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Interview The Warlocks


Maxime, le 09/03/2010
La fatalité et les lois de la gravité (et de la maladresse) auront voulu que l’enregistreur numérique avec lequel on avait capté notre interview avec la formation de Bobby Hecksher lors de leur concert donné le 10 juillet dernier à la Maroquinerie chute dans l’escalier de notre immeuble à la suite d’une mauvaise manipulation. Un plongeon direct du 4ème étage au rez-de-chaussée brise l’objet en trois morceaux, qu’on parvient quand même à reconstituer par miracle. Mais l’enregistrement en a pris un sacré coup, le son grésille, puis disparaît totalement par endroits. C’est inexploitable. On maudit ses Grands Dieux pour cette injustice lorsque, il y a trois semaines, à la faveur d’une soirée un peu trop arrosée dans le quartier de Bastille, un ami d’une amie, ingénieur informaticien de son état, se propose de nous donner un coup de pouce. Une dizaine de jours après, le prodige a fait son œuvre : les propos deviennent à peu près transcriptibles, ce qui nous vaut de nous coller fissa, enfin, à l’ouvrage. Saluons donc David pour nous avoir permis d’exhumer cet entretien qu’on croyait perdu pour la postérité, où Los Angeles et les vertus de l’obscurité seront louées, et le mp3 copieusement conchié comme il se doit.


L’été s’installe timidement sur la butte de Belleville. Le fond de l’air est encore frais, mais le soleil tente quelques franches percées, réchauffant doucement le cuir des perfecto. Sur la terrasse de la Maroquinerie, en cette fin d’après-midi, les amateurs de rock fuzzé à mort sont encore minoritaires au milieu des badauds peuplant le bar du club. Les Warlocks sont dans la place, depuis la veille, et accordent des interviews à la chaîne à la presse digitale par tranches de demi-heures. La noble presse papier a eu droit aux faveurs de la présence de Bobby Hecksher le jour précédent. Il faudra se contenter du reste des troupes, qu’on dénombre aujourd’hui à cinq mercenaires. Depuis ses origines, le line-up des Warlocks a été en constante mutation, fidèle en cela à la trajectoire du frère spirituel Anton Newcombe et ses Brian Jonestown Massacre. Et ce n’est pas encore aujourd’hui qu’il va se stabiliser. Jana Suzanne Risher a déjà cédé sa basse à Mimi Star des Mere Mortals à peine l’enregistrement du dernier opus terminé. Ainsi ratiboisé, le groupe n’est désormais propulsé que par une seule batterie, celle du vétéran Bob Mustachio. On est loin de la troupe hédoniste des débuts, car l’orientation musicale des Warlocks semble elle s’être cristallisée depuis deux albums sur un shoegaze sombre et désespéré, parfois aux limites du terrorisme sonore. The Mirror Explodes, cinquième album en date, en témoigne, lui qui progresse sur les pas branlants de son prédécesseur, le très neurasthénique Heavy Deavy Skull Lover. Il s’agit pourtant d’une batterie de titres laissés en friche à l’époque de Phoenix et Surgery que Hecksher a décidé de ressortir des limbes en leur infligeant le traitement de choc, le genre à flinguer les tympans et à décalquer les acouphènes à coup de murs de son mortifères.


Constance également dans le choix du label, puisque c’est Tee Pee Records qui accueille le bébé depuis deux disques, après que Mute les ai débarqué au motif de faible potentiel commercial. No comment. Les Warlocks sont sans doute tout aussi bien sur ce label qui a fait ses armes à la fin de la décennie précédente en publiant quelques classiques du stoner (premiers albums de The Atomic Bitchwax et d’Hermano), et qui se reconvertit aujourd’hui dans tout ce qui peut amalgamer psychédélisme, transes lysergiques et musiques lourdes (BJM, Earthless, High On Fire, Sleep, mais aussi Nebula qui vient de retourner dans leur girond). Le personnel de la petite structure américaine semble d’ailleurs aussi stoned que ses protégés, à l’image de cette attachée de presse aux cheveux rouge vif dont on demande quelques photos du dernier line-up du groupe pour le maquettage de l’article, et qui écarquille de grands yeux délavés et perdus dans le vague. "What, dude ?" Il est vrai que la requête était quelque peu fantaisiste, vu le nombre de séances photos qu’il serait nécessaire pour immortaliser les moindres incarnations de la formation. Les musiciens, eux, semblent tout à fait contents d’être là. Cette date parisienne sera la seule incartade d’une tournée se déroulant exclusivement en Angleterre, pays qui, bizarrement, goûte du bout des lèvres à la musique du récent quintet. On avait connu l’archipel plus alerte dans ses choix…

