Wishbone Ash
The Power of Eternity
Produit par Andy Powell
1- The Power / 2- Driving a Wedge / 3- In Crisis / 4- Dancing With the Shadows / 5- Happiness / 6- NORTHERN LIGHTS(instrumental) / 7- Your Indulgence / 8- Growing Up / 9- Disappearing / 10- Hope Springs Eternal
Les éoliennes en arrière-plan de la pochette de The Power of Eternity, plutôt réussie d’ailleurs, montrent que si Wishbone Ash provient d’une époque lointaine, ses membres demeurent attentifs aux enjeux du temps : la cause écologique sera souvent évoquée dans les chansons du combo par la suite, bien qu’Andy Powell ne voie pas de contradiction avec sa participation aux croisières des vieilles gloires du rock (progressif).
À peine plus d’un an après la parution du décevant Clan Destinity, Wishbone Ash remet donc le couvert en retrouvant un rythme digne des 70s, et ce malgré un nouveau changement de personnel (à la batterie cette fois, avec l’arrivée du jeune Joe Crabtree). Si elle donne le sourire, cette précipitation ne pouvait que renforcer les doutes quant à la qualité de ce nouvel opus tant l’inspiration du combo semblait s’épuiser petit à petit.
Wishbone Ash ne montre pourtant pas davantage de signes de faiblesses que sur le précédent volet et certains titres sont même remarquables. La ballade instrumentale "Northern Lights" pourrait presque nous ramener dans les forêts de Pilgrimage (1971), et à "Valediction" en particulier, "Hope Springs Eternal" possède quelque chose d’épique (grâce aux percussions et aux guitares) et sait se rendre communicatif, et même s’il met du temps à arriver, le tube (toute proportion gardée) de l’album, "Growing Up", apporte satisfaction malgré ses facilités.
Néanmoins, les pièces de remplissages demeurent majoritaires et imposent leur style classic rock modernisé un peu rouillé, désormais typique du Wishbone Ash du nouveau millénaire, et si elles sont toutes honorables grâce à la maîtrise des musiciens, elles font courir le risque d’ennuyer ou de lasser l’auditeur. C’est d’ailleurs ce style qui ouvre l’album avec "The Power", rendu honorable par son refrain et son pont énergique, et qui se diffuse par la suite sur toute la première partie de l’opus, soit le funky "Driving A Wedge", "In Crisis" aux accents pop-prog’, le midtempo caricatural "Dancing With The Shadows", l’inconsistant "Happiness". Plus loin, "Your Indulgence" dégouline de bons sentiments et de guimauve, et l’écart vers la bossa sur "Disappearing", principalement au profit de divagations guitaristiques, est de prime abord intéressant mais traîne trop en longueur.
Tout aussi inégal que Clan Destinity, voire même un peu moins convaincant, The Power of Eternity ne parvient pas à extraire Wishbone Ash du flottement créatif dans lequel il reste bloqué, en dehors de quelques fulgurances bien trop rares.
À écouter : "Growing Up", "Northern Lights", "Hope Springs Eternal"