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Compte-rendu de concert

Big Deal


Date : 27/05/2013
Salle : La Péniche (Lille)
Première partie : Erevan Tusk
Mathilde, le 11/06/2013
( mots)

Deuxième vrai jour de printemps/ensoleillé/au dessus de 12 degrés à Lille. L'occasion d'aller enfin sortir ses petites baskets en toile pour se jeter un godet sur le rafiot (exagérance) de la Péniche.
Ce soir, pour accompagner notre bière, on a le droit à Big Deal au charme candide anglophone et aux Erevan Tusk bien plus français (quoique). Une association plutôt discordante et contrastée. Le bateau est très peu rempli (un grand concert se trame au même moment au Grand Mix), de quoi prendre ses aises comme à la maison.

Erevan Tusk sont les premiers à s'installer. On croit d'abord à des grands dadets britanniques avec leur mètre 85, leurs chemises, cravates et autres attirails mode/mod anglo-anglais. C'est quand même pas les roadies de Big Deal? Of course no.N'en déplaise à leurs origines parisiennes, le quintette d'Erevan Tusk c'est d'abord une grosse passion pour la musique rosbif. Le sticker "England" fièrement arboré sur la guitare acoustique du chanteur principal, ils égrainent des titres de leur premier album Fortify Your Innocence sorti en 2012. C'est onirique, c'est poétique, c'est diablement bien chanté. On pense à la voix légèrement nasillée de Michael Stipe quand il avait des cheveux, allié à la candeur de timbre d'un Daltrey, qui lui n'a jamais eu de souci capillaire. Les choeurs assurés (pour la plupart) par le claviériste sont tout aussi bien envoyés. C'est propre et solide comme du Simon and Garfunkel, et c'est finalement assez rare que tous les copains chantent aussi juste, et en même temps, pour le souligner. Les grands bonhommes sont contents d'être ici, "particulièrement sur cette péniche", ils invitent (malheureusement sans grand succès) le petit public à se rapprocher, à venir carrément sur la scène si ça lui chante puis entament le cristallin "By The Larches". Au bout d'une heure, ils clôturent leur set avec deux titres pop drôlement bien construits "Cassidy" et "Frostbitten" qui enchanteront tout voyage en bagnole vers le soleil, même si c'est clairement mélancolique à la Band of Horses. Ça fait plaisir à voir cette envie de jouer, cette joie naïve de comme-ci-c'était-leur-premier-concert. Des mecs qui ne font pas semblant, qui ne trichent pas... on sur-ré-utiliserait tous les poncifs de critique musical rien que pour eux que ça ne serait pas grave. Belle découverte aussi prometteuse qu'élégante. Comme quoi cette fameuse histoire de garder l'envie première de juste jouer de la musique ensemble, c'est pas des conneries.

 

 Arrivent les Big Deal dont le nom fait penser à un jeu télévisé on ne peut plus débile, qui ne leur sied en aucun point tant ils transpirent la froide nonchalance adolescente jusqu'au bout de leurs longs cheveux (des cheveux! encore!). Ils sont folks, ils sont anglais, ils sont timides, il est un garçon, elle est une fille, ils ont l'air de s'être gouré d'endroit. Un duo mixte qui soulève forcément moultes questions quant à la légitimité de leur complémentarité. En écoutant leur musique dans le feutré (dans sa chambre quoi), on se dit que ça tourne bien leur affaire, que ces deux voix à l'unisson sont touchantes et gracieuses dans leur retenue. Leur précédent album Lights Out sorti en 2011 était piqueté de chansonnettes irridescentes, quoique plaintives, parce que hein ça reste du folk. Ils viennent ce soir présenter leur nouvel effort (il faut se forcer parfois ) June Gloom résolument plus grunge car cette fois-ci y a des percus qui graissent le tout. Les titres saturés s'enchainent, les deux interprètes se regardent, s'amusent de la situation, se dandinent sur 1 mètre carré grand max. Le titre le plus catchy "In Your Car" vient un peu réveiller les foules en fin de parcours. Que dire de ce set sinon? Bon. Bah. Pas facile de saisir le "plus" qu'est censé amener le live par rapport à l'album. Même si les deux protagonistes tentent de se détendre et par là même de détendre le bateau tout entier (en lachant une obscure histoire d'inhalizer qu'on ne trouverait pas dans les voitures lilloises, avis aux bilingues) ça décolle pas, c'est pas cohérent. On ne leur reproche pas leur timidité -la plupart des rockeurs le sont, timides- mais faut croire que le fait de passer après les enjoués Erevan Tusk ne leur fait pas honneur. Le contraste est trop prégnant. Alors oui, ce duo est charmant et attachant, leur musique transpire l'indécision juvénile et remet au goût du jour une léthargie estivale plaignante bien venue en cette saison... mais mieux vaut définitivement se les coincer dans l'intimité (il n'y a rien de dégueu dans cette expression) car en live, attention blague lourdingue, it's not a big deal.

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