Lorsque vient le moment de s’asseoir à leur table, on est frappé, outre la gentillesse bienveillante des bonhommes, par l’hétérogénéité complète du personnel, dont chaque membre semble issu d’une formation différente. Avec sa chemise rose saumon, ses cheveux argentés et son air affable, Ryan McBride ressemble à un rescapé de Sonic Youth. La japonaise Mimi Star se révèle très polie, écoutant docilement les questions, mais ne pipera mot durant toute l’interview qui sera principalement menée par Bob Mustachio (batteur historique présent dès les débuts du groupe et quasi-sosie officiel d’Anton Newcombe), aussi débonnaire qu’exalté quand on se met à parler musique. Reste John Christian Rees, également très enthousiaste, bouffant ses mots sans que l’on sache s’il est bègue ou force trop sur la coke. On a du mal à croise que cette troupe sympathique s’abandonnera deux heures plus tard, le temps d’un concert d’anthologie, à la débauche de larsen la plus éprouvante, accablante, mais aussi la plus sublime qu’il nous est donné d’entendre actuellement.

LA MEME ATTITUDE DEPUIS LES DEBUTS


Vous prenez du bon temps dans notre capitale ?
Bob Mustachio (batterie) :
Oh oui, on est arrivé hier et on avait un jour off donc on en a profité pour se balader un peu. On a vraiment beaucoup de chance, c’est pas facile de monter ce genre de tournée pour des groupes underground comme nous.

Le public européen réagit-il différemment à votre musique que le public américain ?
John Christian Rees (guitare) :
Il y a autant de différences entre l’Europe et les Etats-Unis qu’il y a de différences sur le territoire américain. Chicago est aussi différent de Los Angeles que Paris d’Oslo. Mais malgré tout, je trouve qu’en Europe, il y a plus de respect et d’intérêt pour la musique elle-même. Quand on va à un concert, on va voir un artiste en particulier, ce n’est pas juste une sortie entre potes comme aux Etats-Unis. Mais peut-être que ma perception est différente parce que je suis américain…


Heavy Deavy Skull Lover était un disque très sombre et dépressif virant parfois à la débauche de larsens morbides. The Mirror Explodes renchérit dans cette voie. Rassurez-nos lecteurs, est-ce que Bobby va bien ?
Bob Mustachio : (rire général)
Oui, oui, ne t’inquiète pas, tu peux rassurer tes lecteurs, Bobby va bien. La musique, c’est juste sa façon de réagir au monde qui l’entoure. On vit dans un monde très sombre, une époque limite malsaine, et Bobby trouve dans la musique une véritable catharsis. Ce n’est pas quelqu’un de sombre et de dépressif, la plupart du temps, c’est même l’opposé.

Depuis Surgery, vous avez changé de label, profondément remanié le line-up et radicalisé votre musique. Est-ce qu’une nouvelle ère s’ouvre pour les Warlocks depuis l’album précédent ?
Bob Mustachio :
Dans un sens, oui. The Mirror Explodes reprend pas mal d’anciennes chansons qui avaient été inexploitées, c’est une façon pour nous de clore un chapitre. Beaucoup d’autres expériences stimulantes nous attendent désormais.

Vous assumez toujours de jouer des titres assez hédonistes comme "Shake The Dope Out" ou "The Dopes Feel Good", maintenant que vous avez pris un virage nettement plus sombre ?
Bob Mustachio :
Ouais, ça s’imbrique bien. La plupart du temps, on fait une set-list qui va en sens inverse chronologiquement. On part des derniers titres pour arriver aux plus anciens, et ça reste assez fluide.

Vous avez réduit le line-up, notamment la double batterie qui a fait la réputation du groupe. Vous considérez-vous aujourd’hui plus comme un groupe qu’une tribu de musiciens ?
Bob Mustachio :
On conserve la même attitude depuis les débuts. L’histoire des deux batteurs, c’est juste qu’on avait trouvé la bonne personne au bon moment, et que ça apportait quelque chose au son Warlocks. Mais avec les fréquents changements de bassistes, les enregistrements, les tournées, c’est plus difficile de conserver cette configuration sur le long terme.
John Christian Rees : Je pense qu’on est plus un collectif d’artistes qu’un groupe de musiciens, ça vient peut-être de notre manie de changer de bassistes tout le temps. On fait chacun de la musique ailleurs que dans le groupe, à de rares exceptions. The Warlocks est plus une entité qu’un groupe défini.


Où puisez-vous votre inspiration ?
Bob Mustachio :
De la réalité. De la vie. De ce qu’on voit, de ce qu’on vit. De Los Angeles… Je pense qu’on est tous plus ou moins déterminés par l’endroit où l’on vit. L.A. est si différente des autres villes…
John Christian Rees : L.A. est bizarre, sombre, ensoleillée, froide, égoïste…
Bob Mustachio : C’est une femme en somme ! (rires)
John Christian Rees : …mais c’est une ville dans laquelle on se sent bien. On n’y est pas malheureux, même si on pourrait y être plus heureux.

