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Discorama 2000's : les incontournables garage


Maxime, le 07/04/2010

2006-2007


The Raconteurs : Broken Boy Soldiers
mai 2006

Où l'on peut s'apercevoir des limites du minimalisme lié à cette vague de duo garage ayant éclaté dans la décennie 2000. Le modèle frustre guitare-batterie des White Stripes ayant enfin porté ses fruits médiatiques en 2003 avec Elephant et son tentaculaire "Seven Nation Army", il fallait absolument à ce boulimique du rock qu'est Jack White se trouver de nouveaux territoires de chasse.

Deux années plus tard, alors que l'homme souffrait du désaveu relatif accordé à Get Behind Me Satan, il co-fondait insidieusement les Raconteurs avec l'excellent chanteur-guitariste Brendan Benson tout en s'entourant de la paire rythmique des Greenhornes, Jack Lawrence à la basse et Patrick Keeler à la batterie. En un seul morceau, "Steady As She Goes", le supergroupe garage blues s'attirait une kyrielle de superlatifs plus obligeants les uns que les autres. Broken Boy Soldiers nourrissait, à raison, des attentes orgiaques et promettait l'alliance de la furie zeppelinenne de White, de la fibre pop fine de Benson et de la cavalerie implacable du duo Lawrence-Keeler. Au final, on avait droit à un solide album de rock heavy à souhait, aux atours pop prononcés dans ses parties vocales, flirtant parfois avec un psychédélisme énervé ("Broken Boy Soldiers"), sachant de temps à autre se faire intime et profond ("Together") et nourri comme il se devait aux racines blues, laissant par ailleurs la verve mélodique de White se marier avantageusement à celle de Benson tout en révélant des atours plus consistants que sur son duo originel. Le disque produisit son petit effet et remporta assez facilement l'albumrock award du meilleur album international pour l'année 2006. Pour autant, on sentait que cette bande de potes était capable de bien mieux, même si une addition de talents réunis peine souvent à égaler la somme de chaque talent pris séparément (et ce ne sont pas les Dead Weather qui diront le contraire).

En 2008, surprise : le quatuor revenait à l'improviste avec un deuxième jet studio plus éclectique et élargissant la sphère de ses influences à la country et à la folk. Pourtant, ce Consolers Of The Lonely n'apportait pas grand chose de plus à un moulin parfaitement huilé, d'une efficacité à toute épreuve mais tournant parfois un peu à vide. Peut-être faudrait-il plus de pratique et de temps passé ensemble pour que cette bande de musiciens doués parvienne enfin à se transcender et à nous livrer le manifeste blues-rock ultime ?
Nicolas

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The Black Keys : Magic Potion
septembre 2006

S'il faut surtout reconnaitre un mérite (parmi tant d'autres) aux White Stripes, c'est d'avoir réveillé l'intérêt des compagnies de disque pour le blues rock à l'ancienne, et donc indirectement d'avoir poussé sous le feu des projecteurs les acteurs les plus indispensables de ce créneau. Et de ce fait, la sortie de ce quatrième album des Black Keys sur V2 Records (donc chez Universal) ne doit finalement rien au hasard. A vrai dire, à la rédaction, on s'est vraiment posé la question de savoir quel album des touches noires devait intégrer ce palmarès tant il est vrai que chacune de leur réalisation studio touche à l'excellence. Pourtant, si Magic Potion n'est pas forcément meilleur que ses trois prédécesseurs, il signe là encore un tournant majeur pour Dan Auerbach et Patrick Carney, transformant ces deux artisans besogneux engoncés dans leur quête de l'authenticité absolue en porte étendards d'une certaine vison du rock, radicalement débarrassée de ses évolutions parfois douteuses et de ses digressions à mille lieues de ses fondations originelles. En reprenant les choses à leur commencement, c'est à dire grosso modo à une période coincée entre la fin des 50's d'Elvis et le début des 60's de Clapton, et en cherchant à créer une matrice rugueuse totalement vierge de tout émolument superflu, les Keys ont accouché d'un blues-rock intransigeant, rèche, parfois bourru, mais dégageant un pouvoir de séduction presque mystique. De ces riffs râpeux et pesants, saturés jusqu'à la moelle et fuzzés jusqu'au trognon, émane une force tellurique qui peut presque sembler aussi ancienne que les origines de ce monde. Impression encore renforcée par la voix surnaturelle de Dan Auerbach, une voix sans âge, la voix d'un jeune type d'à peine 30 piges qui nous cause comme s'il possédait la conscience et la sagesse d'un vénérable ancêtre, dispensant ses enseignements avec autant de sagacité que de bienveillance.

