The Lords Of Altamont
Lords Have Mercy
Produit par
1- Cyclone / 2- Buried / 3- Action / 4- Let's burn / 5- She Cried / 6- Velvet / 7- Project blue / 8- $4.95 / 9- Live fast / 10- Tough as nails / 11- Time has come
Oui, le revival garage des années 2000 aura bien vu éclore tout un tas de gentils petits groupes tous plus inoffensifs les uns que les autres. Oui les Stripes, Hives et autres Strokes ont largement emporté les faveurs des charts et du public. Mais qu'en est-il de l'essence même du genre ? De cette fougue primitive ? De cette envie de faire cramer les amplis sans aucune forme de procès tout en lançant ses claviers à toute berzingue dans de grandes tirades rageuses ? Rassurez-vous, depuis le début des années 2000 et quelque part depuis le fin-fond de Los Angeles, quatre black-boys tout de cuir vêtus se chargent de remettre les carbus au diapason.
Certes, les plus attentifs diront que, vu les états de service de ces Lords, le contraire aurait été une véritable insulte. Car réunis sous la même bannière, ce n'est autre qu'un ancien membre des MC5 (Michael Davis - basse) et un ancien membre de The Bomboras (Johnny "Stiggs" DeVilla - guitare) qui servent d'assise au frontman Jake "The Preacher" Cavaliere, lui même ancien Fuzztones. Il ne restait plus qu'à ajouter un matraqueur de fûts de première catégorie en la personne de Shawn “Sonic” Medina pour compléter la force de frappe et assister à la naissance d'un des groupes les plus bandant de la décennie écoulée.
Après un premier méfait sorti en 2003 (To Hell With The Lords), il n'aura fallu attendre que deux petites années pour que les quatre compères sortent Lords Have Mercy, album de garage-rock parfait. Soit trente cinq minutes d'une musique lourde, rapide et, comme ils le disent si bien eux-mêmes, hors de contrôle. Il suffit de jeter une oreille au venimeux "Cyclone" chargé d'ouvrir les hostilités et reniflant le vieux Cramps à plein nez pour se faire un avis du rendu. Tout dans cet ouvrage n'est qu'instincts primaires et voix sans issues. Retourner sa table après avoir vidé sa bouteille de Jack Daniel's ("Lets Burn"), balancer des coups de santiags dans les gencives de son voisin tout en gardant le tempo ("Buried From The Knees Down"), charger la serveuse sur son épaule ("She Cried") avant de se tracer un passage vers la sortie et de tailler la route ("Live Fast"). La vie, la vraie. Celle qui se vit sans coup de frein ni coup d'œil dans le rétro. Juste en profitant de l'instant présent. Et si ces Lords Of Altamont étaient finalement ces messies tant attendus ?