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Un dimanche au Main Square 2023


Mathilde, le 09/07/2023

Interview de Ko Ko Mo

Pour cette interview du côté VIP de la citadelle, nous nous sommes partagés les questions avec le média Banquise FM et Vincent Frémeaux, son journaliste. Rencontre autour de la table ronde.

Ko Ko Mo secoue le Ko Ko tier


Vincent: Bonjour Ko Ko Ko, vous venez de jouer sur le Main Stage, comment s'est passé le concert ?


Warren: Bah mortel, on était hyper contents de découvrir le festival et face à un public qui nous connaissait pas forcément, ça nous fait encore plus plaisir.


K20: C'est l'avantage d'un festival, tu viens pour quelqu'un et tu découvres d'autres groupes, d'autres artistes. On a fait le festival Beauregard l'année dernière, on se rend compte que les gens y sont très ouverts, qu'ils aiment la musique et c'est le principal.


 


Vincent: Donc justement comment vous présenter au public qui ne vous connait pas ?


Warren (avec un accent du sud de la France): Je suis chanteuse et guitariste du groupe.


K20: Je fais de la batterie et les choeurs aussi.


 


Vincent: Comment votre groupe a débuté ?


Warren: On s'est rencontrés sur la répétition d'un autre projet, à l'époque on n'était pas du tout leaders, on était en section rythmique. On continuait de jouer à deux pendant les pauses, ça s'est fait naturellement comme si c'était écrit. Et on s'est rendu compte que la formule duo était top pour improviser, donc on a gardé ça.


K20: Et ça fait dix ans qu'on s'éclate, que ce soit sur des petites ou des grandes scènes c'est toujours un kiff de jouer ensemble, il y a un rapport grand frère / petit frère aussi. On est partis à deux pendant longtemps, et puis maintenant l'équipe a grandi et on est huit personnes sur la route. On peut pas tricher sur scène car on est deux, on fait plus que de la batterie et de la guitare. Le public le ressent, chaque concert est unique pour eux comme pour nous. Tant qu'on aime jour ensemble et qu'on est la meilleure équipe du monde, on est contents.


 


Vincent: Pourquoi ce choix du duo justement ?


Warren: Ça s'est fait un peu par hasard. C'est à la fois plus fragile, tu dois te donner deux fois plus pour ne pas que le château de cartes s'effondre, et au final c'est ça qui nous tient depuis dix ans.


K20: Le duo c'est la vie. C'est comme quand t'es en couple, le trouple ça peut être bien parfois mais pas tout le temps (rires). On a essayé de faire autrement, mais ça pétait vraiment les avantages d'un duo, notre impro à eux.


Warren: D'un regard on se dit tout et on aime aussi se mettre en danger, si on veut tester une nouvelle chose et qu'on le décide juste avant de monter sur scène, on a pas à faire une répétition avec tout le groupe.


 


Vincent: Comment parvenez-vous à occuper tout l'espace sur scène ? C'est de l'impro ou c'est répété ?


K20: C'est vraiment de l'improvisation tout le temps


Warren: Ça se construit avec le public et l'équipe, on écoute les retours de notre ingénieur du son par exemple.


 


Vincent: Comment définiriez-vous votre musique ?


K20: Euh... Power duo rock ? On fait du 70 mais c'est pas forcément du revival, c'est du 70ies contemporain, avec la voix très particulière de Warren.


Warren: On est très privilégiés on a une palette d'âge très large au niveau de notre public, il y a même des gens qui viennent à nos concerts alors qu'ils n'avaient jamais écouté de rock avant. Ça leur donne envie d'aller en écouter, ça c'est le plus beau des cadeaux...


K20: On a un public qui va de 7 à 77 ans, comme dirait l'autre. On a tellement de parents qui viennent avec leurs enfants, et ça fait trop plaisir. On sait qu'un premier concert, quand t'as 7-8 ans, après tu t'en rappelles toute ta vie donc c'est génial. Plus ça va, plus on a un super fan base et c'est grâce à eux qu'on en est là aussi.


 


Mathilde: Et si on devait donner un âge à votre musique ?


