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Hellfest 2014, une journée en enfer


Nicolas, le 25/06/2014

Sous le soleil de Satan


Dimanche 22 juin, 15 heures. Arrivée sur les lieux du festival. D’emblée, un constat : ça grouille littéralement de monde et de voitures. Il fallait s’y attendre, mais en revanche, je reste stupéfié par le manque de parkings mis à disposition. Les véhicules encombrent les trottoirs aux abords de Clisson, sont garés en étoile sur les ronds-points voire parfois au beau milieu de la route ou sur le bas-côtés des bretelles d’accélération de voie-rapide. OK. Par chance, je repère bien vite une place miraculeusement délaissée sur un trottoir non loin de l’accès au festival. Crème solaire, bouteille d’eau, sac à dos, lunettes noires, et c’est parti.


Une petite demi-heure de marche pour parvenir jusqu’à destination. Le temps est superbe, l’ambiance semble particulièrement bonne. Ça et là autour de moi, des centaines de métalleux joviaux se pressent jusqu’au saint des saints, de tous âges et de toutes langues. Je suis frappé par le grand nombre d’étrangers à avoir fait le déplacement. Comme attendu, je constate immédiatement que ma tenue n’est pas en adéquation avec celle des autres participants, lesquels affichent une jolie collection de T-shirts à l’effigie de tous les groupes heavy possibles et imaginables, et je ne parle même pas de la longueur des tiffs et des barbes ni de l'ampleur des tatouages. Ceci dit, je dois bien reconnaître qu’une minorité significative de participants se prépare à assister aux concerts dans la tenue du festivalier lambda, et que mis à part ce look détonnant, les métalleux offrent l’image de personnes parfaitement équilibrées et saines d'esprit, bien loin du cliché de dégénérés relayé par les médias. Normal, me direz-vous, mais il est toujours bon de défendre une communauté trop souvent stigmatisée à tort. Un petit tour par le camping révèle un champ de tentes s’étalant à perte de vue, très impressionnant. Puis la place du Hellfest en tant que telle. Le décorum a été bien soigné, à l’image de la guitare géante impactée dans le rond-point précédant l’entrée. Aucun soucis à l’accueil ni au passage de la sécurité, ça va vite, très vite. L’organisation ne souffre d’aucun point faible, les indications sont parfaites, le village-boutique précédant l’entrée à proprement parler est bien agencé. Bien évidemment, les produits dérivés sont largement mis à l’honneur, particularité propre à une communauté friande d’accessoires vestimentaires (ou autres) flanqués des logos stylisés des formations métal. Pas donné, tout ça. N’étant pas franchement tenté de claquer ma fortune dans des goodies hors de prix et d’un goût “particulier”, je passe directement le portique et arrive sur le site des concerts en tant que tel.


Là encore, je suis impressionné par l’agencement des lieux. Les scènes sont très proches les unes des autres, et si les deux mainstages accolées sont en plein air, les quatre autres sont installées sous des tentes, ce qui permet de créer une barrière acoustique relative afin que les musiques ne se mélangent pas de trop. Je prends vite mes marques et repère à ma droite The Valley, consacrée au stoner rock et apparentés, puis, un peu plus loin, par le duo The Altar - The Temple. Altar, Temple… autel, temple. Hum, qu’est-ce à dire ? Puis le déclic. Autel = sacrifice (humain ?) = mort = death metal. Temple = culte = satan = black metal. Bon, comme ça, on sait à peu près à quoi s’attendre. Seule la tente Warzone, consacrée au punk, se trouve très largement éloignée des cinq autres scènes, c’est vraiment dommage mais j’imagine que l’espace a été optimisé au maximum. Avant de commencer, un petit tour par le bar, ou plutôt devrais-je dire par l’un des très nombreux bars disponibles. Temps d’attente moyen pour obtenir sa boisson : 1 minute chrono, c’est très fort. Ce qui l’est moins, en revanche, c’est le coût desdits breuvages. Trois jetons et demi soit trois euros cinquante la bière, deux jetons la petite bouteille d’eau, what the hell ? Même constat, un peu plus tard, pour la nourriture, avec un panier moyen de dix euros pour pouvoir bénéficier d’un plat chaud à peu près correct. Ajouté au 80 euros de la place, ça commence à faire beaucoup, surtout qu’il fait très chaud. Heureusement que j’ai ma bouteille et qu’il y a des fontaines d’eau potable. Heureusement aussi que je ne suis pas allé acheter un T-shirt. Bref, trêve de sarcasmes, place au heavy fucking metal.


Après un rapide coup d’oreille à Seether qui offre un rock un peu plus burné que l’image que j’en avais (à savoir le duo FM avec Amy Lee d’Evanescence… oui bon, chacun ses références), je vais prendre la température de The Valley puisque quelque chose me dit que je vais passer une bonne partie de l’après-midi dans cette tente. Ca tombe bien, Black Tusk entame son set. Et… c’est terrible. Black Tusk, je n’ai jamais été un grand fan. Les autres groupes de sludge, notamment les deux grands frères de Savannah, Baroness et Kylesa, je les suis régulièrement, car au-delà de la lourdeur de leur son boueux, il reste une matière musicale appréciable pour mes oreilles quand même un peu sensibles. Black Tusk, ici, ne fait que balancer une purée auditive immangeable. Son beaucoup trop comprimé, riffs monolithiques faisant cracher les ultra-basses, rythmique survoltée, alternance de hurlements hardcore graves et aigus, rien ne se passe vraiment. De temps à autres quelques riffs ressortent de toute cette boue, parfois quelques interludes un peu plus posés se mettent en place, mais rien à faire, après avoir laissé au groupe cinq à six chansons pour me captiver, je jette l’éponge. Moi qui avait pronostiqué l’adoucissement du sludge de ce trio, je ne me suis jamais autant gouré…


Repli stratégique vers les mainstages un peu plus tôt que prévu pour attraper la fin du set d’Angra. Du metal prog brésilien ouvertement lyrique avec un chanteur visiblement très influencé par Ronnie James Dio. Bouh, c’est pas terrible du tout. Le metal prog, quand c’est ultra-technique (genre Dream Theater), ça passe encore, surtout en concert, mais lorsque rien ne distingue la musique de celle d’une énième formation du genre, je m’ennuie sec. Allez hop, c’est le moment où jamais d’aller tâter du Death Metal. Mine de rien, ne connaissant pas énormément de groupes dans cette mouvance, voire très peu, voire aucun à part Opeth, il m’a fallu pré-sélectionner ceux qui allaient gagner mes faveurs via Spotify avant de partir. Et dans la famille Death Metal, Unleashed me semblait être une bonne pioche. Un groupe suédois semblant relativement séminal (formé en 1989), un bassiste-chanteur à forte personnalité (Johnny Hedlund, accusé un temps d’accointances néo-nazies… hum), un growl finalement relativement audible, tout semble désigner ces vikings comme ambassadeurs idéaux. La tente reste encore relativement clairsemée, et c’est tant mieux. Donc Unleashed démarre son set au son d’un “Are you ready for some fucking death metal ?!” du meilleur augure, et ça envoie. Ça envoie du lourd, de bon riffs, un chant, pardon un growl, qui dépote, et des paroles qui causent vaguement d’invasions barbares, de génocides, de dépréciation de soi (l’un des titres s’appelle, si je me rappelle bien, “I don’t want to be born”), et ma foi, pourquoi pas. A petite dose. Vingt bonnes minutes plus tard tout de même, je me retire discrètement. Point trop n’en faut pour un début.
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