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Compte-rendu de concert

Coming Soon


Date : 24/09/2013
Salle : La Péniche (Lille)
Première partie : Neil Halstead
Mathilde, le 03/10/2013
( mots)

C’est l’été indien ou presque aux abords de la Péniche et, fait tout aussi exceptionnel, ce soir c’est la venue des bambins de Coming Soon, groupe aux adjectifs laudatifs et une des formations françaises les plus créatives de la dernière décennie, excusez du peu. Peu fier d’avoir accumulé de multiples succès (B.O du film  Juno , duos avec Mister Daho…), le groupe d’Annecy vient présenter son dernier EP Disappear Here aux lillois venus en masse pour l’occasion.

Pour parfaire cette programmation réjouissante, l’anglais Neil Halstead vient égrainer sa folk song délicate en première partie de soirée. De "Digging Shelters" à "Hey Daydreamer", c’est un set intimiste et un brin aigre doux que nous livre le chanteur barbu. Son allure est caricaturale du genre certes, mais le bonhomme attachant fait preuve d’un songwriting émérite et qui force le respect. Quatre ans après Oh! Mighty Engine, l’ex chanteur de Slowdive a mis de côté le shoegaze pour une folk rassérénante avec Palindrome Hunches sorti en 2012. Un moment suspendu et une évasion contemplative vers la campagne de l’Oxfordshire dont le chanteur est originaire. De quoi apaiser toute l’embarcation.

Mais pas le temps de s’assoupir, arrivent les littéralement-bondissants Coming Soon. Sorte de "groupe troupe", ils étaient beaucoup (7), ils sont désormais moins (5), mais donnent toujours la fraiche impression de cousins – pourtant il n’en est rien- qui se réunissent un dimanche après midi dans la cave des parents - information également non prouvée- pour le plaisir simple et manifeste de jouer de la musique. Qualifié de formation "anti folk", d’emblée le groupe confirme qu’il est surtout anti arrogance et donc anti pénibles. C’est ça qui est admirable chez eux, ce pseudo syndrome de Peter Pan dans leur mélodie et présence scénique, cette capacité à conserver leur candeur originelle, à tenter de prouver sans relâche leur talent  pourtant déjà maintes fois confirmé. Ils nous avaient laissés en 2009 avec Ghost Train Tragedy, et avaient collaboré entre temps avec le metteur en scène Bruno Geslin pour créer la bande son du spectacle Dark Spring. Pas fainéants, les gamins ont aussi sorti dans la foulée 6 titres inédits dans B-sides & Rarities vol 1. Après ces multiples péripéties compositionnelles, Coming Soon vient d’enregistrer avec Scott Colburn (Arcade Fire, Animal Collective…) un EP qui ne manque pas de couleur et d’énergie. Finies les balades sombres en forêt (New Grids), place à la pop synthétisée et dense/danse.

   
Effectivement au fil des premiers titres, on reconnait leur univers mais il apparait désormais largement laqué d’une bonne couche de synthé. Ça fleure même les Smiths parfois, au vue de tous ces riffs de guitares cinglés et cinglants. De toutes façons la position est clairement mancunienne avec le déhanché du frontman Howard, genre parapluie (sympa) replié façon Curtis et les backing vocals hauts perchés du claviériste Alexander Van Pelt. "Merci beaucoup nous sommes Coming Soon et on est incroyablement heureux de revenir à Lille. La dernière fois que je suis venu j’étais en solo et il y avait quelques personnes. Ce soir vous êtes cent, continuez comme ça" lance le chanteur. Nous aussi on est contents, n'en déplaise à cette petite musique des îles qui s’élève pour le second morceau ("Summer Brands") tendance surf californien à la the Drums, marimba synthétisé/ percussions caribéennes à l’appui. Un petit clin d’œil à Dark Springs plus tard et éclate le surréaliste "Game", comme un étrange écho au tube "Informer" au ralenti, carrément hip hop 90ies quoi.

 

On l’avait compris, ils nous le rappellent, rien n’est linéaire dans la carrière des Coming Soon et leur histoire est clairement faite de rencontres et d'opportunités variées leur ayant permis de se construire et de s’affirmer. Quitte des fois à casser leur sainte image indie, ce soir ils s’aventureront par deux fois dans les contrées mainstream en remixant d’une part "Losing my way" (a capella et dans le public) de l’ami Timberlake et "Diamonds" de Rihanna qui nous fait oublier l’originale. Leur prestation parait décomplexée mais se révèle incroyablement bien en place. Ils achèveront leur set par "Shooting Helicopters", leur nouvelle ritournelle pop up beat (qui pourrait faire penser à un "Reckless Serenade" des Monkeys, en plus atmosphérique) et par le déjà bien connu "Vermilion Sands", premier extrait de leur EP. Un chant faussement désabusé, des paroles mignono-cyniques, tout y est finalement pour nous ramener vers les années 80, vers des Bunnymen et Cie. D’ailleurs – attention transition- ils remuent sacrément les gamins d’Annecy, un jeu scénique qui ne désert pas leur musique, bien au contraire.

Les Coming Soon semblent avoir pris la tangeante electro pop mais ce virage leur sied plutôt bien et ne dément pas leur identité. Ils ont grandi (surtout le batteur qui, aux dernières nouvelles, avait une petite bouille enfantine) et avec ça, bien sûr est venue l'envie de se renouveler un tant soit peut, mais pas trop. On tient un des EP les plus marquants de l’année, et qui vient asseoir la place importante qu’occupe le groupe dans le paysage indie pop français (cf la compil des inrocks Fier comme un coq). Ils reviennent quand ils veulent.

 

Setlist:

- Tiger Meets Lion
- Summer Brands
- The Night Stephanie Dies
- Goldeneye
- Terrella
- Woman in Love
- Lookaway
- Game
- Radio Broke
- Santa Monica
- Lower Lips
- Vermilion Sands

- Shooting Helicopters
- Diamonds
- Step into the Light

 


 

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