
Dan Deacon
Spiderman of the Rings
Produit par
1- Woody Woodpecker / 2- Crystal Cat / 3- Wham City / 4- Big Milk / 5- Okie Dokie / 6- Trippy Green Skull / 7- Snake Mistakes / 8- Pink Batman / 9- Jimmy Joe Roche


Quand la folie se transforme en génie, l'insouciance en pureté. Dan Deacon déstabilise et bouscule les stéréotypes du genre pour décoller vers des contrées universelles et profondes. Il nous prouve que quantité peut rimer avec qualité tant la production de cette américain pur souche (originaire de Baltimore) est boulimique : 8 albums en moins de 4 ans. Dan Deacon devient plus qu'une simple alternative à l'électro dancing de Justice, il le balaye et s'affirme comme le premier de classe d'une électro contemporaine surproduite et surconsommée.
La magie enfantine de "Woody Woodpecker" se noie dans un océan sonore terriblement agaçant, voire irritant. Et pourtant, la forme du titre dépassée, le contenu peut enfin s'exprimer. Ce n'est plus la voix de Woody qui résonne mais une cathédrale de sonorités assemblées, juxtaposées les unes aux autres et qui nous envahissent subitement. Bluffant. On retrouve la dimension solennelle de Sébastien Tellier et son pouvoir émotionnel dans "The Crystal Cat" (84ème titre du "Top 100 2007" de Rolling Stone's) où Dan Deacon expose ses qualités d'assembleur, sa liberté infinie et ses prises de risques payantes. Sans tomber dans de l'élitisme musical, il a su s'ouvrir au doux et majestueux xylophone ("Big Milk") ou bien encore à l'électro durcie d'un bon Digitalism ("Trippy Green Skull"). Richesse et variété. "Pink Batman" collerait parfaitement à l'image d'un film de Sofia Coppola comme il pourrait être mué pour l'occasion en un thème publicitaire. C'est le genre de titre qui dépasse les frontières restrictives d'un album conforme, pour s'emparer d'émotions profondes et propres à chacun. "Pink Batman" développe notre imaginaire comme une page blanche sur laquelle s'écrivent nos souvenirs.
Près de 11 minutes non stop d'une histoire sans fin qui évolue comme un "White Rabbit" des Jefferson Airplane, dans l'insouciance et l'extase. Dans "Wham City", sans nul doute le morceau le plus abouti de Spiderman of the Rings, Dan Deacon y injecte une dose mortelle de M83 pour s'éteindre en milieu de titre. Elle reprend, immortelle, avec les vocales des Daft Punk et le chœur criard des premières minutes. Epoustouflant. Dan Deacon vient de finaliser son ascension vers les cimes de l'électro. Désormais intouchable de là-haut, rieur, il ne cessera de jouer avec nos sens. Dépendance douce et nerveuse, son prochain album est en préparation. Vite.