La critique a toujours beaucoup comparé votre musique avec cette du Velvet Underground. Ça vous agace à force ?
Ryan McBride (guitare) :
Personnellement, je prends ça comme un grand compliment.
Bob Mustachio : C’est clair, c’est juste le plus grand groupe de rock de tous les temps, leurs premiers disques sont énormes…
Ryan McBride : C’est un des groupes que j’ai le plus écouté quand j’ai découvert le rock. Les groupes de cette époque sont incroyables, ils avaient quelque chose de spécial, qui traverse le temps. Si on compare ce qu’on fait à eux, je prends ça très humblement comme un compliment. Je n’oserais pas cette comparaison moi-même, vu que je les admire tant.

Pour vos deux derniers disques, les critiques vous ont aussi beaucoup rapproché des Jesus And Mary Chains et plus globalement de la mouvance shoegaze. Personnellement, je trouve même que vous produisez une version sombre de Ride sur des titres comme "There Is A Formula To Your Dispair" sur The Mirror Explodes ou "So Paranoid" sur le disque précédent…
Bob Mustachio :
Ouais, on est aussi des gros fans de shoegazing, c’est sûr.
John Christian Rees : Je ne sais pas si on massacre assez nos pédales d’effets pour être considérés comme des shoegazers, même si en effet je regarde souvent mes pompes en concert ! (rires)
Bob Mustachio : On peut parler de shoegazing au niveau de la définition du son et de la structure des morceaux. Mais on y met une autre énergie, qu’on vient plutôt puiser du côté de groupes comme Spacemen 3, Captain Beyond, Can… J’aime ce qui est simple mais conserve une certaine force, faire naître une transe sans virer au prog.

PUTAIN DE CHUTE


Vous produisez une musique limite désespérée, alors qu’on a l’impression, vu d’Europe, qu’avec l’élection d’Obama, les Etats-Unis tentent d’envisager l’avenir de façon relativement positive. Il n’y a aucune chance que les choses s’améliorent ?
Bob Mustachio :
On verra. Mais pour être honnête, l’histoire de l’humanité et du progrès, ça se résume à une putain de chute dans le gouffre, je te le dis mec ! Aujourd’hui on te parle de sauver la planète, que la planète est en danger. Moi je dis que la planète n’a pas besoin d’être sauvée, elle sera encore là dans un putain paquet de milliards d’années. C’est l’homme qui doit être sauvé, de lui-même. J’ai foi dans la Terre, pas dans l’humanité.
John Christian Rees : Le seul progrès, c’est que tu peux vivre plus longtemps ta vie de merde en souffrant moins physiquement.
Bob Mustachio : Ouais, et ça aussi c’est des conneries. J’ai pas envie de vivre plus longtemps si c’est pour être relié à des putains de machines, en bouffant de la nourriture en plastique. Je veux vivre de façon non artificielle, si ça doit s’arrêter à 54 ans ou 67, ok, tant pis.

Essayons de trouver un sujet moins déprimant… Vous êtes heureux sur Tee Pee ?
Bob Mustachio :
Oh oui, on y fait ce qu’on veut, zéro pression. Contrairement à Mute, c’est un label qui apprécie la musique qu’on fait, pas celle qu’on devrait faire à leurs yeux.

Quels sont vos groupes préférés dans le catalogue du label, ceux dont vous vous sentez le plus proches ?
John Christian Rees :
J’aime Witch… et Nebula ! (ndlr : on porte en effet ce jour-là un t-shirt Nebula floqué du titre "Heavy Psych", leur dernier album publié sur Tee Pee) Le Brian Jonestown aussi…
Bob Mustachio : Oh non, pas ce groupe de merde ! (rire général) Sinon, j’aime bien Sleep, Spindrift aussi, le groupe dans lequel joue notre ancien batteur.
John Christian Rees : Il y a aussi un groupe avec le nom Horse dedans. Euh, Night Horse. Ou Night Train Horse…
Bob Mustachio : Quoi, Night Train Horse ? C’est Night Horse !


