↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Critique d'album

Warpaint


Warpaint


(17/01/2014 - Rough Trade - Dream pop - trip hop - Genre : Pop Rock)
Produit par

1- Intro / 2- Keep It Healthy / 3- Love Is To Die / 4- Hi / 5- Biggy / 6- Teese / 7- Disco//very / 8- Go In / 9- Feeling Alright / 10- CC / 11- Drive / 12- Son
Note de 4/5
Vous aussi, notez cet album ! (13 votes)
Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 4.0/5 pour cet album
"Warpaint ouvre l'année 2014 en beauté"
Nicolas, le 03/02/2014
( mots)

En terme musical, a-t-on déjà vu un début d’année plus indigent que celui de 2014 ? On a eu beau traquer les annonces de sorties signifiantes, rien, ou presque, n’a été annoncé pour janvier. Springsteen, Broken Bells, et Warpaint. Le second ayant finalement été reporté à février, et Springsteen restant Springsteen, soit un type qui n’a jamais vraiment fait chavirer la rédaction, ne restait plus que Warpaint pour tenter de coller à l’actualité du moment.


Warpaint, chez nous à Albumrock, évoque avant tout un coup de coeur de Laura, un coup de coeur médié par un premier EP prometteur mais douché par un premier album peut-être trop convenu. A l’époque, en effet, la pop féminine, planante et déstructurée de The Fool n’avait pas excessivement marqué les consciences. Puisque Laura a désormais quitté la rédaction, c’est tout un pan de ses goûts musicaux qui ont fui Albumrock, mais après tout, pourquoi quelqu’un d’autre ne pourrait-il pas s’y intéresser ? Soit dit en passant, avec les départs de Laura, d’Élise et de Margaux, la féminisation de la rédaction en a pris un sacré coup. Vous êtes une fille, vous aimez le rock et vous avez envie d’écrire ? Aidez-nous à respecter la parité et rejoignez-nous ! (Par contre, le côté Muse-fan est en option… sans rancune, miss Laura !).


Warpaint, c’est aussi un côté un peu glamour. Ces girls californiennes traînent leurs basques du côté des Red Hots (Frusciante, mais aussi Klinghoffer qui a un temps joué les batteurs dans le groupe) et côtoient les studios hollywoodiens dans des films tendance teenage trash. Cf Les Lois de l’Attraction avec un James Van Der Beek à contre-emploi (si si, le Dawson de Dawson, c’est lui) mais aussi Shannyn Sossamon en girlfriend perverse. Sossamon, soeur de Jenny Lee Lindberg et un temps membre de Warpaint, la boucle est donc bouclée. A signaler également que Theresa Wayman, la guitariste, a elle aussi joué l’actrice dans Les Lois de l’Attraction, mais qu’elle est surtout la compagne officielle d’un certain James Blake. Du glamour donc, mais si le glamour suffisait à faire du bon rock, ça se saurait. Poursuivons.


Warpaint, deuxième album de Warpaint, est beau, et il est d’abord beau à l’oeil. Sans exagérer, le visuel de ce disque est peut-être le plus bel artwork de ces cinq dernières années, graphique, élégant, aux couleurs pastels judicieuses, avec une belle superposition de visages féminins. Rien à voir avec les artworks criards de Esquisite Corpse et de The Fool. Question production, Warpaint tape également dans la beauté classe : le groupe, parfaitement épaulé par Flood, a fait un excellent boulot, réalisant une musique sobre, profonde, aérée, aux basses très denses et aux rythmiques claquantes à souhait. La plus-value est tout de même significative, même si les deux réalisations précédentes se laissaient également apprécier de ce point de vue.


Warpaint sait se faire désirer. Laura nous avait déjà averti lors de sa dernière critique : la pop épurée des trois femmes, aussi léchée qu’elle soit, n’apparaît pas aussi accessible qu’on pourrait le croire, et c’est peut-être cela qui l’a déstabilisée sur l’album précédent. Les mélodies ne versent pas dans la facilité, les ambiances savent se faire travaillées et surtout très différentes d’un morceau à l’autre. Simple pop à voix sophistiquée ("Teese" rappelant presque la norvégienne Susanne Sundfør, quand "Go In" et "Drive" versent carrément dans l’indolence et le dépouillement les plus extrêmes), les trois femmes basculent dans différents genres sans égarer leur style : trip hop londonien suffocant (superbe "Hi", inquiétant "CC"), obsédant contraste basse syncopée / chant en apesanteur ("Biggy"), pop toute en déséquilibre et en refrain fragile ("Love is to Die"), jeux de choeurs et de secondes voix sur fond ornemental minimaliste ("Go In"), slam rapé et rythmique soutenue ("Disco//very" probablement le morceau le plus retors, mais aussi le plus séduisant), ou guitare pop-rock et boucles mélodiques entêtantes ("Keep It Healthy"), Warpaint offre une matière solide, plus intéressante que sur son premier album, plus travaillée, plus addictive. Mais cette matière, on l’a dit, nécessite quelques écoutes avant de se laisser accepter.


Warpaint permet malgré tout à 2014 de débuter sous les meilleurs auspices. Pour peu que l’on se montre un poil persévérant, il est finalement aisé de se laisser porter par la voix ensorcelante de Emily Kokal sur ces compositions de bien belles factures. Il manque encore aux natives de Los Angeles un poil d’évidence et de fibre pop pour faire vibrer un public qui pourrait facilement s’élargir. Contentons-nous néanmoins de ce beau Warpaint, et attendons la suite avec impatience.


PS : février 2014 se montre à peine plus excitant que janvier. Prenez votre mal en patience et allez fouiner chez votre disquaire : c’est le moment de faire des découvertes.


 


Commentaires
Soyez le premier à réagir à cette publication !