On a tout dit à propos de la musique des Black Keys. Qu'elle n'était qu'un succédané des White Stripes, qu'elle reprenait les choses là ou Jimi Hendrix les avait laissé, qu'elle communiait autant avec Muddy Waters qu'avec Jimmy Page. La réalité est éminemment plus complexe. Certes, pour Carney et Auerbach, pas besoin des gimmicks de production stupides de Danger Mouse pour parvenir à entrer dans le troisième millénaire, on vous renverra à la bizarrerie Attack & Release sortie ultérieurement pour plus de détails. Une bonne Ibanez Lawsuit, un drum kit basique, un enregistreur huit pistes, une cuisine, et roule ma poule : pas besoin d'en rajouter. La modernité vient ici du fait que, quoi que cette musique puisse faire resurgir comme Madeleine de Proust, elle n'est en rien le décalquage de plusieurs influences empilées les unes sur les autres. Si elle s'abreuve inévitablement à une source d'un autre âge, si elle nous renvoie à l'évidence des ondes de maturité et de force rémanente, elle nous plonge surtout dans un torrent de riffs pas assez lourds pour passer pour du Zep, pas assez véloces pour lorgner vers Hendrix, pas assez crades pour se réclamer d'un authentique esprit garage, mais suffisamment appuyés et puissants, suffisamment inspirés et prégnants pour nous retourner complètement la tête. Par ailleurs, un simple coup d'oreille à ce disque et à Elephant suffira à n'importe quel péquin pour s'apercevoir que le rock des Keys et celui des Stripes n'ont finalement que très peu de choses en commun. Ici la voix se veut plus posée et sereine, les riffs représentent l'unique fondation de l'édifice, les soli s'avèrent on ne peut plus accessoires, la batterie se révèle autrement plus magnétique. Il est finalement bon de constater que la même formule (duo guitare-batterie de blues-rock garage) peut conduire à ces deux visions qui, loin d'être antagoniques, se complètent et enrichissent une certaine idée du rock n' roll.

Ne cherchez pas le tube immédiat sur Magic Potion : il n'existe pas. A la place, vous aurez droit à une belle collection de riffs façonnés dans le roc, tout à la fois ciselés délicatement et tranchés avec majesté, sur lesquels la voix d'Auerbach tisse une trame vocale à l'esthétisme ancestral tranquille. Cela nous donne des pièces robustes imprégnées d'un blues rugueux, alternant souvent entre férocité et calme placide ("Just Got To Be"), révélant parfois des forces de balancement irrésistibles ("Your Touch"), poussant la saturation des amplis jusqu'à leur point de rupture ("Just A Little Heat"), et allant titiller les puissances supérieures en érigeant ses hymnes sur un psychédélisme presque chamanique ("Strange Desire"). Ailleurs, ce sont les mélodies qui parlent au cœur et qui poussent le trip un peu plus loin encore ("Good Bye Babylon", "You're The One"), avant de se faire retourner par de nouvelles giclées de médiators appliquées avec la grâce d'un bucheron ("Modern Times"). On pourrait citer encore d'autres titres tout aussi accrocheurs, tout comme on pourrait y ajouter ceux des 3 albums qui précèdent. En quatre réalisations studio, les Black Keys ont établi les bases de leur dogme musical, dogme que ce Magic Potion n'a fait que révéler au plus grand nombre. Pas étonnant, là encore, que le duo Auerbach - Carney ait cherché par la suite à brouiller les pistes et à se frotter à d'autres univers, que ce soit en s'adjugeant les services d'un producteur réputé dans le domaine du mainstream à tendance électro (Danger Mouse sur Attack & Release) ou en approchant le hip hop dans ce qu'il a de plus sauvage et de plus primitif (au sein du collectif Blakroc). Au fait, accessoirement, le sixième album des Keys, Brothers, sort dans un mois. Inutile de dire qu'on sera une fois encore curieux de voir à quelle sauce le blues rock sera croqué durant cette décennie qui vient à peine de s'entrouvrir.
Nicolas

