
Les dix albums de rock préférés de Maxime L
Comme mes comparses de la rédaction, je me suis prêté au jeu non pas des 10 meilleurs albums, mais plutôt des 10 albums qui ont le plus compté pour moi. Même si l'idée est de sortir un peu des conventions pour proposer autre chose que les "Dark Side of the Moo"n, "A night at the Opera" et autres "Number of the Beast", difficile de tous les écarter. Vous retrouverez donc dans ma sélection, sans ordre d’importance particulier, un mélange entre classiques, coups de coeur, Madeleines de Proust flirtant parfois avec les plaisirs un peu peu coupables, mais dans tous les cas, des œuvres qui m'appartiennent presque viscéralement, qui m'ont construit et qui continuent de m'accompagner depuis très longtemps pour certaines.
Mes 10 albums préférés
Comme mes comparses de la rédaction, je me suis prêté au jeu non pas des 10 meilleurs albums, mais plutôt des 10 albums qui ont le plus compté pour moi. Même si l'idée est de sortir un peu des conventions pour proposer autre chose que les "Dark Side of The Moon", "Number of the Beast" et autres "Revolver", difficile de tous les écarter. Vous retrouverez donc dans ma sélection, sans ordre d'importance particulière, un mélange entre classiques, coups de coeur, madeleines de Proust flirtant parfois avec les plaisirs un peu coupables, mais dans tous les cas, des oeuvres qui m'appartiennent presque viscéralement, qui 'ont construit et qui continuent de m'accompagner depuis très longtemps pour certaines.
The Gathering :

J'ai découvert ce "How to measure a Planet" à sa sortie, et si j'étais déjà très client de la bande à Anneke et des 2 albums précédents, la première écoute de ce double album m'a laissé complètement de marbre. Les guitares et les riffs tranchant aux oubliettes, j’aurai pu abandonné ici mais bien m’en a pris de persévérer et j'ai pu comprendre rapidement là où le groupe voulait en venir. Une évolution majeure, ambitieuse, d'un métal gothique atmosphérique vers un genre presque nouveau : le trip-rock. Sans doute influencé par la scène anglaise, de Massive Attack à Radiohead, les néerlandais nous balancent une oeuvre ambitieuse (un délice à écouter au casque), aérienne, où les nappes de claviers légères et hypnotiques ont remplacé les riffs acérés, le tout magnifié par la voix absolument incroyable d'Anneke Van Giersbergen. Un disque majeur, cosmique, à la durée de vie sans fin, tant on découvre à chaque nouvelle écoute un arrangement, une sonorité inédite jusque là. The Gathering est de toute façon un groupe trop souvent sous-estimé et qui aurait sans doute eu une autre visibilité s'ils avaient été anglais et s'ils n'avaient pas eu un background métal "extrême".
Suggestion : Travel.
Alice in Chains :

Alors oui je triche car ça n'est pas un "album" à proprement parler, mais c'est un disque que j'ai tellement usé, que j'ai du racheter le cd une seconde fois. C'est le premier disque d’Alice In Chains que j’ai écouté, et je me souviens encore parfaitement de la première fois où j'ai entendu cette intro déchirante, "Nutshell", à 15 ans, un samedi soir d'oisiveté adolescente. Je me souviens de ce choc auditif, de cette sensibilité dans chaque arpège, de cette fragilité qui transpire à chaque seconde. Que ce soit pour le contexte (premier concert du groupe depuis très longtemps, avec un Stayley ravagé par ses addictions), pour la qualité intrinsèque des morceaux, ou pour la réussite de la transposition vers l'acoustique (les soli de guitare sèche de Cantrell sont à tomber par terre), ce disque est un véritable joyau, un concentré de talent, d'intelligence musicale (et foutrement supérieur au faux mtv unplugged de Nirvana) et surtout d'émotion. Je ne peux que conseiller la version vidéo, où l'ont voit au delà de la musique, l’unité d’un groupe face à un moment crucial, et aussi la bienveillance de Cantrell sur son ami Layne Stayley, déjà au bord du précipice.
Suggestion : Nutshell
Dream Theater : Awake, 1994.

