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Terres du Son 2011


Emilie, le 22/08/2011

Dimanche 10 juillet


Dernier jour de dépaysement, et avant de rejoindre les grandes scènes, détour par le Chapit'ô. Rod Anton and the Ligerians, groupe reggae pseudo engagé, qui quand j'arrive ont le malheur de dire la phrase cliché et insupportable tant entendue ''C'est pour les gens qui n'ont pas encore compris qu'entre black et blanc, il n'y a pas de différences''. Trois petits points. En faisant demi tour, je croise des agiles de la main qui bombent avec talent des murs destinés pour.

Dix minutes avant le début du concert, le public commence à grouiller et s'installer, en attendant Les Hurlements d'Léo. Il est 15h, le soleil faire transpirer les fronts, et les cuivres déjà posés sur la scène luisent.
Les bordelais sont clairement attendus, et l'ambiance ne patte pas à se mettre en place. Les huit mecs arrivent sur scène, se postent devant leurs instruments, et le spectacle commence en un souffle dans le saxo. En quinze ans de scène, le groupe java-chanson-punk-caravaning n'a que le choix du titre, et ils vont en profiter pour piquer dans chaque album, différents morceaux, pas de favoritisme.


Sur scène, chacun est à sa place, et change de poste et de statut sans accroc .. Sauf peut être quand 'Juju' se dirige vers la guitare pour ''La Piave'' au lieu du saxo. Kébous occupe le côté jardin de la scène, se déchaine sur sa guitare, derrière ses lunettes à monture rouge et sous sa chemise attachée au dernier bouton. A sa gauche, Vince désintègre son archet et tente de battre son record de saut en hauteur sur place, et visiblement il s'y atèle avec sérieux et punch, sans craquet son jean blanc. Je ne comprends toujours pas comment il réussit à gesticuler autant tout en jouant de ce petit instrument difficilement domptable. De mon côté, j'ai la vue dégagée sur les narines de Juju, en plein centre, le cheveux en poupe et la chemise parfaitement trop grande, qui passe du blanc au rouge en une demi seconde, le saxo en main. Un peu plus à (ma) droite, Pépito brandit sa trompette sous ses bouclettes brunes, à côté d'Erwan, la grosse voix du groupe. En reflet parfait avec Kebous, Erwan, un des piliers des HDL gratte les cordes de sa guitare électrique, dans la même chemise que son partenaire. Écho parfait ou clin d'oeil au côté 'pilier' du groupe ? Entre Pépito et Erwan se cache Jojo derrière son accordéon, qui ne va pas rester anonyme bien longtemps grâce à deux jeunes ivres extrêmement lourds moralement, qui en 1h ont du hurler 126 fois 'Jojooooooooooooo'. En plus de gaver (spéciale dédicace aux bordelais) l'intégralité du public et des vigiles, les deux jeunes fous semblent irriter Erwan, qui ne manque pas de leur rappeler qu'on les a vu, et qu'ils peuvent arrêter. Ce qui ne les arrêtera d'ailleurs pas. Un peu plus derrière Jojo, Jean Nicolas maltraite sa batterie pour accompagner ses potes dans leur bordel de luxe. Valsant du côté de la classe, Reno tient la contrebasse avec calme, derrière Kebous et Vince totalement survoltés. Le public des premiers temps se mélange avec les derniers arrivés, et les Hurlements d'léo sont tout simplement beaux à voir sur scène, s'activant et s'animant dans tous les sens, dans un équilibre parfait, et pour une énergie partageuse. Un concert electrico-cuivré, sous un soleil de plomb, et dans un bain de foule, que demande Bordeaux ?


A la fin de ce concert décoiffant et transpirant, je me traine entre les allées du Village, et prends le virage vers l'espace presse, avec en fond sonore Yael Naim, qui joue sur la scène de l'étang. De mon piédestal qu'est le chemin en terre longeant l'enclos des grandes scènes, je me poste à l'ombre d'un grand arbre (pour le nom de ce dernier, je laisse place à votre imagination), pour regarder la demoiselle. Le piano est très présent, et en face à face avec un clavier, et la brune elle semble toute petite au milieu de tous ces instruments. Pendant que la chanteuse d'origine tunisienne balance aux oreilles du public ses titres, les Hurlements vident leur scène discrètement, et des festivaliers jonglent avec des quilles, en plein milieu du champs. Yael Naim joue en plus de ses morceaux, des reprises dont ''Umbrella'' de Rihanna, et ''Smells like teen spirit'' de Nirvana. Elle joue aussi avec le public, en séparant la masse en trois, pour en faire une chorale parfaitement dirigée. Avant de filer, je rejette un coup d'oeil sur la scène du ruisseau, où ils semblent être cinquante à attendre leur tour, ce sont les Grupo Compay segundo.


Je ne reviendrai que vers 19h du côté des concerts, après avoir squatter la tranquillité des Hurlements d'léo pendant plus d'une heure pour une interview, ainsi que celles de Moonjellies, mais un peu moins longtemps, heureusement pour eux.
En arrivant vers la scène de l'étang, j'entends un ''Il fait jour c'est cool je peux vous voir !!'', qui sort direct de la bouche de Louis Bertignac, suivit peu de temps après par un ''Ca fait plaisir d'être là dans un festival qui n'est pas encore pourri !''. C'est donc un Louis Bertignac bien en forme, perché sur ses longues jambes, que l'on a devant nous, aux Terres du Son. Rock'n'roll dans l'attitude comme dans les propos, le Louis de Téléphone refait surface le temps d'une ''Cendrillon'', reprise haute en décibel par toutes les bouches du public. Dans sa chemise trop large, le guitariste imitable mais rarement égalable se déchaine, virevolte sans retenue, nous en fiche plein les oreilles et s'imprègne du retour enthousiaste des festivaliers. Lui aussi joue des reprises, notamment ''Knocking on heaven's door'', ou ''Angie'' des Rolling Stones, qu'il commence en parlant avant de poursuivre en chantant, pour le plus grand plaisir des cœurs rockeurs présents. ''Ça c'est vraiment toi'' est joué par les musiciens, et complètement chantée par le public des Terres. Face à l'effervescence des festivaliers, Berti entame ''Let it be'' des Beatles, avant de s'arrêter avec un ''nan c'était pour rire'', avant de commencer fier de sa bêtise, ''Vas y guitare''. D'humeur taquine visiblement, il nous entame avec la banane, ''je me lève, et je te bouscule'', avant d'annoncer que maintenant ça ne rigole plus … les premières notes de ''Ces idées là'' se font entendre. Jamais dans le registre du pathos bien longtemps, Bertignac glisse entre deux refrains, ''Si elle ne revient pas alors que vous chantez tellement bien, c'est vraiment qu'elle est pas faite pour moi''. Ou alors qu'elle n'aime pas les fausses notes, mais bon.
Alors que le soleil sur sa chemise blanche aveugle les premiers rang, l'ancien Téléphone, toujours un peu Téléphone, joue ''une très vieille toute ridée'', ''New York avec toi''. Un Superman en cape et slip rouge passe devant moi avant que les accords de ''Un autre monde'' ne résonnent autour du château de Candé, un morceau ''banal'' selon les dires de l'artiste grisonnant, mais visiblement on aime la banalité dans le 37, puisque Berti ne chantera pas une seule fois, laissant le public s'en charger.
Le plus beau karaoké du monde de la Terre de l'univers se trouvait à Monts, à 20h, aux pieds de la scène de l'étang.
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