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Critique d'album

Wytch Hazel


IV: Sacrament


(02/06/2023 - - Hard-Rock Revival / Heavy trad - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- The Fire's Control / 2- Angel of Light / 3- Time and Doubt / 4- Strong Heart / 5- Deliver Us / 6- A Thousand Years / 7- Gold Light / 8- Endless Battle / 9- Future is Gold / 10- Digging Deeper
Note de 4/5
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Note de 4.5/5 pour cet album
"Je te dis que tu es Pierre et que sur ce rock je bâtirai mon Eglise"
François, le 06/06/2023
( mots)

Et si les grands noms du rock mélodique des années 1970 (Wishbone Ash en tête, Thin Lizzy) et du Heavy des années 1980 n’avaient eu d’autre justification historique que celle de paver le chemin à Wytch Hazel, comme Jean le Baptiste avait prêché dans le désert pour préparer le terrain au Christ rédempteur.


Épargnez moi la lapidation car cette assertion est volontairement provocatrice – sauf, bien sûr, celui qui n’a jamais pêché dont j’accepterai qu’il me jette la première pierre. Elle permet de réaffirmer à quel point Wytch Hazel surplombe, et de loin, la scène revival du Heavy traditionnel (NWOTHM pour les intimes) et comment, coup sur coup, ce groupe impressionne par la qualité de ses productions. Chaque nouvel album semble meilleur que le précédent qui déjà, apparaissait comme une œuvre historique : on en vient à attendre leur nouvelle production comme l’homme pieux versé dans l’eschatologie s’impatienterait de la parousie.


Cette accroche permet aussi de souligner une caractéristique saillante de Wytch Hazel autour de laquelle nous tournons depuis trop longtemps. En effet, le combo de Lancaster verse dans le Metal chrétien des plus prosélyte, mais se tient bien loin des mauvaises blagues des évangéliques américains. À croire qu’en matière de religion comme de rock, l’Angleterre surpasse également les États-Unis. Les paroles, les thématiques, les tenues, les clips, tout exhale l’encens et suinte l’eau bénite. Ainsi, leurs albums dessinent des chapitres (ou des épitres) dont IV: Sacrament constitue la quatrième pierre sur laquelle les membres de ce Chapitre mélomane bâtissent leur église metallique. Ne soyez donc pas surpris d’entendre déclamer "Deliver Us from the Evil One", "Faithful Reign, Reign With Christ", "Angel He Is the Angel / The Angel of Light".


Que, dans son sens littéral, l’inspiration soit divine ou non, elle l’est indéniablement dans son sens figuré. En plus de s’être saisi de la Bible, Wytch Hazel a puisé dans les écrits apocryphes du rock de quoi délivrer un message personnel à l’esthétique désormais aussi bien établie que resplendissante.


Maître à bord, Colin Hendra conçoit un prêche qui mêle les influences 1970’s et 1980’s dans ce qu’elles ont de plus mélodiques et cherche une direction à la fois résolument épique et tubesque. Le tropisme médiéval et la fougue Heavy côtoient des refrains  presqu’AOR qui évitent soigneusement le mauvais goût ou les facilités de composition, si bien que les amateurs de Metal comme de revival 70’s s’y retrouveront tout autant que le public qui n’est en rien investi dans ces genres musicaux.


Chaque album réserve donc ses titres au potentiel indéniable qui attendent seulement que Wytch Hazel sorte de l’obscurité pour devenir des tubes. Ouverture magistrale de l’opus, "The Fire’s Control" en est une excellente illustration. Les guitares merveilleusement harmonisées annoncent l’arrivée du chant décidemment inspiré de Colin Hendra qui, après s’être distingué devant une section rythmique robuste entrecoupée d’accords bien sentis, fait briller un refrain accompagné d’arpèges 80’s. Des envies de communion se font sentir dès que s’élance le riff musclé de "Strong Heart" au point de nous faire rejoindre les chœurs dans leur homélie.


À l’écoute de l’hymne glorieux "Angel of Light" au de "Time and Doubt" au solo maidenien, on comprend que l’identité du groupe se développera en respectant les canons de son esthétique. Le mid-tempo "Deliver Us" est typique de leur approche jusqu’au pont arpégé et au chant habité, un gimmick de composition qu’on retrouve sur "A Thousand Year", exemple parfait du Heavy-épique dont l’intensité se déploie du refrain au solo.


Il semble qu’à partir de "Gold Light", IV: Sacrament prenne une tournure plus intimiste. Le violon, l’orgue et le mellotron de cet instrumental nous invitent à gagner les ambiances médiévales d’une foi ancestrale, dans lesquelles "Future Is Gold", pièce acoustique à la rythmique de troubadours, nous plonge derechef – c’est un registre dans lequel ces musiciens convainquent toujours. Les guitares redeviennent plus incisives lors des combats de "Endless Battle", mais le titre demeure apaisé et sinistre par la présence d’une guitare acoustique et de mélodies plus douces et mélancoliques : mise en relief sur un pont zeppelinien, c’est une puissance tranquille qu’on entend, la mélopée de la guerre sacrée. Les menées progressives de "Digging Deeper", titre le plus proche de Wishbone Ash par ses harmonies introductives et son rythme chaloupé, sont du même ordre et referment solennellement, sur quelques effluves de piano, ce nouveau chef-d’œuvre.


Quel mal y aurait-il à succomber à la tentation d’une telle création ? "Are You Afraid of the Holy Spirit ? Are You Afraid of the Fires of Hell ?".


À écouter : "The Fire’s Control", "A Thousand Year", "Endless Battle", "Digging Deeper", "Strong Heart"

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Commentaires
FrancoisAR, le 16/02/2024 à 15:24
Merci pour ce retour qui me fait très plaisir, c’est un de mes groupes favoris du moment.
Florian, le 16/02/2024 à 11:07
Un véritable chef d'œuvre effectivement ! Merci pour la découverte.