'ancienne, à faire danser les morts et pâlir de jalousie un Robert Smith qui l'est pourtant déjà bien assez. Une guitare bourrée de reverb, une boite à rythme old school et des lyrics qui fleurent bon le désespoir et le mal intérieur. Notre oreille d'auditeur est rassurée, le dosage est parfait. On s'habitue au goût, mieux, on en redemande.


 L'album oscille ainsi entre balades torturées ("Wasting", "Without"), expérimentations industrielles ("Deeper", "Wrong", où Vasquez laisse pleinement s'exprimer ses qualités de percussionniste) et mélodrames New Wave teintés de noirceur, avec le très réussi "Feel", sans doute un des morceaux les plus entrainants de l'album avec sa ligne de basse sautillante et sa question existentielle "Why Are We Alive?" en guise de refrain simple mais accrocheur.


 Tout cela avant d'enfoncer le clou avec l'ultime "Being", qui décoiffe tant sur le fond que sur la forme. Un minimalisme désorientant au niveau des paroles et une montée en puissance magistrale : "I Can't See my Face/I don't know Who I am/What is this Place/I Don't Know Where I Am" d'abord chuchotées puis hurlées à l'agonie et entrecoupées de vocalises douces et lancinantes, sur fond d'arpège à la Cure  des débuts répétée inlassablement, avant de se muer brutalement en torture de synthétiseur rythmée par un martèlement machinal dévastateur pour enfin se fondre en trois minutes incroyables de pur bruit, comme volées à la bande son d'Eraserhead. Probablement le morceau résumant le mieux l'album avec son mélange d'influences diverses savamment orchestré par un des rares groupes post-punk actuels parvenant à se démarquer. Entre hommage et caricature bienveillante. Rien de révolutionnaire, certes, peu de prétentions mais "Less Is More" diront les puristes.


 Que retenir de ces onze titres ?


 S'il y a quelques ratés et certains morceaux trop longs à l'instar du pourtant éponyme "Deeper" qui, malgré son côté bestial, ne décolle jamais vraiment et ne marque pas autant que "Far" ou "Feel", le groupe californien se détache de sa patte vintage pour expérimenter de nouvelles sonorités, de nouveaux instruments. Mais la grande plus value de l'album se trouve être le chant qui (enfin !) n'est plus aussi anecdotique. S'il était plutôt discret sur les deux premières galettes, Vasquez ose enfin pousser la chansonnette et révéler pleinement à grand renfort de reverb et effets en tous genres, son grain froid et torturé.


 Bien évidemment, tant d'effet et de travail en production nous laisserait présager des performances scéniques décevantes vis à vis du rendu studio. Pour notre plus grand plaisir la Soft Moon nous fait mentir en défendant fichtrement bien son album avec une énergie incroyable et un travail visuel bluffant. De premier abord architecte discret, Vasquez s'avère être une bombe à retardement offrant des prestations d'anthologie somme toutes assez brèves, mais généreuses et intenses.


 Ainsi, avec ce troisième opus, The Soft Moon émerge encore un peu plus, et livre un LP rafraichissant (voire glaçant) qui l'inscrit définitivement dans le rang des artistes à suivre dans les années à venir.

Commentaires
Soyez le premier à réagir à cette publication !