Vous accordez un grand soin aux pochettes, aux éditions vinyle. Que pensez-vous du téléchargement, légal et illégal ? En France, le gouvernement songe à des mesures répressives comme de couper la connexion Internet. Quels sont les débats aux USA autour de cette question ?
Bob Mustachio :
Hum… Je pense que c’est le problème des maisons de disque avant tout. Je suis contre le fait qu’on puisse télécharger sans payer et rémunérer les artistes, mais je trouve aussi que les disques sont trop chers. C’est une question d’équilibre.
Ryan McBride : C’est une grande liberté qui demande à chacun une certaine éthique. Est-ce que tu veux supporter les artistes et les aider à créer ou non ? Si tu veux continuer d’écouter la musique qui te plais, alors il faut un moment donné les rétribuer un minimum. Mais je reste confiant : pour moi, si tu as aimé les morceaux d’un groupe que tu as téléchargé illégalement, un moment donné, tu achèteras l’album pour avoir un son de meilleure qualité.
Bob Mustachio : Ouais… Je veux bien entendre qu’on ne puisse pas baisser le prix d’un vinyle, parce que c’est un objet plutôt luxueux aujourd’hui, qu’on presse à un petit nombre d’exemplaires. Mais qu’on ne vienne pas me dire qu’on ne puisse pas baisser le prix du CD. Ça n’est qu’une putain de rondelle de plastique ! Ce qui justifie les 18 euros du disque, ce sont tous les intermédiaires qui viennent se sucrer au passage, soit disant pour le promouvoir. Moi quand j’achète un disque, c’est l’artiste que je veux rémunérer, pas la coke des connards qui se font du blé dessus. L’exemple ultime pour moi c’est Fugazi qui vendaient eux-mêmes leurs disques, et ça te coûtait 8 dollars au final. Ces mecs ont une attitude admirable, ils respectent leurs auditeurs et leur public. Télécharger leurs disques sans rien payer, c’est leur cracher à la gueule et nier toute la sincérité de leur démarche. Mais d’un autre côté, les disques ne se vendent plus, c’est un fait. Il faut trouver d’autres moyens de trouver de l’argent, le merchandising, placer un morceau dans une pub… ça me désole d’en arriver là.
Ryan McBride : C’est un peu la faute des maisons de disque. Elles ont commencé tout petit il y a 50 ans, et sont devenues des mastodontes qui n’ont pas su suivre le tournant technologique. Elles ont pris trop de retard. Maintenant, tout est à reconstruire. Si tu veux faire de l’argent avec de la musique, tu es obligé de trouver des solutions nouvelles, de penser en dehors du système tel qu’il a fonctionné. Ce n’est pas impossible et ce n’est pas tragique non plus. La musique ne s’en ira pas, ni le public qui l’apprécie. Il faut juste que les cartes soient redistribuées de la meilleure façon possible.

On est pas sortis de l’auberge, en somme…
Bob Mustachio :
Ouais, on vit la pire période en ce moment. Je pense que la solution ultime, ça reste de tout concentrer dans une offre globale. Tu paies 20 euros par mois, et tu as tout à la demande : musique, cinéma… Mais, bon, tu vois Sony se mettre d’accord avec BMG ? Euh non, Sony les a déjà absorbé… Tu vois Sony se mettre d’accord avec Universal pour faire ça ? Non, ils sont trop voraces et égoïstes pour ça. I-Tunes développe des offres de ce type, mais tu n’y trouves que du mainstream. Si tu aimes la pop, alors c’est super, mais si tu écoutes des trucs plus obscurs, de meilleure qualité, alors… Imagine juste l’utopie que ça serait de pouvoir écouter et voir ce que tu veux sans avoir à te soucier du prix, que ça vienne d’une major ou non…

Reste que le mp3, ça a quand même un son qui fait pas bander, non ?
Bob Mustachio :
Exact, et c’est ce qui me gène le plus dans l’affaire. Quand tu penses à tout le temps et l’énergie que tu fournis dans un disque, et que tu vois que ça se termine en fichier ultra-compressé en 128 kbits écouté sur des enceintes du bureau, franchement, ça fait mal au bide.

Le groupe fête ses dix ans d’existence cette année. Quel bilan tirez-vous de cette décennie ?
John Christian Rees :
Je retiens surtout le chaos que c’était au début, l’excitation, la communauté qu’on formait…
Bob Mustachio : Je me souviens du vrai bonheur qu’on a eu à former les Warlocks avec Bobby. J’ai plaqué mon job du jour au lendemain pour me lancer dans l’aventure, et je ne regrette rien. Il n’y avait pas de pression, on avançait au jour le jour. Aujourd’hui, on a juste 10 ans de plus. On est revenus de quelques illusions, mais on y croit toujours.

Quelle sont les dispositions idéales pour écouter The Mirror Explodes ?
Bob Mustachio :
Au lit, au casque, avec un gros joint…
Ryan McBride : … et une magnifique fille allongée à tes côtés.
John Christian Rees : Quand tu as passé toute la nuit avec des amis, à boire, à rigoler, à te disputer, et que tu rentres seul et que le jour se lève et que tu sais que tu n’arriveras pas à dormir.
Bob Mustachio : Et, surtout, sur un bon vinyle, pas un putain de mp3 pourri, please !


The Warlocks sur albumrock
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