Choix étonnant diront certains, à plus forte raison pour une musique que l'on dit souvent réservé aux musiciens (ce que je ne suis pas vous l'aurez compris). Mais "The Silent Man" est la première chanson que j'ai connu d'un groupe non mainstream, en 1995 sur les bancs du lycée. Alors oui, ils en mettent partout, des doubles croches, de la double pédale, des soli de guitare, des claviers en veux tu en voilà...mais l'atmosphère du disque est dingue ! Cette froideur, glaciale, noire, effrayante, presque suffocante par moments, avec une production racée, tellement supérieure à Images and Words, l'album précédent. Du métal progressif de haute voltige mais qui n’est dénué, ni de belles mélodies ("The Silent man", "Lifting Shadows off a dream") ni de gros riffs qui font mouche ("Lie", "The Mirror"). Si j'ai un peu délaissé le groupe depuis quelques années, je reviens toujours à ce "Awake" avec le même plaisir et avec à chaque fois l'envie de tout casser...
Suggestion : Scarred.
Queen : "Sheer Heart Attack", 1974 (EMI)

Le voilà le premier classique, et si son importance musicale est moindre que son petit frère "A night at the Opera", ce "Sheer Heart Attack" à ma préférence dans la longue discographie des Anglais. Précurseurs du thrash malgré eux avec "Stone Cold Crazy", chantre du rock baroque et sleasy ("Killer Queen", "Now I'm here"), titres déjantés Queenesque (le fun de "Bring Back that Leroy Brown"), ce disque bouffe à tous les rateliers, et est une parfaite synthèse du rock des seventies, et où une fois encore, les titres les plus intéressants ne sont pas ceux que l'on croit. Un album très marqué par Brian May, frustré par une tournée précédente raccourcie suite à de gros problèmes de santé, cet album porte le seau de sa classe, et de son talent immense, la première piste "Brighton Rock" en étant la meilleure illustration.
Suggestion : le triptyque « Tenement Funster », « Flick of the wrist », « Lily of the Valley ».
Deftones : "White Pony", 2000 (Maverick)

Celui ci, je le classe dans les classiques également, il a 20 ans cette année et est régulièrement cité par a peu près tout le monde dans les fameux "Top 3 des 50 albums qu'on emmènerait sur une île déserte". "White Pony", c'est la définition même de l'évolution pensée et intelligente d’un groupe, et une synthèse parfaite des influences de ses 2 leaders, Moreno pour l'aspect new-wave et Stephen Carpenter pour l'aspect métal. La encore, un album que j'ai connu à sa sortie et qui m'a fait l'effet réel d'une bombe, d'une baffe en pleine tronche prise à très haute vitesse. Et pourtant, je n'étais pas jusque là grand fan du groupe (j'étais team Korn à l'époque). Mais entre les guitares javellisées, l’apport tout en subtilité du dj Frank Delgado, la frappe asséchée d’Abe Cunningham (musicien tellement sous-estimé) et le son tout bonnement extraordinaire du disque, ce "White Pony" est au panthéon des albums les plus important de toute la décennie 2000.
Suggestion : Change (In the house of flies).
King's X : "Ear Candy", 1996 (Atlantic)

King’s X ou la définition du groupe culte, côté ironique : à savoir un groupe dont énormément de pointures se revendiquent mais qui n’a pas eu la carrière qu’il mérite. Ils ont presque inventé le grunge et tout le monde s’en fout comme de sa première chemise à carreaux. King’s X est un power-trio déjà installé depuis plus de 10 ans quand sort ce « Ear Candy » au nom parfaitement choisi. Rock, Grunge, Pop, Groove, accents sudistes, harmonies vocales, tout y passe dans ce formidable album ; comme si les Beatles avaient rencontré Hendrix et Nirvana. Pinnick, Tabor et Gaskill sont des musiciens incroyables, sincères, facétieux et injustement reconnus. Cet album est d’ailleurs complètement à leur image, mais dès la première piste, on comprend que ce « Ear Candy » est une usine à tubes, et parfait kaléidoscope de la musique rock des nineties.
Suggestion : Sometime.
John Frusciante : "The will to death", 2004

