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Critique d'album

VOLA


Applause of a Distant Crowd


(12/10/2018 - Mascot Records - Metal prog électro - Genre : Rock)
Produit par Asger Mygind

1- We Are Thin Air / 2- Ghosts / 3- Smartfriend / 4- Ruby Pool / 5- Alien Shivers / 6- Vertigo / 7- Stille / 8- Applause of a Distant Crowd / 9- Whaler / 10- Green Screen Mother
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Du metal électronique à la danoise, aussi singulier que convainquant."
Nicolas, le 07/02/2019
( mots)

Certains groupes explosent du jour au lendemain ou presque, accédant instantanément à la notoriété, tandis que d’autres doivent parcourir une route nettement plus longue. Concernant les Danois de Vola, il aura fallu attendre dix ans, deux EP autoproduits et trois changements de lineup pour qu’ils réussissent enfin à percer avec la sortie en 2016 d’un premier disque remarqué par le milieu critique metal - prog qui a permis au carré de se faire repérer par Mascot Label Group (ceux qui ont signé Monster Truck). Résultats, une second disque - dont il est aujourd’hui question - à ce point salué qu’il a permis à la formation de se faire nominer aux Gaffa Awards, les Victoires de la Musique Danoises, dans les catégories meilleur album, meilleur album hard metal et meilleur artiste. Pas mal, tout de même. Là-dessus, les rois Haken les ont invités à les accompagner sur leur Vector Tour qui débute d’ici quelques semaines. Moyennant quoi il semble désormais plus que temps de s’intéresser à ces braves vikings inspirés par Porcupine Tree, Opeth et Devin Townsend et à leur bien beau Applause Of A Distant Crowd, paré de son joli artwork féminin en piscine.


Pas très commun pour illustrer un disque de metal prog, nous direz-vous, mais en réalité, la musique de Vola n’a rien de commun. Un minimum d’ouverture d’esprit va donc être requis de la part des headbangers velus adeptes de violence sonore, non pas qu’on n’en trouve pas chez Vola, mais diluée dans une audacieuse couche synthético-électronique. Les danois empruntent en effet autant à la pop, au trip hop qu’au djent, genre dont ils extraient de beaux riffs asymétriques bien gras servant de rampe de lancement à un chant pop en apesanteur. Un éclectisme qui n’est pas sans rappeler Mr Steven Wilson tout autant que les norvégiens barrés d’Ulver qui ne craignent de se frotter à aucune frontière musicale. Accessible, le rock atmosphérique de Vola, bien que catégorisé dans le sous-genre métallique, n’a en réalité que des liens très ténus avec les codes du milieu, la distorsion n’étant qu’un élément parmi d’autres - et plutôt moins employé que les autres - pour ériger des titres marquants, aussi simples à fredonner dans la rue qu’avides de sortir des sentiers balisés.


Il y a de tout dans Applause of a Distant Crowd, à commencer par un grand single aérien égrené à grands renforts de croches électroniques, “Ghosts”, où on n’entend presque que des synthétiseurs fluorescents (superbe trouvaille de Martin Werner) rythmés par des staccatos de toms. Osé, gonflé, séditieux, on ne saurait trouver les mots pour décrire cette étrange objet musical qui n’a strictement RIEN à voir avec le metal, comme ça c’est dit. On n’en dira pas autant de “Smartfriend” et de ses coups de masse djents assénés au petit bonheur la chance sur un phrasé rappé asphyxiant, tandis que l’introductif “Thin Air” va se mettre en bisbille avec le rock alternatif planant d’un War On Drugs ou d’un Perfect Circle. Trois titres, trois univers radicalement différents, et pourtant, allez savoir pourquoi, la mayonnaise prend. L’ensemble est parfaitement mis en boîte, la production léchée, la technique au rendez-vous. Ça fonctionne au poil, sans doute aussi parce que Asger Mygind assure des partitions vocales soignées, invariablement douces (pas de gueulantes ici, sauf une toute petite fois), avec ce qu’il faut de présence et d’émotion, riches en secondes voix. Bon, le chant se montre parfois un peu too much, notamment dans les graves où certains trémolos entachent l’effet escompté : la balade “Vertigo” peine ainsi à décoller en dépit d’un magnifique refrain aérien évoquant un Einar Solberg (Leprous) tout en pudeur, même constat sur le plus musclé “Still” dont l’introduction tempérée ne s’impose pas vraiment, alors que la progression nous entraîne dans une bastonnade mariant, et ce n’est pas une blague, la préciosité vocale d’un Chris Martin à une ossature métallique nappée d’un coulis de claviers fantasmagoriques. C’est dire si les danois en ont dans le ventre et si, malgré les quelques défauts relevés, Applause Of A Distant Crowd mérite vraiment la découverte. D’ailleurs dans le même genre “Ruby Pool” s’en sort beaucoup mieux, avec ses accompagnements de cordes liquides et sa fragilité à fleur de peau, tandis que le morceau-titre expose une valse haletante entre puissance et fragilité, sans doute l’une des plus belles réussites du disque avec son single et sa triple entame. On trouve aussi des morceaux plus classiques, comme le frontal “Whaler” et ses riffs gutturaux hachés au couteau de boucher ou l’électro-rock burné de “Alien Shiver”, très typé metal prog mais se distinguant par son alternance entre phases chantées presque a capella par instants. Reste le conclusif “Green Screen Mother”, totalement dépouillé, simple piano-synthé qui, pour le coup, dénote une justesse de ton qui manque parfois aux balades de ce fort sympathique second album.


Vola possède indéniablement une très forte personnalité, et ses nombreuses citations dans la presse et les médias ne doivent à l’évidence rien au hasard. Malgré quelques imperfections, Applause Of A Distant Crowd mérite vraiment que l’on s’y attarde, en attendant sans doute d’autres opus plus décisifs. Les Danois méritent leur succès. Qu’ils le savourent, mais pas trop : désormais, on les attendra au tournant. Et ne manquez pas d’aller les voir jouer en France dans les jours qui viennent, si ce n’est pour eux, du moins pour les fantastiques Haken qui les ont invités. Décidément, la scène metal prog fait plaisir à voir en ce moment...


 

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