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Radio Moscow - Radio Moscow
février 2007

Si certains acteurs de la scène garage rock jouissent à l'heure actuelle d'une certaine exposition médiatique qui leur a permis de se faire connaitre auprès du grand public, on n'ose imaginer le nombre incommensurable de petites formations anonymes qui peinent à éclore sur ce terreau enfin fertile. D'ailleurs, qui sait ce qu'il serait advenu de Parker Griggs et de son blues-rock allmanien si le jeune homme à la longue chevelure encrassée n'avait pas complètement retourné les tripes de Dan Auerbach, l'âme forte des Black Keys, lorsqu'il lui fit écouter ses démos ? Probablement serait-il encore en train de se produire dans les bars miteux de Story City devant une faune de beaufs vaguement avinés...

Goddam ! Subjugué par la morgue du guitariste-batteur prodige et par l'âme de sa musique, le barbu le plus en vogue du garage-blues décida illico de produire le premier album éponyme de Radio Moscow, duo de l'Iowa formé par l'omnipotent Griggs flanqué de Zach Anderson à la basse. A l'arrivée, même si la patte d'Auerbach se sent à trois kilomètres, le coup de Stratocaster, bien appliqué à deux mains au sommet du crâne, s'avère assourdissant. Inutile de signaler que Parker Griggs n'a certainement pas la prétention ni l'envie de réinventer le rock n' roll. Pour lui, le meilleur est déjà advenu, et il serait déjà assurément fantastique d'égaler les grands maitres des 60's. Le pire, c'est qu'à l'écoute de cette galette gavée jusqu'à la moëlle de riffs bluesy et de psychédélisme d'arrière garde, on se sent littéralement transporté quarante ans en arrière, à la croisée des chemins de Cream et du Jeff Beck Group. Les riffs sont souvent lourds, le rythm n' blues n'est jamais loin (rhhaa, ce "Lucky Dutch" à se rouler par terre de bonheur), le fuzz et la wah wah dégoulinent par tous les pores de l'album ("Mistreating Queen"), et Hendrix flirte avec les Yarbirds d'une étonnante manière ("Frustrating Sound"). On n'oubliera pas de signaler qu'en plus d'être un guitariste d'exception, Parker Griggs révèle également des talents de batteur hautement convaincants. Pas banal, l'animal.

Ailleurs, c'est bien évidemment le duo d'Akron qui nous est renvoyé en pleine face ("Timebomb", "Whatever Happened"), et l'on se disait alors que les Black Keys avaient trouvé en Griggs un apôtre des plus dévoués. Erreur. Deux ans plus tard, Brain Cycles célébrait la rupture entre Radio Moscow et leurs mentors, avec un deuxième album studio autoproduit qui délaissait sensiblement le blues pur et dur pour aller se frotter encore un peu plus au Voodoo Child, aux morceaux de bravoures par pédales d'effet interposés et aux soli psychédéliques sous haute influence. Future is the past, à moins que ce ne soit l'inverse.
Nicolas

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The Stooges : The Weirdness
mars 2007

Au milieu d’une décennie qui ne s’est pas gênée pour prospérer sur ses coups d’éclats séminaux, il était du devoir d’Iggy Pop et de ses acolytes de venir réclamer leur dû. La jeunesse des années 2000 veut du garage pur et dur ? Elle en aura ! Après avoir renoué avec la fratrie Asheton à l’occasion de l’album Skull Ring, le vieil iguane au sang toujours bouillant s’est résolu à faire sortir ses anciens séides de leur retraite de Detroit. Les riffs restent furieusement rouillés, mais la formation originale (moins Dave Alexander, mort d’une overdose en 1975, ici remplacé par Mike Watt) retrouve ses réflexes primaires, comme au premier jour, et admoneste les foules à partir de 2003, les carbus chargés d’un répertoire qui n’a jamais autant sonné d’actualité.