C’est la prochaine chronique sur laquelle il faut que je me penche très sérieusement. Du coup, je ne veux pas trop spoilé l’album pour ceux qui ne le connaîtraient pas encore, mais c’est sans contestation possible l’une des mes plus grandes gifles musicales des 15 dernières années. C’est le premier album solo de Frusciante sur lequel je suis tombé (d’où un amour et une tendresse incommensurables), et c’est à mon sens le pic de sa carrière. Pour celles et ceux qui ont lu les chroniques de ses précédents albums, ce « The Will to death » parvient à gommer les défauts qu’on pouvait lui reprocher jusque là. La production est excellente même si discrète, avec ce petit son vintage et bricolé qui fait son charme (ces pistes voix/guitares séparées sur le dernier titre, quelle merveille !), et surtout possède une vraie unité, une vraie compacité. Est-ce du rock, est ce du folk ? Peu importe tant le disque est brillant, anguleux, avec cette dose de mélancolie chère aux influences de Frusciante : Nick Drake, R.EM ou Elliot Smith.
Suggestion : "The Will to death".
The Cure : "Pornography", 1982

Ce choix, incontestable, est aussi là pour rendre hommage à l’équipe d’Albumrock, car c’est grâce à leur dossier consacré à la bande à Robert Smith que j’ai vraiment découvert ce disque (moi qui ne faisais alors pas encore partie de l’équipe). Jusque là, je considérais The Cure comme « juste » un groupe à singles, moi qui ne connaissait que les « Just like Heaven », « Close to me » et autres gros tubes bien marketés. J’ai du mal à dissocier ce « Pornography » de « 17 seconds » et « Faith » tant ils forment un tout, mais « Pornography » est l’oeuvre qui va le plus loin dans la décadence et qui porte le sceau d’un groupe tourmenté, dépressif et dont les chansons sont d’une noirceur et d’une viscosité rarement atteintes. Pas de singles, pas de tubes, juste un monolithe de sang, de sueur et de tout liquide corporel possible. Un disque irrespirable, presque dénué de toute cymbales, et dont l’écoute ne peut laisser indemne.
Suggestion : Siamese Twins.
Black Sabbath : "Master of Reality", 1971.

Classique parmi les classiques, quoique certains lui préféreront « Paranoid » ou « Black Sabbath », celui-ci à ma préférence pour une raison simple : il s’agit de la collection de riffs la plus incroyable, en seulement 35 minutes. Si les anglais n’ont évidemment pas tout mis dans le visuel de la pochette (et encore ça n’est pas la pire du Sab’), musicalement, de la quinte de toux de « Sweet Leaf » au solo de fin dévastateur de « Into the void », il n’y a pas l’ombre d’une seconde à jeter. Le son est brut, direct, la section rythmique Butler-Ward est d’une efficacité et d'une lourdeur pachydermique, quant à Ozzy, il mérite pour ce seul "Master of Reality" son surnom de "Prince des Ténèbres" tant il rode au dessus des compos comme un vautour assoiffé de sang.
Suggestion : "Into the void".
Sugar Ray : "14:59", 1999.

Evidemment, ça n’est pas le disque le plus finaud ni de l’histoire, ni même de ma sélection. Mais il fait partie de mon histoire et c’est un album que j’ai acheté sur le seul critère de la qualité….de sa pochette. Un album qui une nouvelle fois me ramène au Lycée, chez mon disquaire de l’époque, Starter et qui sous ses airs de bande son de teen-movie américain cache une petite bombe d’enthousiasme, de bonne humeur et de fun. Et depuis maintenant 21 ans, à chaque petit coup de moins bien, cet album agit comme un vrai bon anti-dépresseur. Souvent pop, parfois punk-rock, toujours très coloré (et avec une reprise de Steve Miller Band, « Abracadabra »), 14:59 flirte parfois avec le plaisir un peu coupable, mais il ne faut jamais renier ses premières amours.
Suggestion : Personal Space Invader.