K20: C'est comme notre public et comme nous, notre musique n'a pas d'âge (rires). On n'a pas cherché une esthétique particulière, chacun joue comme il en a envie, et c'est ce qui fait notre force aujourd'hui. On a un son particulier qu'honnêtement on n'a pas forcément choisi, ça s'est fait au fur et à mesure des albums bien sûr. Quand t'écoutes les premières mesures des Red Hot, tu sais que c'est eux, et aujourd'hui on a ça aussi avec Ko Ko Mo, sans prétention, et du coup on a une identité qui peut être détectée par le public.


Warren: C'est intemporel, c'est un peu comme quand tu trouves ton compagnon de vie, t'as l'impression des fois que tu le connais depuis toujours, c'est hors du temps.


 


Vincent: Qu'est ce qui fait justement que vous arrivez autant à improviser ensemble ? Est-ce lié à vos expériences individuelles, ou c'est dû à la relation entre vous deux ?


K20: C'est une bonne question... Warren vient du blues, moi du hip hop-électro pour schématiser, et il a fallu pour moi ouvrir les charleys, taper un peu plus sur les cymbales pour que ce soit plus rock. Warren a du travailler aussi sur la guitare électrique pour la saturer, avoir la voix plus aiguë pour qu'on l'entende au dessus des instruments... Je réponds bien à ta question hein? J'avais une autre réponse mais je m'en rappelle plus...


Warren: Ce mojo on l'avait sans le savoir, on a fait en sorte qu'il grandisse. Et évidemment les galères ça forge aussi. Et on a un respect pour nos univers musicaux respectifs d'origine, mais je ne vais pas non plus demander à K20 de me faire des roulements de batteur 70ies, ça ne m'intéresse pas. Ce qui est intéressant c'est la surprise...C'est ce qui fait qu'on ne s'ennuie pas depuis dix ans...


(K20: C'est ça que je voulais dire toute à l'heure: les galères.)


 


Vincent: Dix ans effectivement avec des énormes tournées, comme en Asie, comment on en arrive là en tant que groupe de rock français?


K20: On a fait Les Transmusicales de Rennes en 2015, les programmateurs étaient là, on a été en festival en Inde, puis à Madagscar, en Corée. C'est vraiment de rencontres en rencontres et de bouche à oreille. On partait qu'à deux à l'autre bout du monde, ça nous a fait jouer de la musique différemment face à différentes cultures.


 


Mathilde: Vous préférez les petites ou les grandes salles ?


Warren: C'est comme choisir entre fromage et dessert, c'est deux trucs différents. Le plein air c'est aussi kiffant que la salle qui suinte de sueur. Après on peut pas montrer le jeu de lumières quand c'est le jour mais on kiffe de la même manière. Tant que le public te porte, peu importe le nombre.


K20: L'inconvénient c'est qu'en ce moment on ne peut plus faire de café-concert, et ça on aimerait bien le retrouver car on vient de là. Après devant cinquante personnes ou cinquante mille personnes, on fera la même chose.


 


Mathilde: Vous êtes nantais d'origine, est ce que c'est la ville la plus rock de France?


K20: Déjà c'est la meilleure ville de France (rires), sans être chauvins y a plein de groupes nantais: Tri Yann, Elmer Food Beat, Orange Blossom, Hocus Pocus... On est fiers de ça, pour la culture c'est top.


Warren: Pour l'inspiration aussi, il n'y a pas un style à Nantes, il y a beaucoup de mixité et de respect entre les différentes esthétiques, et beaucoup d'échanges, c'est enrichissant.


 


Vincent: Pour rebondir là-dessus: quel est votre avis sur la scène rock française et mondiale actuelle?


Warren: Elle est plus vivante que jamais, elle est moins mainstream-isée qu'à une certaine époque, mais ça revient, lentement mais sûrement. On est partis deux mois en tournée avec Royal Republic (groupe suédois ndlr), on a été happés à fond par leur projet. Comme avec les Psychotic Monks (groupe parisien). Faut avoir le courage de sortir, de ne pas rester devant les infos et d'aller se frotter à la nouveauté.


K20: Je ne dirai rien de plus (rires).


 


Mathilde: Avez-vous eu une formation classique dans l'apprentissage de votre instrument ?


K20: C'est une bonne question aussi. Mon papa est musicien donc j'ai vécu un peu là-dedans, j'ai pris quatre ans de cours de batterie avec un prof, et après j'ai jamais vraiment bossé seul ma batterie, j'ai tout de suite adoré aller jouer avec des copains. C'est ce qui m'a fait arriver ici.