Remise en confiance, la troupe s’enferme en studio quatre ans plus tard pour enfanter ce qu’aucun amateur n’aurait jamais osé espérer, un nouveau disque des Stooges, produit par un Steve Albini encore sonné par la charge symbolique de la tâche qui lui a été confiée. The Weirdness est-il un successeur de taille à Fun House, dernier méfait du Stooges Mach I ? Bien sûr que non. Le poids des années et des drogues a fait son effet, Iggy Pop notamment ne renoue que par éclairs avec l’imbécillité fracassante de la grande époque. Il assure néanmoins son quota de stances narquoises, apostrophant les rock critic dès l’entame sur "Trollin’" ou annone avec jubilation "My idea of fun is to kill everyone" sur le titre éponyme. Etonnement, le frontman semble ici s’effacer, sa voix est dissoute dans le mix, pour laisser le champ ouvert aux Asheton, casquette de trucker vissée sur le crâne, sourire carnassier en coin, ravis de reprendre du service sur la chaîne de démontage. Ron tronçonne gaillardement en allant directement à l’essentiel, Scott maintient sadiquement la pression. Les Stooges sonnent en 2007 toujours aussi barbares, sauvages et primitifs qu’en 1970 ("I’m Fried"), même si la violence brouillonne s’est quelque peu évaporée et qu’aucun titre ne marque véritablement l’esprit. Il n’empêche qu’on n’a jusqu’ici encore jamais pressé la touche skip lorsqu’un des titres de cette récente cuvée s’est brutalement glissé dans notre i-pod.

Pied de nez ultime, le groupe a même réservé certains de ses meilleurs titres à l’édition vinyle, bénéficiant pour le coup d’un mix encore plus vigoureux. Who’s the boss ? Fuckin’ Stooges ! Ron ayant passé l’arme à gauche l’année dernière, c’est cette fois-ci James Williamson qu’Iggy a choisi de carboniser pour une série de concerts. Et le line-up historique de Raw Power n’exclut pour l’instant pas l’idée d’enregistrer un nouvel album. Si c’est de la trempe de The Weirdness, on prend !
Maxime

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Black Lips : Good Bad Not Evil
septembre 2007

Si les années 2000 ont bien laissé éclore un groupe à l'impact scénique digne de ce nom, (un vrai groupe de rock'n roll quoi!) il s'agit sans conteste des Black Lips. Largement influencé par la scène psychédélique des années 60 et celle punk des années 70/80, le quatuor d'Atlanta joue une musique primitive sur la forme, régressive sur le fond, ce que l'on n'avait pas entendu d'aussi excitant depuis bien longtemps. Le rock garage n'a jamais aussi bien porté son nom avec les Black Lips, tant les trois premiers albums du groupe (chronologiquement : Black Lips, We Did Not Know The Forest Spirit Made The Flowers Grow, Let It Bloom) semblent avoir été enregistrés sur un simple magnétophone dans le garage d'un copain un samedi après-midi de forte chaleur. Cela ce conclue ensuite sur scène par des débordements en tous genres, à tel point que le groupe a été interdit de représentation dans certaines salles du continent américain.

