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Critique d'album

Blackfoot


Strikes


(07/03/1979 - Atco - Rock sudiste - Genre : Rock)
Produit par

1- Road Fever / 2- I Got a Line on You / 3- Left Turn on a Red Light / 4- Pay My Dues / 5- Baby Blue / 6- Wishing Well / 7- Run and Hide / 8- Train, Train (Prelude) / 9- Train, Train / 10- Highway Song
Note de 4.5/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Nouvelle mue électrique pour le Southern Rock"
François, le 16/06/2021
( mots)

Au début des années 1970, Lynyrd Skynyrd avait durci le son du rock sudiste ; ils adoptèrent en fait le tournant hard-rock qui gagnait pleinement les Etats-Unis en général à partir des années 1972-73. Alors que dans le vieux sud issu des Treize Colonies, le Georgie des Allman Brothers ou la Caroline du Sud du Marshall Tucker Band, la première version du Dixie-rock est peu saturée, son pendant floridien sort les grosses guitares depuis son épicentre, Jacksonville. Quelques années plus tard, Molly Hatchet et Blackfoot – qui vient de la même ville que Lynyrd Skynyrd et dont deux anciens membres composent le groupe – vont enfoncer le clou en apportant une dose supplémentaire de saturation. 


Il a fallu attendre les deux premiers albums pour que ce tournant électrique soit adopté par Blackfoot – tournant qui est également qualitatif puisqu’il marque le sommet de leur carrière. En effet, Strikes inaugure en 1979 la trilogie totémique (le cobra, la panthère et l’aigle) de la formation amérindienne des Pieds Noirs (tous sont des natives à l’exception de Charlie Hargrett) qui figure dans les plus belles réussites de l’histoire du Southern Rock. Pilier de la formation, le charismatique Rickey Medlocke (à la fois Sioux et Cherokee) travaille un chant habité à l’accent rustique et un jeu de guitare imparable. 


Preuve de cette maturité enfin atteinte, Blackfoot propose enfin son hymne sudiste, l’époustouflant "Highway Song" qui rejoint les "Free Bird" et autres "Green Grass and Hight Tides". Vous connaissez la recette : un arpège aérien et captivant, un chant rugueux qui prend racine dans le Dixieland, puis une seconde partie plus énervée avec un solo interminablement virtuose. Concluant l’album, il en constitue le moment le plus remarquable et devient la plus belle réalisation du groupe. 


Blackfoot est donc les deux pieds dans le sable sudiste, mais renforce un peu la dose de saturation, se faisant plus heavy sur "Train, Train" et ses cordes étouffées (ainsi que son solo d’harmonica sans concession) ou sur l’immédiat "Baby Blue". Il peut se montrer également plus classique comme sur "Left the Turn of the Red Light" qui agence bien les différents traits typiques du Southern rock : arpèges épiques, le riff sautillant à la "Gimme Back My Bullet" et chœurs gospel. 


Cette subversion saturée connait une belle démonstration sur l’épatante reprise de Free, "Wishing Well", hommage particulièrement réussi dans son acclimatation sudiste. D’ailleurs, les reprises sont nombreuses sur cet opus et correspondent à un tiers de l’album proportionnellement au nombre de titres. On s’arrêtera davantage sur l’excellent "I Got a Line on You" de Spirit que sur le plus anecdotique "Pay My Dues" de Blues Image. Des titres qui, loin de servir de remplissage, sont de belles réinterprétations dans un moule méridional. 


Strikes est clairement l’un des albums les plus importants de l’histoire du rock sudiste. Non seulement on y trouve un des hymnes les plus incroyables du genre (dans le top 5 de ceux-ci si on ajoute les deux autres susmentionnés ainsi que "Lonesome Guitar" de Doc Holliday et "Fall of the Peacemakers" de Molly Hatchet), mais également une belle collection de titres qui entremêle les différents aspects esthétiques du style tout en renforçant un peu plus la dimension hard-rock. Un chemin qui est à peine tracé par ce premier volet d’une trilogie ô combien mémorable. 


A écouter : "Highway Song", "Wishing Well", "I Got a Line on You"

Commentaires
Daniel, le 17/06/2021 à 20:33
Album classique absolu. Et l'intro d'harmonica a été enregistrée par Shorty, le grand-père de Medlocke (qui au départ, s'appelait Medlock). A cette heure, ce travail sur le souffle reste encore une énigme pour les harmonicistes amateurs. C'est adorable à jouer au ralenti mais il faut être fou pour tenter de rattraper le train de Shorty. Merci pour la critique et les excellents souvenirs.