Warren: On a eu la chance d'avoir tous les deux la complémentarité dans le fait d'avoir un parcours "école" et un parcours "scène". Les boeufs, les jams sessions ça se perd un peu aujourd'hui. C'est là qu'il se passe des choses intéressantes, tu y rencontres l'autre et tu te rencontres toi-même. Et il y a aussi l'école du disque qui est importante, connaitre quinze disques par coeur, de l'arrangement au mixage...


 


Vincent: Est ce que sur des gros évènements comme le Main Square vous pouvez autant improviser, ou c'est davantage calibré?


K20: On improvise toujours, que cela se sente ou non. Je peux changer la caisse claire sur un refrain par exemple...


 


Mathilde: Votre seule ligne directrice ce serait donc de toujours créer la surprise ?


(Silence)


Les deux: (rires) Bah t'as tout dit en fait.


Warren: Oui, créer la surprise entre nous deux et le public. Pour nous, ne ne pas nous lasser et puis on est dans une époque où les shows sont souvent ultra millimétrés, c'est bien d'être dans le moment présent avec le public, avec les accidents possibles, et ne pas jouer que pour soi.


 


Mathilde: Et le nom Ko Ko Mo c'est une référence à l'Indiana ou aux Beach Boys ?


Warren: C'est un peu tout et rien. A la base il y avait beaucoup de reprises qui venaient du blues, il fallait un nom un peu enraciné là-dedans.... Ça évoque aussi des noms d'albums psyché... On est tombé sur un dictionnaire de l'argot afro-américain dans lequel le mot Ko Ko Mo qui prenait deux pages. Il y a également un lien avec l'énergie amérindienne que l'on prône sur scène, car il y a un chef indien qui s'appelait comme ça... Ça sonne aussi dans tous les pays où on a joué. Ça sonne brut, ça nous ressemble et c'est facile à retenir.


 


Vincent: Est-ce qu'en Asie le public avait une réception différente de votre musique ?


Warren: Au Japon ils applaudissent pendant les morceaux et une fois que le morceau est fini ils ne font rien: ils attendent le prochain titre rapidement. Ils fait pas "montrer" quoi (rires). Il y a quand même un truc assez international avec le rock, la culture y est mise de côté, les gens viennent juste pour se défouler.


K20: Quand on arrive en Indonésie, habillés comme on est... C'est une culture où il y a 90% de musulmans, et ils ont le voile et le t-shirt ACDC, c'est complètement fou. On a la même réaction que dans Un Indien Dans La Ville (rires). Après, le public allemand est encore plus ouvert que le public français, c'est un pays clairement rock. En tous cas, on n'a jamais relevé de mauvais esprit nulle part.


 


Mathilde: Avec quel groupe aimeriez-vous jouer, partager la scène ?


Warren: DeWolff aussi, un groupe néerlandais avec une capacité de création incroyable. ll y a trop de gens talentueux avec qui on rêverait de jouer, et comprendre leur fonctionnement...Il y a autant de fonctionnement de groupes que de groupes en fait...


K20:  Après si on nous demande de faire un duo avec Tom York et Bjork c'est pas grave quoi (rires) ! 


 


Vincent: C'est quoi la suite niveau dates ?


K20: On a plein de dates cet automne, on part pour la première fois en tourbus avec tous les copains, c'est encore une autre pression, car les gens vont vraiment venir pour nous, on va du coup étoffer notre show. Et un quatrième album est en préparation. En bref: la famille, la musique, la scène, le studio (rires). On est profite !


Warren: On est privilégiés, on vit de notre passion, c'est déjà énorme !


 


Merci Vincent, Quentin, Warren et K20 ! Merci Myriam Astruc et toute l'organisation du Main Square !


 


 


 


 

Commentaires
MathildeAR, le 15/07/2023 à 15:18
@Walter White: on a la discrétion qu'on mérite ;)
Walter White , le 10/07/2023 à 21:52
Stephane m a payé pour venir supporter le groupe au Main Square, ma fille a même fait une pancarte de soutien au groupe, resultat: on est passé sur BFM LILLE ,super la discrétion ;
DanielAR, le 09/07/2023 à 19:44
La formule définitive : c'est du "seventies contemporain" ! Depuis le temps que je cherchais des termes appropriés... Génial.