Mais en 2007, les Black Lips signent chez Vice Records et quittent leur statut de groupe underground pour l'enregistrement de leur quatrième effort studio. Inutile donc de préciser que les fans de la première heure sont alors inquiets et se choppent des sueurs froides à l'idée de voir leurs héros crasseux filer en douce avec les icônes de la hype new-yorkaise. La réponse est donnée en septembre 2007 . Malgré un son légèrement plus soigné, les Black Lips n'ont pas vendu leur âme au diable comme l'indique le nom de leur nouvel album : Good Bad, Not Evil. Les mélodies et le chant oscillent toujours avec la même arrogance entre le plantage imminent et le redressement avec brio. C'est d'ailleurs cette habileté qu'ont ces quatre-là à se moquer des conventions, à jouer de la musique comme ils l'entendent, qui nous fait aimer les Black Lips. "Bad kids all my friends are bad kids/ Product of no dad kids/ Kids like you and me" chantent-ils tous en choeur sur "Bad Kids", un hymne pour tous les gamins hébétés du monde, ceux dont l'avenir n'a rien d'enviable mais pour qui le présent est toujours une fête aux doux frissons d'ivresse. A ces gamins qui pourront toujours venir en nombre aux concerts de leur groupe préféré, envahir la scène pour s'y battre à coups de cannettes de bière, et finir en sueur le coeur battant, heureux d'avoir passé une soirée mémorable.

Car en sachant jongler entre morceaux fédérateurs ("O Katrina!", "Bad Kids", "Cold Hands") et thèmes plus "intimes" ("Transcendental Light", étonnant folk dépouillé) avec cette même fidélité à eux-mêmes, les Black Lips ont gagné en importance sur la scène indé américaine sans renier leurs origines. Ils continuent d'avancer avec la foi brûlante de leur début, fier d'être restés ces gosses de banlieue qui ont sans doute commencé le rock dans le garage d'un copain par un samedi de forte chaleur, alors que rien ne leur présageait un futur.
Grégory

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Babyshambles : Shotter's Nation
octobre 2007

Parce que même si les Libertines ont splitté, ils n'ont pas sombré complètement dans le néant. Et même si un baril de Dirty Pretty Things embarqués par Carl Barât et un baril de Babyshambles à la solde de Pete Doherty ne vaudront jamais la moitié d'un demi-baril de Libertines, il n'en reste pas moins que la scission des frères terribles du garage rock anglais a pu tenir en haleine certains fans qui se seraient autrement ouverts les veines de dépit après le divorce des deux partis en présence. Deux ans plus tard, qu'en restait-il ? A notre gauche donc, un Carl Barât qui fit très vite des étincelles et qui mit le feu aux poudres avec le prometteur Waterloo To Anywhere, aussi riche en riffs à la dynamite qu'en ritournelles aguicheuses. A notre droite, un Pete Doherty alors en plein traquenard toxicologique qui engendra comme il put un Down In Albion pas aussi médiocre que certains voudraient nous le faire croire, mais décevant par bien des côtés. 1 à 0 du côté des Dirty Pretty Things. Retour de bâton : en 2007, Pete grilla la priorité à Carl et retourna le jeu en sa faveur avec le goûtu et surtout bien plus constant Shotter's Nation, alors que le second précipita sa perte avec un Romance At Short Notice passablement foiré. A la clé, les Dirty Pretty Things explosèrent sans plus de délai : victoire par KO aux Babyshambles.

Reste donc un album plutôt flatteur, bardé de tubes nonchalants et romantiques qui trainent leur morgue blafarde avec un entrain d'héroïnomane hilare, tubes au premier rang desquels on retrouve le fameux "Delivery" qui s'imposa très facilement sur de nombreuses ondes radiophoniques. Ailleurs, Doherty sait garder de l'énergie sur des changements de rythme trépidants ("Side Of The Road"), distille quelques riffs ravageurs avec une certaine réussite ("Carry On Up The Morning"), nous jette à la tronche sa verve nargueuse sans avoir l'air d'y toucher ("You Talk") et donne du volume à ses guitares faussement neurasthéniques ("Crumb Begging Baghead", "Deft Left Hand"). C'est cette consistance retrouvée qui donne tout son sel à un album incontestablement réussi qui sait par ailleurs se faire plus rêveur, avec par exemple le très jazzy "There She Goes" ou encore le narcotique "Lost Art Of Murder". Et puis quoi encore ? Car malgré toutes ses qualités, on ne pourra s'empêcher de songer avec dépit au gâchis qu'a représenté cette séparation des Libertines. Allez : aux dernières nouvelles, tout cela ne serait (presque) plus qu'un mauvais souvenir. L'argent fait souvent des merveilles...
Nicolas

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